Rentrée de la FRSEA Aquitaine: la nouvelle carte des zones vulnérables agace et inquiète


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Rentrée de la FRSEA Aquitaine: la nouvelle carte des zones vulnérables agace et inquiète

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/08/2014 PAR Solène MÉRIC

«Nous avons eu des dizaines d’heures de réunions et de rencontres avec l’administration, nous avons monté des dossiers de concertation, et voilà que Ségolène Royal, la Ministre de l’Environnement, présente une carte des zones vulnérables qui élargit encore le nombre de communes concernées par ce zonage sans tenir compte du travail réalisé! C’est inadmissible! 8000 nouvelles communes sont concernées par ce nouveau zonage, dont la moitié sont dans le Sud-Ouest!»; Henri Biès-Péré ne décolère pas.
Depuis le 24 juillet, date de l’annonce ministérielle, le responsable agricole voit rouge. Un mécontentement qu’il justifie aussi au regard du 5ème Programme d’Action Régional pour la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole, lui-même acté sur la base du zonage précédent, et qui, du même coup, «n’est plus adapté» à la carte nouvellement annoncée. Si la colère emporte le responsable agricole sur les chiffres, (ce sont un peu moins de 4000 nouvelles communes qui sont concernées et non 8000), il n’empêche que les exploitations situées dans le nouveau zonage (63000 dans toute la France) vont devoir investir afin de se conformer aux réglementations que ce zonage induit concernant les nitrates agricoles. Parmi elles, par exemple, la restrictions des périodes d’épandage induisant l’aménagement d’espaces de stockage. «Le volet du Programme d’action régional concernant les investissements était calibré pour les anciennes zones, si on augmente les zones et donc les exploitations concernées, il faut prévoir plus d’investissements ou alors alléger les contraintes aux agriculteurs» demande le Président de la FRSEA Aquitaine.

« Bon nombre d’éleveurs vont abandonner »Un point de vue dont il a voulu sensibiliser le Président de la Région, joignant la pratique à la théorie par la visite de l’exploitation de Sylvie et Christophe Mothes, mère et fils, concernés par la toute nouvelle mouture du zonage des zones sensibles. Pour l’EARL de la famille Mothes un premier chiffrage établi par le service élevage de la Chambre d’Agriculture de Gironde, pour une stricte mise au normes estime le montant total des investissements à environ 70 000€. A ce tarif, «le coût de la mise au norme risque d’inciter bon nombre d’éleveurs à abandonner leur activité», craignent les représentants de la FRSEA.
L’agricultrice quant à elle ne cache pas son inquiétude. Mais, outre les investissements délicats que le nouveau zonage devrait nécessiter pour cette EARL en polyculture élevage et vigne, c’est aussi pour le tissu des éleveurs locaux que Sylvie Mothes s’inquiète. «Si, de notre côté nous acceptons de relever le défi et tentons d’investir, comment vont réagir les autres éleveurs de la zone? Que faisons-nous si les autres arrêtent? Que se passe-t-il pour la collecte du lait?» interroge-t-elle.
Une question directement liée à la viabilité de l’exploitation, d’autant plus décisive que l’agricultrice âgée de 58 ans, cherche à installer un jeune pour prendre sa place au côté de son fils. Or, elle est en bien consciente, «on trouverait plus facilement un successeur si on proposait une exploitation plus viable». Mais pour l’instant, même si elle se dit optimiste, elle avoue que «les charges sont lourdes et l’avenir fait peur».

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