Un couple « de cuir et d’or »


Claude-Hélène Yvard

Un couple "de cuir et d'or"

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/03/2017 PAR Claude-Hélène Yvard

Tous deux ont en commun le goût pour la lecture, le livre en tant qu’oeuvre d’art et la conservation du patrimoine. Ils ont ouvert l’Atelier des exercices de styles l’été dernier, cours de la Somme à Bordeaux. Lors des Journées européennes des métiers d’art des 1er et 2 avril, Céline Audouin et Jean-Baptiste Boutin inviteront le public à découvrir trois métiers d’art autour du livre : la reliure, la restauration de documents iconographiques et ouvrages anciens et la dorure sur cuir. Tous deux évoquent leur passion et leur savoir faire pour deux métiers nés au Moyen Age dont les outils n’ont pratiquement pas évolué. 
C’est à l’issue d’un bacalauréat général, que Jean-Baptiste opte dans un premier temps pour le métier de relieur. Passionné par le livre, en tant qu’objet, il cherchait un métier qui allie sa passion et un travail avec ses mains. « J’ai débuté classiquement pas un CAP de reliure, puis par le brevet des métiers d’art. J’ai eu la chance de travailler avec de grands professionnels et de recevoir de leur part un enseignement merveilleux. »

La dorure, la spécialité de Jean Baptiste

Après quelques années de vécu  professionnel, Jean-Baptiste ouvre un premier atelier  de reliure dorure à Paris. « Pendant ces années parisiennes, j’ai eu le bonheur de pouvoir proposer des prestations de qualité, de travailler sur de nombreux projets et de collaborer avec de grands groupes comme Van Cleef & Arpels, Baccarat dans le cadre d’une édition limitée, le palace Grand Hôtel de Cala Rossa, l’Assemblée Nationale, ainsi que des collectionneurs qui m’ont permis de réaliser des structures et des décors recherchés, des architectes. C’est à ce moment là que la dorure est devenue pour moi une priorité et j’ai commencé à développer une clientèle pour le titrage et la décoration des livres ainsi que des objets en cuir (gainerie, bagagerie). Je me suis ensuite spécialisé au poste de doreur pendant plusieurs années, laissant la reliure de côté. » Aujourd’hui, sur les 350 ateliers de reliure que compte l’Hexagone, ils ne sont qu’une quinzaine à exercer le métier de doreur. « Mon savoir- faire, je le dois à ceux qui m’ont transmis les gestes, les techniques. J’ai donc appris le rythme, les réflexes, l’œil du doreur, l’organisation spécifique à ce poste, à travailler la dorure au blanc d’œuf, un savoir-faire que l’on m’a transmis. Ce que j’aime par dessus tout, on peut travailler sur une grande variété de supports, avec une richesse de diversité des matières, des matières nobles comme le cuir, l’or. On a bien souvent une plus grande liberté graphique qu’en reliure. Si les techniques utilisées sont ancestrales, on peut faire preuve d’une grande modernité. Notre travail peut être aussi très contemporain. Ce qui prime, c’ est le dialogue avec le client. »

Jean Baptiste Boutin, doreur


Une restauration de qualité ne se voit pas

 Céline Audouin se souvient avoir toujours beaucoup lu et avoir toujours été passionnée par l’art. Elle va débuter ses études par une licence en histoire de l’art et une licence en archéologie avant de passer un CAP reliure dorure en candidat livre. « Mon métier réunit mes goûts pour la lecture et la conservation du patrimoine. » La jeune femme  propose la restauration complète de vos ouvrages : du bloc-livre, en papier ou parchemin, à la reliure, en cuir pour les livres anciens ou en toile pour les cartonnages d’éditeurs du 19° siècle ou les bandes-dessinées. Cela peut aussi impliquer une restauration des plats qu’ils soient de carton ou de bois et une réfection de certains éléments comme les tranchefiles. Céline Audouin redonne une seconde jeunesse à des documents graphiques, comme des affiches anciennes : lavage du papier, la mise à plat,  le stoppage de déchirures, le doublage ou l’entoilage, le comblage et l’estompage de lacunes. « Ce qui m’intéresse, c’est de travailller sur les ouvrages anciens, les livres 17 e ou 18e ou plus vieux. Une des premières étapes du travail va consister à comprendre comment nos anciens ont travaillé, quelles sont les techniques utilisées. Notre mission est de donner une nouvelle jeunesse au livre ou au document mais il faut que cela se voit le moins possible. Cela nécessite parfois des recherches. Une bonne restauration est celle qui ne se voit pas, c’est toute la difficulté de notre métier. » Le travail se fait à la main. La reliure peut être créative et contemporaine, pour des books, des particuliers, l’atelier des exercices de style le propose également à leur clientèle, composée de particuliers, de libraires, de bibliothèques.

Complémentaires  dans leur activité professionnelle, Céline et Jean-Baptiste, évoquent à travers deux courtes vidéos leur métier et leur meilleur souvenir.


Céline Audouin, restauratrice de livres anciens

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