Bien que le musée des Beaux-Arts de Dunkerque soit fermé depuis 2015, ses collections sont présentées en itinérance dans différents musées de France par le biais de l’opération « Destination musée ». Grâce à un partenariat, le musée des Beaux-Arts de Limoges accueille, jusqu’au 5 novembre, une collection unique d’orfèvrerie du XVIII ème siècle. A cette époque, Dunkerque était réputée pour la production d’une argenterie raffinée, sobre et élégante. Une vingtaine de pièces sélectionnées sont à découvrir au BAL, en écho aux collections d’émaux du musée de Limoges.
Ces deux villes sont liées par un passé commun autour des arts du feu et de la fabrication de pièces artisanales d’art et de luxe dans de petits ateliers spécialisés. Au XVIII ème siècle, l’orfèvrerie est le reflet d’un certain art de vivre avec de nouveaux modes de consommation des élites. Ainsi, les théières, les cafetières et les chocolatières racontent le faste de ce siècle.
Une belle exposition de pièces d’orfèvrerie produites à Dunkerque au XVII ème siècle est à découvrir au musée des Beaux-Arts de Limoges.
Au-delà de leur esthétique, ces œuvres plongent les visiteurs dans une société en pleine transformation et dans un siècle qui donna naissance à la salle à manger. « Le XVIII ème siècle est celui où les cafés et les salons de thé commencent à apparaître, précise François Lafabrié, le directeur du BAL. On consomme de plus en plus de nouvelles boissons, du café, du thé et du chocolat importés des colonies et chaque ustensile trouve un sens par rapport à son utilisation. » L’art de la table connaît alors un raffinement jusqu’à alors inégalé. « Cette exposition permet de le traduire avec les pièces les plus spectaculaires que sont les chocolatières et les cafetières indique-t-il, leurs formes sont particulières et moins connues que celles des théières. »
Parmi la vingtaine de pièces sélectionnées pour l’exposition, de nombreuses ont été acquises au cours des trois dernières années, voire très récemment et donc présentées pour la première fois. Cette collection est d’autant plus précieuse que les pièces d‘argenterie produites sous l’Ancien régime sont rares, la plupart ayant été fondues. Enfin, des œuvres émaillées du XVIIIème siècle produites en Chine mais inspirées de techniques limousines ou de formes d’arts précieux européens sont également à découvrir.