TVA de 5,5 à 7% le livre perd son privilège : réactions inquiètes des éditeurs en Aquitaine


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TVA de 5,5 à 7% le livre perd son privilège : réactions inquiètes des éditeurs en Aquitaine

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 08/11/2011 PAR Olivier Darrioumerle

« Quand j’ai un peu d’argent je m’achète des livres et s’il m’en reste j’achète de la nourriture et des vêtements » , disait Erasme à la fin du Moyen-âge. Lire était pour lui un besoin vital. Aujourd’hui les livres ne sont plus considérés par le gouvernement français comme un produit de première nécessité. Josée Guellil, directrice éditoriale aux éditions in8, profite de l’occasion pour tordre le cou à une vulgate « culturalo-démago » qui voudrait mettre toutes les nourritures terrestres sur le même plan. « Il faut avoir le ventre plein et de la lumière chez-soi pour pouvoir lire ! » , reconnaît-elle. Un avis qui n’est pas partagé par tout le monde dans le landerneau de l’édition. Jean-Luc Veyssy, qui dirige les éditions du Bord de l’Eau, s’enflamme encore pour la nécessité du livre dans une vie humaine.

Les éditeurs dans un premier temps, les libraires ensuite.

Le prix unique du livre est fixé par les éditeurs. Et il est fixé pour longtemps. « On travaille sur le fond et la durée pour que le produit soit mis au point et commercialisé pour plusieurs années, c’est un produit durable que l’on vend. On ne peut pas augmenter le prix du livre rétroactivement » , explique Josée Guellil de chez in8. À moins de reétiqueter tous les livres en France, ce qui est impossible, les éditeurs devront supporter cette augmentation de TVA. Les auteurs ne gagnent pas grand chose et les imprimeurs, dans une situation difficile à cause de la concurrence étrangère, ne sont pas prêts à négocier. L’augmentation du prix du livre de 1,5 % sera supportée dans un premier temps par les éditeurs.

Si l’on compte qu’un éditeur de taille moyenne fait des marges de 3%, il n’est pas difficile de faire le calcul. « Il n’existe pas une seule édition, mais des éditions qui n’ont pas les mêmes circuits. Même au sein d’une même catégorie il y a des singularités. Mais les maisons d’éditions qui ont moins de capacité d’amortir vont se trouver en difficulté. Cette décision privilégie les structures les plus solides. Les petits devront augmenter leurs prix pour ne pas rogner sur les marges », explique Jean-Luc Veyssy des éditions du Bord de l’Eau, spécialisées en sciences sociales et humaines.

Le risque est que les éditeurs fassent supporter dès janvier 2012, dated’entrée en vigueur de cette mesure, l’intégralité du poids de la TVAsur les libraires. Et les librairies indépendantes sont les plus fragiles. Pour Ecla, l’agence du livre en Aquitaine, la TVA à 7% sur le livre va à l’encontre de la politique de soutien à la librairie indépendante menée depuis la loi du prix unique du livre de 1981. Une hausse qui pourrait nuire au commerce du livre compte tenu du maigre pouvoir d’achat des Français. De son côté, Jean-Luc Veyssy des éditions du Bord de l’Eau, rassure en confirmant qu’il n’a pas l’intention d’augmenter les prix, même s’il reste vigilant sur l’effet de l’augmentation de la TVA sur ses marges.

photo : groume / tous droits réservés

Olivier Darrioumerle

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