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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/02/2009

A la santé des contempteurs de notre vin quotidien

Que les doctes chercheurs et analystes de l’institut national contre le Cancer pointent l’alcool comme facteur aggravant dans le déclenchement de la maladie, on l’admetd’autant plus aisément qu’on n’en doute pas. Mais que l’on aille jusqu’à considérer que l’absorption d’un verre de vin chaque jour est nocif parce que répétitif, on a le loisir, à tout le moins, d’en rire. Car à tout prendre il est préférable d’en rire, plutôt que d’en pleurer. Je vois d’ici les réactions : le vin ne serait pas assimilable à de l’alcool ? Les études sérieuses devraient être tournées en dérision? Et il faudrait s’interdire de mettre en garde la population, les jeunes en particulier ?
Rien de tout cela n’est condamnable dans une société qui, chaque année, fait le bilan des nouveaux cas et d’une lutte qui semble toujours inégale.
Non ce qui l’est, ce n’est pas l’exigence renouvelée de vigilance, de pédagogie, d’information. C’est l’absolutisme de ce principe de précaution, sorte de marqueur indélébile d’une société atteinte de schizophrénie et que l’on cultive dans cette maladie galopante. C’est l’abus de mots et la systématisation, jusqu’à la caricature, de l’image symbolique.
La France est certainement malade de la récession, et Nicolas Sarkozy veut l’empêcher de basculer dans la colère à l’aide de quelques milliards supplémentaires. Mais elle est bien plus malade encore de cet autre cancer qui la ronge, année après année. De cette culture du soupçon que les médias entretiennent à loisir au lieu de chercher la vérité, de ce refus enseigné de courir le moindre risque, de ces métastases qui gagnent le corps social et interdisent une vision réaliste de l’avenir. De ces empiètements réguliers aux libertés publiques que nous ne voyons même plus. Ce mal-là est certainement aussi lourd de conséquences que l’absorption de vin. Et pourtant personne ne s’en préoccupe guère. En attendant, mangeons des légumes et des fruits et buvons(modérément) à la santé des contempteurs de notre vin quotidien.

Joël Aubert

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