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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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03/08/2014

De Bordeaux à Pau cette A 65 qui reste en panne

Cette A 65, cette Bordeaux-Pau qui ne vit le jour qu'en 2010 ne joue donc, toujours pas, le rôle qu'on attendait d'elle. Certes, elle garantit une toute autre sécurité à ceux qui l'empruntent plutôt qu'à ceux qui choisissent la Nationale mais le prix est au rendez vous, et le prix est fort et record: 25,60 euros! Elle n'est pas la liaison espérée entre la capitale régionale et la seconde ville d'Aquitaine. Jouera-t-elle jamais le rôle qu'on attendait d'elle ? Sera-t-elle un jour prochain un outil d'aménagement du territoire ? Poser la question, aujourd'hui, c'est appeler plus qu'une réponse, c'est à dire celle du concessionnaire, le groupement A'lienor d'Eiffage et Sanef. C'est suggérer que soit abordé le sujet par les pouvoirs publics, Etat et collectivités. La chose est possible puisque l'interdiction faite, en novembre 2013, aux poids lourds de plus de 7,5 tonnes d'emprunter les itinéraires parallèles entre Langon et Pau a fait grimper de quelques 30% le nombre de camions sur l'A 65. Ne citons que pour mémoire la clause de déchéance qui contraindrait les collectivités à relayer le concessionnaire en cas où il se retirerait de l'ouvrage, faute de rentabilité. Personne ne croit vraiment que l'on puisse arriver à pareille extrêmité. En revanche, à l'heure où l'Etat déplorant la hausse excessive des péages s'interroge pour obtenir des retombées positives, où les Régions se préparent à endosser de nouvelles responsabilités sur le terrain de l'économie, on ne verrait aucun inconvénient à ce que l'Aquitaine prenne l'initiative de demander à A'lienor de jouer plus pleinement son rôle. Une série d'engagements à la fois tarifaires mais aussi liés à des projets d'équipement aurait du sens.

En tout cas, Pau son agglomération et le Béarn, plus largement, ne peuvent trouver dans cette situation que des raisons supplémentaires, alors que le débat sur la réforme territoriale monte en gamme, de plaider pour un rattachement à Midi-Pyrénées. Comment ignorer le fait que l'A 64 vers Tarbes et Toulouse l'a rendu, aux yeux de beaucoup, de plus en plus évident ? Et même si on ne croit guère au basculement institutionnel futur du département des Pyrénées-Atlantiques vers Toulouse ce qui relancerait, inévitablement, la question d'un département basque on ne peut se satisfaire de cette sorte de fracture qui sépare Bordeaux de l'agglomération paloise. Le destin de celle-ci se joue autant à l'est vers Tarbes et la capitale de Midi-Pyrénées qu'au sud vers l'Espagne, s'éloignant de la capitale aquitaine dont le nord, désormais, va monter... bien plus au nord jusque dans les Deux-Sèvres et la Creuse.

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