Un peu plus près des étoiles à l’Observatoire de Bordeaux


Alix Fourcade

Un peu plus près des étoiles à l’Observatoire de Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/03/2018 PAR Alix Fourcade

« Vous voyez la petite maisonnette en contrebas ? Figurez-vous que c’est ici que les astronomes vivaient. Un jour, l’un d’entre eux, un Chilien, a voulu inviter sa consœur ukrainienne à sortir. Eh bien, pas de bol, la voiture s’est embourbée sur le chemin », s’amuse à raconter le guide à la quinzaine de visiteurs présents, ce mercredi après-midi, pour visiter l’Observatoire de Floirac. Avant de devenir un sanctuaire de reliques astronomiques, le site était un haut lieu de recherche où quelque quatre-vingt scientifiques internationaux travaillaient ensemble. Ils se sont ensuite déplacés sur le campus universitaire de Talence.

Pourquoi ont-ils déménagé ? Le matériel était devenu trop obsolète. Construites pour la plupart à la fin du XIXe siècle, les coupoles n’étaient plus adaptées à leurs exigences. Qu’à cela ne tienne, l’association Sirius, créée en avril 2017, entend faire revivre le lieu et aimerait, à terme, y organiser des activités d’animations en astronomie. Gratuites, leurs visites du mercredi et du samedi, sont un premier pas pour le réhabiliter.

Ce mercredi 21 mars, la troupe d’astronomes en herbe, âgés de 8 à 72 ans, s’est aventurée sous la coupole où se tient la grande lunette équatoriale. Un immense télescope en acier qui s’étend sur toute la longueur du dôme, où une large fente avec des volets, que l’on déplace avec des cordes, s’ouvre sur le ciel. La coupole est rotative et l’astronome monte sur des petits escaliers en bois, rotatifs eux aussi, pour observer la voie lactée. Construite en 1881 dans le but d’établir une carte du ciel, la grande lunette permet de voir à deux millions d’années-lumière.  

« Un peu dans les planètes » 

« Si certaines personnes vous disent qu’elles voient Neptune à l’œil nu, elles bluffent ! », plaisante le guide qui explique avoir lui aussi travaillé à l’Observatoire quand il était plus jeune. La mécanique céleste, et les étoiles doubles en particulier, qui tournent l’une autour de l’autre, constituait l’un des grands travaux de recherche des scientifiques présents sur le site, et notamment son fondateur en 1878, Georges Rayet.

S’il a quelques légers trous de mémoire -un retraité pince-sans-rire s’amuse, d’ailleurs, à dire qu’il est « un peu dans les planètes »-, notre truculent accompagnateur, avec son bonnet péruvien sur le crâne, parvient à nous faire voyager dans le temps. Les visiteurs s’amusent, comme Noémi, 14 ans, qui s’ébahit devant la coupole : « C’est magnifiiiique », ou encore Benoît, 30 ans, féru d’astronomie qui travaille dans une médiathèque et qui a pris son après-midi spécialement pour l’occasion. 

Frustré de n’avoir pu voir que l’intérieur d’une coupole, le public est néanmoins heureux d’avoir découvert ce lieu, d’habitude fermé et dont l’avenir reste incertain. Propriété de l’université de Bordeaux depuis la fin 2017, dans le cadre de la loi sur l’autonomie des universités, l’Observatoire risque d’être revendu. En attendant, les places de visite disponibles sur internet sont ouvertes jusqu’au 9 juin.

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