Solutions Solidaires : Les territoires, incubateurs des innovations solidaires et sociales


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Solutions Solidaires : Les territoires, incubateurs des innovations solidaires et sociales

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 07/02/2020 PAR Clément Bordenave

 « Nous avons la chance d’avoir un département riche de talents » s’est félicité Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, et en effet, ce n’est pas moins de 12 intervenants qui se sont succédé lors de la première journée de Solutions Solidaires pour parler et débattre de leurs projets et initiatives dans le département.

Parmi eux, Sylvain Guinaudie, président du SMICVAL, Syndicat mixte de collecte et de valorisation du Libournais Haute Gironde, qui est responsable de la collecte des déchets de 210 000 habitants de la région libournaise. Engagé dans une démarche de transition zéro déchet avec son entreprise, le président du SMICVAL a assumé l’idée que le système traditionnel de gestion des déchets était arrivé à bout de souffle et qu’il fallait repenser notre approche du déchet: « il faut à tout prix mettre fin au « tout jetable » ! Mais c’est aussi l’idée que le déchet peut devenir une ressource qui doit germer et c’est dans cette optique que nous avons créé le SMICVAL Market », a précisé ce dernier. « Le but du projet du SMICVAL Market est que les consommateurs puissent rapporter les objets qu’ils ne désirent plus et qu’ils les remettent en rayon afin que d’autres s’en servent ! Nous sommes donc en présence au sein de ces rayons de vaisselle, d’outillage et tout un tas de choses qui ne finiront pas à la poubelle » détaille le président du SMICVAL. Une manière d’emmener petit à petit les Libournais sur la voie d’ « un territoire Zéro Waste ».

L’écologie au coeur des projets de l’ESS en Gironde

Toujours dans l’idée de repenser notre consommation et son impact sur le climat mais, cette fois, en rajoutant comme visée, une aide aux plus précaires, l’association Etu’recup est venue présenter son initiative. Celle de proposer aux étudiants des meubles à des prix très raisonnables. « Vous pouvez venir chercher un canapé pour un peu plus de 20 euros » déclara ainsi Aurélie Schild, coordinatrice Etu’Récup. C’est le volet social qui a motivé cette initiative de l’économie sociale et solidaire, mais l’aspect écologique qui en découle est venu renforcer l’ancrage de ce projet dans l’ESS. Ce fut encore une fois l’avis de Jean-Luc Gleyze, « la solidarité n’est pas un problème mais une solution »; ici la solidarité devient porteuse à la fois d’un enjeu social mais aussi écologique.

Jérôme Saddier, président d’ESS France ( Economie social et solidaire ) grand témoin de la conférence du 5 février, a demandé à tous les acteurs de l’ESS de « rester unis et porteurs de sens ». Dans cette idée d’unité sur le territoire, Luc Paboeuf, coordinateur de l’entreprise Crisalidh, a présenté sa structure. Par cette dernière il souhaite reconnecter les compétences universitaires aux acteurs de terrain, porteurs de projets ambitieux et innovants. « Il faut rendre utile la production universitaire a clamé Luc Paboeuf. Nous exigeons, à Crisalidh, davantage de dialogue interdisciplinaire. Dans les facultés, on prône trop l’élévation des compétences sans collectivisation de ces mêmes compétences ». Une envie de Luc Paboeuf et ses équipes afin de donner du sens et de valoriser le travail sur le terrain des acteurs engagés en faveur d’un territoire plus solidaire. Ce fut le cas lors de la création au Pays Basque de la monnaie locale l’eusko, « nous avons proposé à l’association Euskal Moneta*, les compétences d’un économiste pour mener à bien leur projet, qui fut d’ailleurs une réussite et a vu le jour en 2013 ». La suite des interventions se sont axées autour des projets sanitaires avec entre autres Julien Muzard, coordinateur du dispositif le Pass Mirail, un lieu en accès libre permettant aux jeunes de 18 à 25 ans qui le souhaitent de bénéficier d’un suivi psychologique. En 2019 ce sont presque 150 jeunes qui ont ainsi pu profiter d’un accueil et d’une écoute et Julien Muzard confirme que « de plus en plus de jeunes viennent rechercher de l’aide dans cette structure. Après quatre ans d’existence, le Pass Mirail bénéficie du soutien financier de l’ARS de Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 195000 euros par an »

Les territoires point de départ des innovations

Portés par l’énergie des entrepreneurs régionaux et nationaux qui se sont succédés pendant deux jours, les participants aux derniers forums se sont révélés ambitieux sur l’avenir de l’économie sociale et solidaire. Alors que les forums du jeudi 6 mars ont soulevé des questions sur les entreprises de demain et sur la réconciliation entre le social et l’écologie au sein même des territoires, les acteurs de l’ESS, réunis au village des solutions solidaires, ont continué de travailler à faire connaitre leurs actions auprès du public.

Jean Luc Gleyze, à la conclusion de ces deux journées de Solutions Solidaires, s’est félicité du succès de cet événement et de la mise en lumière de l’Economie sociale et solidaire en Gironde. Les solutions construites au plus près des bénéficiaires par des entrepreneurs locaux seraient pour beaucoup d’intervenants, et pour Jean Luc Gleyze, les solutions les plus efficaces pour subvenir aux besoins des citoyens. « Les solutions d’avenir construites localement et fondées sur l’expérience des citoyens et des acteurs sociaux sont très importantes, la question de la proximité est essentielle pour notre pays qui se meurt des tentatives de centralisation. »


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