Le vendredi 16 juin, en visitant une usine de moteurs d’avions du groupe Safran à Villaroche en Seine-et-Marne, le Président de la République Emmanuel Macron, a dévoilé le projet pour Lacq d’un investissement d’un milliard d’euros avec 800 emplois à la clé pour réaliser le projet BioTJet, qui va produire du biocarburant pour les avions. Mais à Lacq, la conversion industrielle en cours du site compte en réalité six projets. Soit une perspective de plus de deux milliards d’euros et près de 1500 emplois directs à sortir de terre dans les cinq prochaines années, une orientation du site largement consacrés aux nouveaux carburants.
Lacq site historique du Béarn où l’extraction de gaz découvert en 1951, s’est développée à partir de 1957 jusqu’à quasi épuisement de la réserve, en octobre 2013, travaille à sa reconversion industrielle en prenant l’orientation de la décarbonation, autour du site historique de Lacq (Total) et des trois autres sites sur les communes voisines de Mons (Arkéma: chimie lourde), Mourenx (Sanofi chimie fine et pharmacie) et Pardies (Péchiney aluminum fermé en 1991; Yara engrais fermé en 2018.)
La communauté de communes a rebattu les cartes du foncier et favorisé pas à pas, l’implantation de différents projets comme les quatre centrales solaires pour Total Energies Renouvelables, un méthaniseur bio Béarn, qui injecte depuis fin 2022 du biogaz dans le réseau de gaz, ou encore un vaste plateau logistique de 30 hectares, pour l’enseigne de hard-discount Lidl qui va investir cent millions d’euros et créer 300 emplois d’ici deux ans.
BioTJet une brique parmi d’autres
Mais c’est autour des énergies renouvelables que Lacq va poursuivre sa conversion au travers de six projets qui vont s’installer progressivement sur place d’ici 2028. « Au total nous allons dépasser les deux milliards d’euros et approcher les 1500 créations d’emplois nettes, » révèle Patrice Bernos, délégué général de Chemparc, le groupement d’intérêt public créé dès 2003, pour travailler à la revitalisation économique du bassin industriel. Avec son milliard d’euros d’investissement, BioTJet en est la tête de gondole mais pas la seule brique.
Et le dossier n’est pas complètement clos. « Nous avons quelques autres projets encore en cours, sur des montants d’investissement moins importants, qui concernant aussi la transition énergétique. Ces années de travail commencent à porter leurs fruits, à tel point que nous commençons à avoir des problèmes de riches : les candidats commencent à se bousculer et nous avons du mal à répondre à des besoins de foncier classé Séveso pour 15 à 20 ha d’un seul tenant, » confesse Patrice Bernos.
Caremag
Récupération de terres rares contenues dans les aimants de forte puissance de moteurs électriques pour la fabrication de batteries neuves, en remplacement de terres rares importées du Sud Est Asiatique.
Investissement 150 millions d’euros, 100 emplois, mise en activité 2026
Toray Carbon Fibers Europe déjà présent à Lacq en production de fibre de carbone.
Développement d’une sixième ligne consacrée à la fibre de carbone premium pour les marchés spatial, nucléaire, défense, éolien.
Investissement : 130 millions d’euros, 50 emplois, mise en activité fin 2024
Alpha Chitin déjà présent à Lacq avec un démonstrateur de 20 millions d’euros.
Nouvelle unité de production de chitine avec élevage de larves de mouches, récupération de krill de crevettes (débouchés médicaux, pharmaceutiques, cosmétiques et agro-alimentaires)
Montée en charge progressive du projet en fonction des autorisations de mise sur le marché
Investissement 250 millions d’euros; 250 emplois; mise en service progressive d’ici 2026
Nacre
Production de bio-éthanol de deuxième génération, non plus à base grain de maïs, mais de co-produits agro-alimentaires et forestiers issus de cultures spécifiques régionales
Investissement 180 millions d’euros ; 60 emplois ; mise en activité en 2027
Elyse Energy
Production de e-methanol, carburant alternatif pour les tankers et les paquebots, à base de récupération de CO2 des installations industrielles de Lacq mélangé à de l’hydrogène vert produit par un électrolyseur de 280 MW
Investissement 600 M€ ; 60 emplois ; mise en activité en 2028
BioTJet
Développement porté par un consortium industriel qui a mandaté Elyse Energy pour produire de l’e-kérosène, carburant destiné au transport aérien grâce à une extension de la capacité de l’électrolyseur à 520 MW (Annonce d’Emmanuel Macron en visite chez Safran le vendredi 16 juin 2023)
Investissement 1 milliard ; 800 emplois ; mise en activité en 2028.