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PUBLIÉ LE 05/05/2008 PAR Gilbert GarroutyIl faut dire que les organisateurs de cette conférence, avait réuni un beau plateau de représentants du corps médical, avec la participation autour du président de Prod’Innnov, Alain Cougrand, du docteur Pascale Barberger-Gateau, maître de conférence à Bordeaux2, du docteur Pierrette Cassand, spécialiste de toxicologie alimentaire, du docteur Hélène Thibaut (Institut de Santé Publique), etc. Le fond de la question est bien, comme l’a dit Alain Rousset, de savoir comment traduire dans l’assiette, les résultats obtenus par la recherche. Or, ainsi que l’a fait ressortir le docteur Barberger-Gateau, les chercheurs ont fait leur travail, y compris dans la région puisque une étude a été menée sur le thème « vieillissement et alimentation « sur un échantillon de 3800 volontaires en Gironde et en Dordogne.
Etudes régionales
Elle confirme le rôle anti-oxydant des omegas 3, de la vitamine E, l’intérêt de la vitamine C, des caroténoïdes, des polyphénols et flavonoïdes. Traduits en termes alimentaires, il s’agit de consommation de la plupart des fruits et légumes, d’huile d’olive et de noix, de carottes, de persil, modérément de vin, de thé et aussi de poisson, plutôt que de viande rouge. C’est chez ceux qui consomment le plus de ces produits que le déclin intellectuel imputable à l’âge est moindre, et que l’on constate le moins de cas de maladie d’Alzhzeimer. Une autre étude dite « étude 3C » menée sur les quartiers de l’agglomération bordelaise (sur 9000 sujets) et dont le thème est l’examen du facteur vasculaire de la démence apporte d’intéressantes indications sur les habitudes alimentaires de ces quatiers, confirme les indications précédentes, et fait ressortir un avantage chez les Girondins (quartiers aisés, mais aussi cours Victor Hugo et Lormont) qui consomment le plus régulièrement fruits et légumes, huile riche en omega 3, et poisson. Le risque est en diminution de 30%, alors que pour les non-consommateurs il augmente de 60%. Le docteur Pierrette Cassand (ISTAB et Bordeaux1) radioscopait quant à elle le dossier du cancer pour aboutir à peu près aux mêmes conclusions en matière de réduction des risques pour les consommateurs de ces produits alimentaires. Avec une mention particulière pour le lycoprène de la tomate que l’on doit plutôt consommer cuite, et qui, chez l’homme, réduit les risques de cancer de la prostate. Eléments bienfaiteurs également chez l’ail, les crucifères, les fruits rouges.
Pasde médicament miracle
Mais pourquoi ne pas rassembler dans un complément nutritif, une pilule, l’ensemble des éléments utiles, ce qui serait particulièrement intéressant pour ceux qui n’apprécient pas les fruits et légumes? Des expériences ont été menées en Finlande, aux Etats-Unis, en Chine, et même en France (programme SUVIMAX). Les conclusions des études effectuées dans les autres pays ont largement été négatives, le nombre de cancers étant parfois en hausse. L’étude française portant sur 12 700 sujets, prévoyant l’administration d’un complément nutritionnel fait de béta-carotène, vitamines E et C, selenium, zinc a entrainé une baisse des cancers de 30% chez les hommes, mais n’a pas eu d’effet chez la femme (parce que ces dernières consomment naturellement davantage de fruits et légumes que les hommes). Donc, le plus sûr et le plus simple, est encore de suivre le programme national nuitrition santé, et de manger régulièrement des fruits et légumes ainsi que les condiments cités. Des principes qui s’appliquent aussi en partie dans l’alimentation enfantine et dans la lutte contre l’obésité, ainsi que l’a expliqué le docteur Hélène Thibaut.
Notre photo:Pascale Barberger-Gateau (ph Aqui)
Gilbert Garrouty
