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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/03/2013

A l’heure d’été la météo politique est insoutenable

A vrai dire cette science-là, à court terme de plus en plus efficace, serait bien incapable de prédire les caprices d'une météo politique qui devient franchement insoutenable.

Est-ce un effet de Foehn, venu d'au delà des Pyrénées, qui a soufflé à Jean-Luc Mélenchon l'adjectif de « salopard » qu'il a réservé à Pierre Moscovici lors du congrès de son parti à Bordeaux ? Et quel vent fou pousse Jean-François Copé et les siens à ridiculiser sans cesse François Hollande ? Serait-ce une manière de diversion pour faire oublier l'impact du livre « le coup monté » (1) qui évoque la manière de complot ourdi au sein de l'UMP pour faire échouer François Fillon ? On est frappé par le degré d'inconscience qui atteint les plus hauts responsables de l'opposition, exception faite d'un Alain Juppé ou d'un François Bayrou ; ils jouent un jeu très dangereux en cherchant à abaisser le chef de L'Etat. Nicolas Sarkozy à qui peu de critiques furent épargnées n'eût guère à subir pareil procès en incompétence.

On est sidéré que des gens qui nourrissent les ambitions les plus hautes ne comprennent pas le risque qu'ils font courir, au-delà d'un homme, aux institutions d'un pays dont la crise sociale s'approfondit. Ils entretiennent, bien plus qu'un débat idéologique dépassé, un climat qui alimente le populisme et peut déboucher sur une crise politique grave. Souvenons-nous des heures incertaines de mai 68 lorsque le pouvoir de De Gaulle vacillait face à la rue … L'homme que la IV République avait appelé comme le sauveur pour sortir le pays de l'impuissance et du conflit algérien était dépassé par des événements dont il ne pouvait comprendre le sens profond. Rien de tel dira -t-on aujourd'hui mais la personnalisation du pouvoir, que l'emballement médiatique accentue sans cesse, est plus forte que jamais. Et le quinquennat ajoute encore à l'hyper-concentration des attaques politiques et des jugements populaires. A cet égard, le premier ministre qui, selon la vision que François Hollande défendait pendant la campagne électrorale, devait vraiment gouverner, n'est pas au rendez vous que la Constitution et la pratique de la Cinquième république lui assignent. Et il ne suffira sans doute pas qu'il réorganise sa communication pour qu'il joue pleinement son rôle. A commencer par celui d'amortisseur d'un président qui rechigne à hausser le ton et dont on peut douter qu'il réussira à le faire. Un président qui croit aux choix qu'il a faits mais qui, malgré la loi canon de la Cinquième république, pourra difficilement supporter, pendant quatre ans encore, pareille impopularité.

1. Le coup monté de Carole Barjon et Bruno Jeudy ( Plon)

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