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PUBLIÉ LE 19/06/2009 PAR Thomas GuillotA peine installés, les enfants chahutent en attendant le début du film. Le speech de l’organisatrice qui remercie tout le monde ne les tient pas en haleine. Impatients, ils doivent sûrement se dire qu’un film sur une dessinatrice de bandes dessinées jeunesse, ça va être amusant. Dix huit minutes de portrait d’un classicisme implacable où l’on nous présente une Sandrine Revel, réservée mais philosophe, dans les rues de Bordeaux, dans son atelier. Bien plus à l’aise avec un crayon que devant une caméra, elle présente ses séries avec application et tendresse, sans fougue ni passion. Seul moment d’émotion, quand la dessinatrice évoque sa bande dessinée le 11ème jour relatant son voyage à New York en septembre 2001 qu’elle aurait du faire avec son frère, décédé. La mise en scène est sobre, ne fait pas dans le larmoyant et quelques notes de Bach jouée par Sandrine Revel couvre la scène. Le piano son exutoire quand elle est devant la page blanche.
Le film est fini, les enfants qui ne tiennent plus sont les premiers à quitter la salle de projection, visiblement peu atteints par le film. Ils se rattraperont largement devant le stand de bandes dessinées en vente, dévorant chaque page. Quelques toiles de Sandrine Revel sont disposées dans la salle de réception. Des portraits d’enfants intriguants et hypnotiques, un aspect que l’on aurait aimé retrouver dans le film. Au même titre que le joli coup de crayon de la dessinatrice relativement absent du documentaire. Qu’à cela ne tienne, l’organisation a bien insisté qu’un exemplaire du film serait offert à chaque école, collège et lycée de la région. Espérons seulement que le niveau d’attention augmente avec l’âge.
Thomas Guillot
