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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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23/06/2023

A la fin, c’est toujours le porte-monnaie qui décide

Enfin, l’Europe sort son carnet de chèques, pour illustrer sa volonté de voir la ligne à grande vitesse qui relie Paris à Bordeaux, se prolonger vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. De quoi remettre sur les rails un projet de mobilité plus raisonnable pour la planète, en espérant réduire le recours à l’avion pour des déplacements relativement courts que ce soit en France ou vers l’Espagne.

Réjouissons-nous : le débat est clos. L’Europe, dans sa grande sagesse, a examiné en profondeur le dossier soumis par la France et les collectivités territoriales du Sud-Ouest et a tranché en faveur d’une solution désormais incontestable.

Ah oui… mais non. D’abord ce signal fort de l’Europe en faveur de la LGV Sud-Ouest est un encouragement de type CDD. Chaque année, Bruxelles arbitre par le biais du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, ses financements aux nombreux projets que les Etats ne manquent pas de lui soumettre. Cette fois, elle accorde 57,7 millions d’euros au Grand projet Sud-Ouest. Mais le coût total est estimé à 14 milliards d’euros, et la participation de l’Europe attendue à hauteur de 20% soit près de 3 milliards. Avec 57 millions, dont 32 millions pour des études, on est quasiment de l’ordre du pourboire. Ce n’est que le renouvellement chaque année au fil du déroulement du projet, qui permettra de valider l’accompagnement de l’Europe.

Hasard du calendrier, ce soutien au projet de ligne ferroviaire tombe en pleine semaine du salon du Bourget, ou l’aviation du futur se dessine avec une communication surabondante autour des initiatives pour rendre l’avion plus propre.

Avion, train, route : le concert de casseroles est tonitruant entre d'un côté les gardiens du temple écologique qui sont contre toutes les solutions consommatrices d’espaces naturels et de l'autre, les passionnés d'innovation qui s’éclatent à chercher des solutions blindées de sophistication, sans trop se préoccuper de leur degré de réalisme.

Il ne faut pas oublier qu’à la fin de la foire, c’est le citoyen consommateur qui décide. La solution de transport de demain sera écologique ou ne sera pas ? Soit. Mais elle sera surtout validée par le porte-monnaie de chacun au regard du service rendu. Voir le retour en grâce des trains de nuit ou des lignes de bus à petits prix. Des technologies pas franchement révolutionnaires qui ont juste l’immense mérite d’être accessibles au plus grand nombre. 

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