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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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05/06/2008

A 65, Grand Contournement : un air de Grenelle

Bordeaux-Pau verra sans doute le jour en 2011-2012, rassurant celles et ceux qui tremblent en empruntant l'actuelle nationale et ne se consoleront jamais de la perte d'êtres chers. Songeons au temps qu'il a fallu pour doubler la RN10 dans la seule Gironde, cette nationale qui n'est toujours pas doublée dans la totalité de sa traversée de la Charente, par exemple, et fut le théâtre d'une hécatombe. La liaison entre la capitale régionale et la seconde ville d'Aquitaine aurait dû être réalisée, il y a au moins vingt ans et si l'on devait, aujourd'hui, refaire l'histoire de ce loupé initial on ne manquerait pas de pointer les incohérences, les annonces intempestives et les surenchères politiciennes. Ce n'est plus l'heure, mais les satisfecits d'aujourd'hui ne feront qu'irriter le dernier carré des opposants qui se sont battus contre le principe de l'autorute, pensant qu'un aménagement de la nationale serait suffisant mais ignorant que les finances manqueraient à l'appel. A propos de cette A 65, à péage, on notera quand même qu'à la différence le l'A63 et de la RN10, entre l'Espagne et Bordeaux, qui auraient pu être élargies à trois voies - et doivent toujours l'être - on parle plus de sécurité et d'équilibre régional que de trafic ou de nombre de véhicules. Ce simple constat souligne combien le renoncement définitif au lancement d'un grand contournement de Bordeaux, dont il est plaisant d'entendre, aujourd'hui, Alain Juppé dire que c'est "un décision de sagesse" ne s'accompagne d'aucune alternative sérieuse, dans un horizon identifiable. Là-aussi le consensus politiques'est construit face aux opposants avec un mot clé: le contournement sera ferroviaire. Exit la route mais que faire des camions dont le nombre croit sans cesse? Attendre que l'Etat impose à la SNCF et à RFF les études que ni l'une ni l'autre ne semblent pressées de mettre en chantier... Les deux Alain, Juppé et Rousset, ont raison d'exiger qu'elles soient lancées sans perdre de temps. Car les dates, à peine esquissées pour pareille inversion de trafic vers le fer et les fameuses autoroutes de la mer, ne reposent aujourd'hui sur rien de sérieux. Il va donc falloir au plus mauvais moment, c'est à dire celui où le pétrole s'envole, et où la tension s'installe dans le secteur du transport routier, prendre des mesures plus restrictives, organiser le trafic autrement sur le réseau, abaisser la vitesse, envisager de taxer les camions, comme l'Allemagne l'a décidé et inciter fortement la SNCF à se remettre au fret en attendant l'arrivée sur le rail de la concurrence européenne. L'Etat qui a couvert,année après année, les déficits de la société nationaleva-t-il exiger qu'elleparticipe à la recherche d'un meilleur équilibre des trafics? On en doute et pourtant ce serait bien, aussi, dans l'air du Grenelle de l'Environnement.

Joël Aubert

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