Sur les buttes de “Landreau” le cépage merlot est délicieux en bouche, fait de grains plutôt petits cette année car, ici comme ailleurs, il a manqué de l’eau au bon moment pour accroître leur taille. Sur ces parcelles de côteaux la récolte en volume sera convenable ce qui ne sera pas le cas dans d’autres parcelles de l’exploitation, victimes du gel terrible d’avril dont on sait aujourd’hui qu’il a anéanti de 85 à 90% de la récolte.
A Bertinerie Eric Bantegnies et son frère Frantz, aux commandes du château, s’attendent à une demi récolte des rouges. Consolation, toujours relative, la qualité du millésime s’annonce superbe. Avec cette année encore, chaleur et sécheresse aidant, pour ne pas dire réchauffement climatique, des degrés hors norme pour notre viticulture girondine. Les moûts de Merlot revendiquent allègrement des 14,9 – 15! Autant dire que le travail au chai, la vinification, requiert savoir et maîtrise. Le temps n’est pas où il fallait chauffer le contenu des cuves pour extraire toute la richesse du raisin: ” ça crache au bout de quatre jours note Eric Bantegnies avec une belle libération d’anthocyanes” Mais ce n’est pas tout il faut veiller aussi à la maturité des tanins pour bien fixer les anthocyanes. Après le temps des merlots qui s’achèvera du côté du 1° octobre, ce sera l’heure des cabernets.
La récolte des blancs qui, elle-même a été affectée par le gel, s’annonce au chai de l’ordre de 55% d’une récolte normale. Mais le millésime s’annonce exceptionnel. Des sauvignons gris où l’on cherchait en vain la moindre baie dégradée et des blancs, généreux à la dégustation à la vigne, qui n’ont pas nécessité une longue macération pelliculaire pour exprimer la richesse de leur potentiel. Là aussi la promesse d’un vin qui s’inscrira dans la lignée de ses devanciers dont le millésime 2018 de ” La grande cuvée Château Bertinerie” figurait en tête du palmarès du Concours mondial du Sauvignon 2019. L’une des 122 médailles d’or parmi les 1010 vins provenant de 26 nationalités différentes ….