Surpris. C’est le mot que choisit Guillaume Petit, président de l’association, pour décrire les résultats de cette enquête. « Beaucoup de nos étudiants (52%, ndlr) viennent dans nos écoles en voiture. Nous pensions qu’il y en avait moins », cet exemple sur la mobilité peut notamment s’expliquer par le coût élevé des transports en commun (selon 46% des étudiants) ou encore l’inconfort de ces derniers comme le souligne l’enquête.
En ce qui concerne les logements, « il y a vraiment eu un avant et un après Covid » explique Guillaume Petit. Auparavant, les étudiants regardaient la localisation, le quartier. Aujourd’hui, « ils regardent s’il y a une bonne connexion internet, si l’appartement est adapté pour faire du travail à distance ».
28 % rencontrent des difficultés financières occasionnelles
Outre ces difficultés de mobilités et de logements, les étudiants du campus Chartrons ont une vraie méconnaissance des dispositifs d’aides dont ils peuvent bénéficier. En détails, 25 % des étudiants financent leurs études grâce à un job étudiant, 35 % grâce à un contrat d’alternance ou un stage, 26 % grâce à un prêt étudiant et 10% grâce aux aides familiales. Cependant, 28 % rencontrent des difficultés financières occasionnelles et ne sont que partiellement au courant des aides disponibles.
Dans les bonnes surprises, cette fois, Guillaume Petit et les autres directeurs d’école se réjouissent de savoir que 75% de leurs étudiants ont une activité culturelle. « Nos étudiants ne font pas que du sport, ils ne sont pas toujours au bar, ils vont aussi voir des concerts, des expositions, des pièces de théâtre » détaille-t-il.
Après le constat place aux solutions
« Nous voulions avoir une photographie très précise des conditions de vie de nos étudiants, et ce, pour pouvoir les améliorer » assure Guillaume Petit.
A propos des transports, une campagne de sensibilisation va se mettre en place notamment à propos des enjeux environnementaux actuels. Qui plus est, les écoles vont tenter de comprendre pourquoi leurs étudiants privilégient la voiture plus que les transports en commun. « Est-ce une méconnaissance des TER ? » questionne Guillaume Petit. En effet, un vaste réseau de transport express régional s’est déployé ces dernières années. « Nous allons nous entretenir avec la Région afin de se renseigner sur les horaires de ces trains, savoir si le volet étudiant a été considéré par exemple » poursuit-t-il.
Afin de soutenir le gros quart d’étudiants pouvant souffrir de difficultés financières, une liste des aides et autres dispositifs sera, également, diffusée auprès des étudiants. Une première pour le campus. « Il est vraiment nécessaire de pallier cette méconnaissance » confie Guillaume Petit.
Nous voulons que nos étudiants puissent avoir pleinement accès aux enceintes de restauration du CROUS
Dans cette même lignée, la question du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) fait l’objet d’un grand enjeu. Aujourd’hui, les étudiants du campus Chartrons ont un accès limité aux services du CROUS. « Nous souhaitons une amplitude horaire supérieure pour le restaurant universitaire des quais des Chartrons. Nous voulons aussi faciliter la procédure pour que nos étudiants puissent avoir accès à ces enceintes de restauration » explique Guillaume Petit.
« Nous avons présenté les résultats de l’enquête à la Région, à la mairie et au CROUS » détaille-t-il. Au mois de juin, plusieurs rencontres sont prévues entre ces différents acteurs pour avancer au mieux sur les solutions à imaginer.
Une enquête par qui, pour qui et comment ?
Depuis 15 ans, l’association Campus Chartrons œuvre pour améliorer les conditions de vie des étudiants de ces établissements d’enseignement supérieur entre le quartier des Chartrons, Bacalan et rive droite.
Les sept membres du bureau ont planché dès septembre 2022 sur cette enquête avant de la présenter aux adhérents qui l’ont diffusée auprès de leurs étudiants.
Sur les 10 000 étudiants des 33 écoles membres, 1 500 ont répondu de façon anonyme. Un échantillon très représentatif selon Guillaume Petit. En tout, 6 mois ont été nécessaires pour aboutir à ces résultats tombés en mars dernier. L’enquête grandeur nature, « pour nous, c’est une première » confie Guillaume Petit.