L’homme, Ian Fox, a le sourire, ainsi que sa blonde épouse Glendys,et ils ne paraissent pas plus épuisés par ce voyage depuis le bout du monde que par le tour des élevages effectué dans le sud-ouest de la France.En compagnie de Ludovic Izard, le représentant de l’Union des coopératives Midatest qui leur sert de guide et d’interprète, ils nous expliquent qu’ils viennent de la région de Murray Valley, dans le North Victoria, et que sur une exploitation de 260 hectares, ils possèdent un troupeau de 110 mères de pure race blonde d’Aquitaine. C’est ce qui leur permet de vendre environ 45 taureauxet 35 génisses par an aux éleveurs de leur pays. On l’aura compris, ces reproducteurs de race blonde sont destinés aux croisements avec les races bovines locales, l’angus en particulier. S’ils sont ici ,ce n’est pas toutefois avec l’espoir d’importer des animaux vivants depuis leur berceau d’origine, mais pour envisager l’achat de semence ou d’embryons. Les règlementations sanitaires ne permettent pas en effet l’acquisition de reproducteurs. Cet aspect, pas plus que l’incidence de la fièvre catarrhale, ne ternissent leur intérêt pour la blonde d’Aquitaine. Leur région d’Australie subit en effet depuis deux ans des sècheresses jamais vues, avec des chutes d’eau qui ne dépassent pas 130 millimètres par an, et il s’avère que la blonde s’adapte aussi bien aux maigres pâturages qu’à la chaleur.
Les Bazadaises aussi ils les aiment, beaucoup…
Il n’ y avait pas que des australiens fiers de leur blonde d’Aquitaine ; d’autres lui préféraient la bazadaise, sa belle robe gris souris et sa chair si tendre. Au premier rang de ceux-ci, John McFarlane « farmer » dans la province du Queensland. Un gaillard qui, à la faveur d’un voyage en France, en 2000 a découvert la race et ne manquerait pour rien au monde d’en importer des embryons, à la grande satisfaction de Nathalie Morlot la grande prêtresse bazadaise. Deux croisements successifs ont permis de produire le Bazaman issu de Bazadaise et de la race Brahman et de développer des animaux à la fois bien conformés, dont la viande, peu grasse et tendre, plaît aux australiens ; une autre partie de la production étant exportée vers le Japon. « Nous avons besoin de plus d’embryons chaque année déclare Mr McFarlane pour développer notre cheptel et pour cela nous devons revenir en France ».
Mr Mc Farlane et ses collègues ont entouré de bonne grâce un beau spécimen de l’élevage de Nathalie Morlot qui, elle-même, accompagnait les membres de la confrérie aux belles chasubles pourpre.
photo Aqui: Nathalie Morlot avec à ses côtés Dominique Graciet président du Salon de l’agriculture, les membres de la confrèrie et le groupe d’éleveurs australiens.