Une journée au fil de l’A65 : « C’est l’Aquitaine qui bouge »


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Une journée au fil de l'A65 : « C'est l'Aquitaine qui bouge »

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2011 PAR Joël AUBERT

Ici, pas de glissières de sécurité mais de petits murets d’un blanc flamboyant qui contrastent avec le noir de jais du bitume. L’A65 mise en service en décembre dernier, coule tel un long fleuve tranquille reliant Bordeaux à Pau en moins de deux heures. Tranquille, le paysage qui défile ne l’est pas. Deux ans après le passage de la tempête Klaus, arbres arrachés ou cassés alternent avec des parcelles d’arbustes récemment plantés. Prendre cette autoroute était donc l’occasion pour le Président de région, Alain Rousset, d’aller à la rencontre de cette « Aquitaine qui bouge ».

Promouvoir la filière bois dans ce contexte prend tout son sens. Première étape à Cazats sur un chantier où des élèves en formation aux métiers de bûcheron du lycée de Bazas, mis en place suite à la tempête, travaillent. Etrange spectacle que celui d’arbres s’écroulant au sol. Mais pour le formateur Hubert Icard il est indispensable que ces stagiaires adultes du Centre de formation aux métiers de la forêt (CFPPA) apprennent sur le terrain, sur ces petites parcelles dévastées par la tempête et difficiles d’accès.

A quelques kilomètres de là, la scierie Labadie à Roquefort, est en plein développement. Jusqu’à présent, cette entreprise familiale fondée en 1979 ne vendait qu’aux professionnels. « Depuis l’autoroute, nous pouvons envisager plus facilement de vendre aux particuliers, de proposer et d’installer sur place des produits finis », explique Benoît Darricau, ingénieur récemment embauché. Pour le Président, il est « indispensable de diversifier les usages du bois, pas seulement parce que c’est la mode, mais parce que le bois est un matériau formidable. »

Croissance verte
La région avait pour projet d’installer des panneaux photovoltaïques sur l’ensemble des toits des lycées. Problème, le moratoire de décembre sur le photovoltaïque laisse le plan à l’état d’intention. La filière croissance verte, continue pourtant de se développer. Pour exemple, ce lycée d’Aire-sur-Adour qui a développé une formation « énergie renouvelable photovoltaïque thermique ».
« Décloisonner le monde de l’emploi et celui de la formation », une idée chère à Alain Rousset. A l’heure du déjeuner, professeurs, étudiants et chefs d’entreprises échangent. Pour M. Georges-Danjoux de l’entreprise Solarezo, « il est nécessaire d’avoir des gens formés, mais dans ce domaine ce qui prime c’est leur adaptabilité, car tout évolue très vite ».

Couveuse agricole

Enfin, comme pour lier environnement et solidarité, Alain Rousset a rendu visite à Marie-Françoise et Patrick Jean Dit L’Hopital gérant de Coqli’pot, à Argelos. Cette exploitation a développé en plus de son activité horticole, un espace réservé à la production de légumes bio. Pour Jean-Louis Campagne, président du Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM) du Béarn il est important d’épauler les « hors cadres familiaux », ces personnes qui, comme Régis en couveuse à Coqli’pot, se lancent sur le tard dans l’activité agricole sans apport foncier initial. Autrefois ingénieur, Régis a eu, grâce au Civam, un morceau de terre et des outils afin de ne pas se jeter dans l’aventure sans parachute. En plus de ce système de couveuse agricole, Coqli’pot participe à l’Amap à Serres-Castet. « Nous avons fait le choix d’un panier à dix euros afin que toute personne puisse profiter de ce fonctionnement » explique Perrine Maynadier, animatrice Amap. Les 70 adhérents s’engagent sur six mois à venir chercher chaque semaine leur panier de légumes et autres produits. Une relation directe entre consommateurs et producteurs qui se développe en Aquitaine, avec déjà plus de 130 Amap réparties sur le territoire.
A l’aise dans ce milieu rural qu’il affectionne, Alain Rousset laisse derrière lui cette autoroute qui, de jour comme de nuit, n’est encore que peu fréquentée, mais dont les acteurs locaux s’efforcent de maximiser ce lien entre le Nord et le Sud de l’Aquitaine.

Audrey Chabal


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