Rentrée d’Alain Rousset : pas frondeur, mais critique sur la réforme des Régions


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Rentrée d'Alain Rousset : pas frondeur, mais critique sur la réforme des Régions

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/10/2014 PAR Solène MÉRIC

«Sur la réforme territoriale, la position des Régions est très critique» affirme le Président Aquitain de l’ARF. Une critique qui ne porte pas sur la carte des régions, ni même sur la remise en doute de la volonté du Président Hollande d’un acte de décentralisation fort. «On sens qu’il y a une volonté politique, reconnaît Alain Rousset, mais à cause du poids de l’appareil d’Etat, tout est bloqué. Il y a une espèce de crainte selon laquelle si l’Etat central ne fait pas tout, les collectivités locales ne sauront pas le faire». De quoi exaspérer le Président de la Région Aquitaine, et de quoi justifier selon lui que «la France ait choisi, pour que Bercy reste à la manette, un modèle de niches fiscales, de crédits d’impôt, comme leviers de développement économique alors qu’il faudrait accompagner les entreprises qui bougent; les PME, les Entreprises de Tailles Intermédiaires (ETI), la création d’entreprises…» Or, là aussi il en est convaincu, «on ne pourra pas redresser l’industrie si on ne donne pas plus de moyens aux Régions pour accompagner ces PME». Si le Gouvernement est pour l’heure silencieux sur les futures ressources des Régions, Alain Rousset, plaide d’ores et déjà pour une révision à la hausse de leurs ressources fiscales.
En effet, la Région est la collectivité qui dépend le plus des dotations de l’Etat (en baisse), et c’est aussi «elle qui reçoit la plus faible part de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée de Entreprises, alors que paradoxalement c’est la collectivité qui accompagne le plus les entreprises», constate Alain Rousset. Un retour fiscal sur investissement, loin de contenter le président du Conseil régional, qui souligne par ailleurs «l’absence de dynamisme» des autres ressources que sont la TICPE (taxe sur l’essence) et les cartes grises.

« Un modèle performant »Des ressources contraintes pourtant nécessaires à la poursuite de la politique de développement économique et d’accompagnement des entreprises mise en place en Aquitaine. Axée sur la modernisation et l’innovation, ses résultats sont «spectaculaires» argumente Alain Rousset chiffres à l’appui : «en 10 ans le nombre de demande de brevets européens à augmenté de 76% en Aquitaine, contre 30% en France; nous sommes la première région en terme de croissance d’entreprises. Autre chiffre, les crédits accordés par les banques ont augmenté entre juillet 2013 et juillet 2014 de 3,1 % pour les PME contre 1,2 % en France, et de 5,4 % pour les grandes entreprises contre 2,6 %». Depuis 1998, et avec plus d’1,2Mds € investit par la collectivité régionale, «le modèle aquitain de modernisation industriel est un modèle performant, mais je n’arrive pas à convaincre l’Etat de reprendre ce modèle et de l’expérimenter sur plusieurs régions», se désole Alain Rousset.
Pour autant, le Président du Conseil régional persévère dans sa voie soulignant que «l’Aquitaine va accélérer l’innovation» via divers dispositifs, parmi lesquels figure l’appel à manifestation d’intérêt «l’Usine du futur». Celui-ci permettra au final à environ 200 entreprises de bénéficier d’un audit à 100% financé par la Région, pour voir en quoi et comment elles peuvent entrer dans un processus de modernisation, robotisation, etc… Pour l’heure 110 entreprises ont été retenues pour un budget de 300 000€.

Candidat? « Pourquoi pas? »Revenant à la mise en œuvre concrète de la fusion des régions, Alain Rousset reconnaît que « le chantier est énorme ». S’il apparaît comme « naturel » que la capitale soit Bordeaux, «il faudra un travail de mutualisation, avoir une réflexion avec les élus, les organisations syndicales. On ne va pas fermer les structures existantes, au contraire, il va falloir établir une présence sur les territoires au delà d’où se situe actuellement les Conseils Régionaux…»
Une réforme avec de nombreuses discussions à venir et encore marquée de multiples inconnues sur les ressources et les compétences, si ce n’est l’abandon de la clause de compétence générale, que le Président de région d’ailleurs salue. Au total «nous aurons des régions plus grandes, et politiquement plus fortes qui permettront sans doute de faire bouger les lignes», ne désespère pas le girondin Alain Rousset. A tel point qu’à la question de son éventuelle candidature à la tête de cette future grande région, il répond dans un large sourire, «Pourquoi pas?»

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