Sénatoriales : les ambitions vertes en Gironde


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Sénatoriales : les ambitions vertes en Gironde

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/08/2020 PAR Romain Béteille

Monique de Marco n’est pas un nouveau visage pour les verts. Élue d’opposition talençaise, tête de liste EELV aux élections régionales de 2010 et ancienne vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’environnement et de l’adaptation au changement climatique, avait officialisé sa candidature dès cet été. Également candidate en 2014, elle avait obtenu 4,83% des voix derrière le PCF, le PS et l’union UMP-UDI. Les enjeux restent les mêmes : six sénateurs sont à élire. Sauf que cette fois, Monique de Marco sent bien que le vent a tourné.

Voix vertes 

« La précédente candidature servait de témoignage. Maintenant, je pense que la donne a changé. Les français ont montré leur soif d’écologie avec les marches pour le climat, les élections européennes et surtout municipales. Cette fois, c’est une candidature pour gagner. Il y a une anomalie actuellement : nous n’avons aucun député et une seule sénatrice écologiste », a affirmé ce matin l’ancienne conseillère régionale. Esther Benbassa, seule sénatrice écologiste (parisienne), confirme : « nous avons besoin d’un groupe pour donner des signaux forts, porter des amendements et tenter de faire bouger les choses. Quand on en a pas, on n’existe pas ». Le maire écologiste de Bègles, Clément Rossignol Puech, venu resserrer les rangs des écologistes partis en solo, croit lui aussi que la vague peut donner au moins une réplique. « Elle a eu un effet, je suis très confiant pour qu’on puisse avoir une sénatrice écologiste en Gironde. Il y a une bonne dynamique, beaucoup de maires, au niveau périurbain comme rural, comprennent les enjeux environnementaux. Les enjeux de développement territorial sont aussi très importants, je pense que la vague va se poursuivre ». 

Les cartes ont en effet été rebattues dans les 28 communautés de communes que compte la Gironde depuis les dernières municipales. Les élus non-encartés rendent le jeu flou car ils peuvent restent à convaincre et à rallier. Mais là encore, la voix verte porte, à l’entendre, un peu plus fort qu’en 2014. « On fait campagne sur tout le département. Nous avons un accueil très favorable, nous sommes reçus et écoutés. Les municipales ont marqué comme une étape. Lors des précédentes sénatoriales, nous avions beaucoup de contacts mais très peu de retours. Cette fois-ci, les maires sont volontaires pour nous recevoir et organiser des rencontres. On sent une attente », affirme Monique de Marco. La liste sera donc composée de sept autres élus.

Sénatoriales EELV Gironde

Aux côtés de l’élue à Talence, on retrouve Benoît Aulanier, 61 ans, conseiller municipale de Léognan (troisième mandat) et vice-président de la communauté de communes en charge de l’urbanisme, adhérent EELV depuis vingt ans. Suivent Christine Moebs, adjointe au maire d’Eysines en charge de l’environnement et de la transition écologique ; Anne Laure Bedu, élue régionale déléguée à l’innovation depuis 2015 récemment encartée chez Génération Écologie ; Grégory Faucon, délégué de la France au Parti Vert Européen et adjoint au maire de Lormont et Agnès Séjournet, adjointe déléguée à la mairie de Libourne. Les deux derniers noms sont encore tous neufs en politique : Nicolas Dubot, chef d’entreprise de 34 ans à Biganos (engagé chez EELV depuis 2012) et le bordelais Romain Dostes, 33 ans. « On est sur un bon moment », confie ce dernier. « Ça fait trois ans que je suis chez EELV, je souhaite m’engager pour l’environnement mais aussi pour une vision de la société autour de laquelle les écologistes peuvent être au rendez-vous. Ne serait-ce que pour l’équilibre des territoires, je pense qu’on a besoin d’un groupe écologiste au Sénat. Ces élus qui ont des convictions mais n’ont pas d’étiquette nous permettraient peut-être d’avoir deux sénateurs et constituer un groupe écologiste, ce qui changerait tout en termes de poids politique ».

Priorités et adversaires

L’ambition d’un groupe est donc entendue, mais pour porter quoi ? « Les préoccupations rurales sont extrêmement précises parce que ces maires, souvent de petites communes, sont un peu livrés à eux-mêmes. Il manque un travail pour expliquer comment ils peuvent interpeller leurs sénateurs pour avoir un retour et une voix qui porte leurs préoccupations. C’est un engagement que je prends. Ils sont à l’écoute mais ce sont souvent des élus sans étiquette, je ne sais pas vraiment où va pencher leurs voix. J’essaie de convaincre. On n’a pas de sénateur en Gironde, j’essaie de leur montrer que je sais être disponible », tente la tête de liste. Au rang des priorités, elle cite un projet de loi porté par Esther Benbassa sur l’élevage et le bien-être animal, les 149 propositions (forcément hiérarchisées) sorties de la convention citoyenne, le projet de réforme des retraites repoussé aux calendes, l’aménagement du territoire, le développement durable, la rénovation des logements dans les petites communes, de nouvelles modalités pour le réseau de transports, le développement des tiers-lieux et du télétravail ou encore l’artificialisation des sols. « J’espère aussi lancer une commission d’enquête sur le stockage du nitrate d’ammonium à Ambès, composé tristement célèbre dernièrement pour avoir provoqué la double explosion de Beyrouth et dont l’efficience des contrôles ont récemment été remises en cause.

Les verts ont encore du pain sur la planche pour convaincre, mais la tournée continue. Elle passera par des réunions avec les maires et communautés de communes pendant tout le mois de septembre, notamment ceux de la métropole bordelaise le 10, mais aussi par La Réole, Léognan ou encore St Loubès. « Ça risque de se jouer à quelques voix. On y croit ». Ils devront faire face à au moins trois listes pour l’instant déclarées. Si la gauche (qui envisage déjà une alliance leur étant profitable avec les verts au niveau national) rempile avec Laurence Harribey et Hervé Gillé, la droite aura aussi son mot à dire avec la candidature indépendante d’Yves d’Amécourt (allié au Mouvement de la ruralité, ancien CPNT, dirigé par Eddie Puyjalon), la sénatrice Nathalie Delattre (Mouvement Radical) qui a également confirmé son souhait de repartir en campagne et une troisième liste dirigée par Florence Lassarade, adjointe au maire de Saint-Macaire et élue sénatrice (LR) depuis 2017. Enfin, une liste RN sera portée par la chef de file départementale Edwige Diaz, qui présentera l’ensemble des candidats en septembre.  

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