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PUBLIÉ LE 13/03/2009 PAR Piotr CzarzastyTout a commencé avec la grande polémique qu’a suscité l’exposition « Présumés innocents » proposée en 2000 par le CAPC-Musée d’Art Contemporain, et explorant la représentation de la sexualité dans l’art. A la suite de nombreuses plaintes, portées essentiellement par l’association La Mouette, qui lutte contre la pédophilie, le parquet de Bordeaux a annoncé la mise en examen des commissaires de l’exposition ainsi que du directeur du musée pour « diffusion d’images à caractère pédopornographique » et « Corruption de mineurs par exposition de documents portant atteinte à la dignité des enfants »(vidéos, photos, installations etc.). Vingt œuvres ont été incriminées dans le genre de la vidéo de Elke Krystufek où l’artiste se masturbe avec un concombre avant de se coudre le sexe.
« Un discours d’indignation »
Faizal Zeghoudi décide de revenir sur cette affaire en interrogeant les deux camps, d’un côté les représentants de l’association La Mouette et de l’autre les principaux protagonistes de l’exposition. Malgré une divergence d’opinions et d’intérêts flagrante, les deux avaient une chose en commun : « un discours d’indignation » souligne Faizal Zeghoudi. Cet élément est d’ailleurs devenu un des axes principaux de « Nina est présumée innocente ». « Avec la scénariste Noëlle Renaude, on avait consenti à ne jamais parler de l’affaire dans le spectacle, de le faire dans un environnement télévisuel et enfin, autour justement de ce discours de l’indignation » précise l’artiste.
A l’improvisteCe qui en ressort est donc « une pièce chorégraphique et théâtrale pour huit danseurs dans un espace de cabaret qui s’inspire des revues comme celle du Moulin Rouge ». Une pièce divisée encore en deux parties : deux soirées « performatives », où ni le public ni même les danseurs et comédiens ne sauront à quoi s’attendre, ainsi que trois soirées créations, dans une convention plus traditionnelle cette fois. « Que ce soit le théâtre, le cinéma, ou n’importe quel lieu de représentation, chacun porte une identité propre. On s’attend donc toujours, plus ou moins, à ce que l’on va voir, mais que se passerait-il si on déjouait cette fausse conscience et fabriquait quelque chose en direct ? » s’interroge l’artiste. Le public pourra donc « s’attendre » en première partie à une improvisation réservant toutes ses surprises.
La primauté du masculin
Comme il nous y a déjà habitué, Faizal Zeghoudi ne fera intervenir sur scène uniquement, ou presque, que des hommes. « Ce qui m’intéresse c’est la façon dont on a attribué au corps des rôles prédéfinis » explique l’artiste. « J’essaie de transposer le discours des femmes à celui des hommes en faisant endosser aux derniers les rôles attribués traditionnellement aux femmes. Une façon de créer une distance entre nous et la société, de rire de notre histoire. » Un travail analogue sur les femmes n’aurait, semble-t-il, pas le même effet. « Cela vient du rapport de domination entre l’homme et la femme » remarque M. Zeghoudi. « Les femmes sont considérées comme inférieures tout simplement parce que ce sont elles qui se font pénétrer et non pas les hommes. »
Le spectacle, recommandé « aux adultes », ne reste pas déconseillé aux plus jeunes.
Piotr Czarzasty
Photos: Pierre Planchenault
« Nina est présumée innocente » – Cie Faizal Zeghoudi
Partie 1 – Mar 17 et Mer 18 mars à 19h30
Partie 2 – Ven 20,Sam 21 mars à 22h et Dim 22 mars à 17h
Renseignements/réservations
www.globtheatre.net
http://festival-tendances.net
