Thibaut Guillaumin : Le destin tracé d’un fils d’éleveurs


La Ferme de Puy Panard est bien connue des Aixois. Thibaut Guillaumin vient de s’associer avec ses parents. L’exploitation s’est agrandie de 40 ha pour augmenter le cheptel de brebis.

Thibaut dans la boutiqueCorinne Merigaud | Aqui

La production est écoulée en vente directe au magasin de la ferme et sur les marchés.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 25/04/2023 PAR Corinne Merigaud

Sur les marchés, le fourgon de cette famille d’éleveurs a su tailler la route depuis l’installation hors cadre familial de Christelle Guillaumin en 1997. Sur les hauteurs d’Aixe-sur-Vienne, la vue est panoramique. A l’horizon, des prairies mais de plus en plus de lotissements sortent de terre. Dans cet environnement urbanisé, la famille Guillaumin a su créer les conditions idéales pour proposer des produits de qualité. « On fait cinq marchés par semaine à Aixe, Isle et Saint-Gence, on n’a même pas besoin d’aller jusqu’à Limoges » remarque Thibaut. Sa mère n’élevait que des volailles fermières commercialisées en vente directe. Rejoint par son époux Laurent en 2002, le cheptel s’est diversifié avec des brebis, cochons et lapins élevés en plein air sur 28 ha. La production est écoulée en vente directe sur les marchés et au magasin de la ferme.


« Etre autonome en céréales »


Depuis un an, Thibaut 23 ans et sa sœur Fanny se sont associés avec leurs parents à hauteur de 20 % chacun au sein de l’EARL. Chacun a trouvé ses marques. « On est complémentaire même si on est polyvalent lance-t-il, chacun gère son atelier, il y a du boulot pour tout le monde. Les semaines sont rythmées par l’abattage, la transformation et la vente. Je m’occupe de la production animale et végétale, ma soeur de la transformation, des marchés et de la communication. » Les jeunes agriculteurs ont suivi leur formation au lycée des Vaseix, Bac STAV tous les deux, un BTS production animale pour Thibaud en 2020 et un BTS sciences et technologies de l’agroalimentaire pour Fanny.

Les porcs sont élevés en plein air avec rotation des bandes sur 4 ha.

Thibaut a été salarié deux ans sur l’exploitation, le temps de préparer son installation. « J’ai toujours voulu faire ça. Si on n’est pas passionné, il ne faut pas le faire. » Il a fallu trouver du terrain pour s’installer. Pas simple avec la pression foncière. Une ferme abandonnée depuis quatre ans avec 40 ha, située à 4 km, est tombée à point nommé. Préemptée par la SAFER, ils ont dû patienter le temps des démarches. « On avait besoin de terrain pour augmenter le cheptel de brebis, passer de 180 à 300 voire plus d’ici cinq ans, explique le jeune homme. « Nous voulions être autonomes en fourrages et produire les céréales pour nos animaux pour limiter l’achat d’aliments. »
Aujourd’hui, l’exploitation s’étend sur 70 ha de SAU dont 18 ha de céréales (blé, orge) contre zéro avant, avec des prairies temporaires et de la luzerne. Des travaux sont en cours sur la ferme qui menaçait ruines. Thibaut a prévu d’aménager une voire deux bergeries.

« La CUMA, une découverte pour moi »

Les cochons sont élevés en plein air sur 4 ha avec des rotations de bandes pour avoir toujours de l’herbe. De même pour les volailles réparties dans 12 parcs sur 3 ha.
Le cheptel comprend aussi 21 truies Large White et Landrace, en système naisseur engraisseur, qui produisent 300 porcs charcutiers par an. Les carcasses sont transformées dans leur laboratoire par un salarié. Deux prestataires se chargent de la découpe. Les volailles sont abattues sur place, entre 4 000 et 6 000 par an, avec chapons, dindes et canards gras pour les fêtes.
Pour s’installer Thibaut a bénéficié d’une DJA de 28 000€, d’une subvention de 4 600€ de la Région pour l’achat du foncier, d’une aide de la SAFER de 2 500€ et d’une dotation de 2 000€ de la Chambre d’agriculture pour l’achat de brebis.

Thibaut Guillaumin s’est installé voilà un an avec ses parents. Il compte augmenter le cheptel de brebis.


Les associés ont dû s’équiper en matériel. « Nous avions trois solutions: s’équiper, faire appel à un entrepreneur ou adhérer à une CUMA précise-t-il, nous avons choisi la solution la meilleure économiquement, la CUMA. C’est une découverte pour moi. » La famille a adhéré à deux CUMA, L’Arthonnet à Flavignac, avec une part sur différents matériels qu’il conduit, et à Couzeix pour un tracteur et une presse conduites par un chauffeur. « J’ai découvert le fonctionnement des CUMA grâce à mon oncle qui est très impliqué. Je n’avais pas ou peu d’expérience en cultures végétales. La CUMA m’a permis de profiter de conseils et d’apprendre à utiliser le matériel. »
Adhérente au réseau « Bienvenue à la ferme », la Ferme de Puy Panard est labellisée HVE niveau 3. La production n’est pas sous label mais la qualité reste l’objectif avec toujours le souci du bien-être animal. « Les cochons sont engraissés en plein air, les truies mettent bas dehors, les brebis sont en bergerie l’hiver et à l‘extérieur dès qu’il fait bon et les volailles sont en plein air. Je ne vois pas ce qu’on pourrait faire de plus! Le goût de la viande est incomparable pour le porc fermier, par exemple, par rapport aux cochons élevés en bâtiments sur caillebotis. Nos clients fidèles recherchent les saveurs des produits que préparaient leurs grands-parents. » La famille Guillaumin organise, une fois par an, une journée portes ouvertes avec visite guidée, repas cochon et agneau grillé à la broche. Rendez-vous le 4 juin.

Découvrez le parcours de Thuibaut Guillaumin dans la vidéo réalisée par la FRCUMA Nouvelle-Aquitaine :


Le rendez-vous de l’installation et de la transmission est organisé au cours du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine de Bordeaux, le 16 mai 2023.
Cette journée sur le thème « Agriculture: à chacun son installation » est une réalisation partenariale entre Aqui.fr, le Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, le Crédit Agricole, Jeunes agriculteurs Nouvelle-Aquitaine, La Coopération agricole, les CUMA, la SAFER, la Région Nouvelle-Aquitaine, la DRAAF et le réseau RÉANA.


Cet article fait partie du dossier
Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Haute-Vienne
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles