En Nouvelle-Aquitaine, la filière cuir s’engage pour des peaux de qualité


Claude-Hélène Yvard

En Nouvelle-Aquitaine, la filière cuir s'engage pour des peaux de qualité

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/10/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Le  projet était en discussion depuis plus de dix ans. Il  a abouti ce jeudi 15 octobre avec la signature d’une convention entre les acteurs de la filière cuir en Nouvelle-Aquitaine, la région et les départements de la Dordogne, la Haute-Vienne et la Corrèze. Ce projet appelé Filière Excellence Cuir Nouvelle-Aquitaine (FECNA) a pour objectif d’améliorer la qualité des cuirs produits en Nouvelle-Aquitaine, avec un engagement de tous les acteurs de la filière, de l’élevage à la tannerie, en passant par l’abattage. Il s’agit à la fois de fournir une peau locale avec une traçabilité exigeante provenant d’élevages vertueux dans leurs pratiques pour répondre à la demande de l’industrie du luxe ;  de permettre aux agriculteurs d’obtenir une meilleure rémunération de leur production en fonction  de la qualité des peaux et de répondre aux enjeux de bien être animal. Nous avons des élevages avec des qualités de fibres qui permettent de produire des cuirs merveilleux », analyse Laurent Duray, président du label RésoCUIR, un des initiateurs du dossier. « Mais jusqu’à présent ces cuirs pouvaient présenter des défauts de surface, comme des cicatrices ou des traces ». Des défauts qui poussent les fabricants à jeter beaucoup de peaux dans les ateliers de transformation. « Dans la région nous travaillons beaucoup avec des entreprises  du luxe qui sont à la recherche de cuirs sans le moindre défaut, sans tâches« , poursuit Laurent Duray. L’émergence de cette filière Excellence cuir Nouvelle-Aquitaine s’inscrit dans la continuité du Pôle d’excellence rurale de la filière cuir en Périgord, créé en 2012,  qui a travaillé depuis 2014 à sensibiliser les éleveurs pour fournir des cuirs de premier choix aux entreprises du luxe du territoire. Une démarche semblable a été menée en Corrèze avec la production de veau sous la mère. L’objectif de la FECNA est donc de travailler à la qualité de la peau dès l’élevage, puis à chaque étape de la production du cuir. Cela passe par plusieurs mesures qui vont être mises en place par les différents acteurs. Les éleveurs doivent par exemple faire en sorte de supprimer les barbelés, qui peuvent écorcher la peau des bêtes, ou de traiter les animaux contre les parasites.  Même vigilance au moment du transport des bêtes et de leur abattage. Le projet  repose potentiellement sur plus de 1 500 éleveurs, dont les peaux sont traitées d’abord dans neuf abattoirs locaux, comme par exemple à Thiviers. 

Un système d’information partagé

Le partenariat inédit entre partenaires privés et publics marque la naissance du projet filière d'excellence cuir en Nouvelle Aquitaine

Parmi les mesure qui vont être mises en place, un véritable système d’information avec une base de données spécifique à Réso Cuir va être mise en place. Il va ainsi permettre de mettre en place une tracabilité des peaux et de réaliser un retour d’information automatisé sur la qualité des peaux pour l’abbatoir et pour l’éleveur. C’est ainsi qu’au sein de l’atelier peaux de l’abattoir de Thiviers, 80 peaux de bovins et 60 peaux de veaux sont traitées chaque jour. Une bandelette est accrochée à la peau de l’animal pour les phases de salage (pour la conservation) de pliage et d’expédition avant d’être vendue aux tanneries. Chez le tanneur, la peau est marquée au laser sur le collet et celle ci doit restée lisible. L’entreprise qui utilisera la peau sera en mesure d’établir un retour qualité au tanneur, à l’abattoir et à l’éleveur. Les données ainsi collectées permettent d’améliorer le protocole d’information sur l’ensemble de la chaîne de production. Ces démarches et ces mesures ont un coût : La Région Nouvelle Aquitaine, et les départements de la Dordogne, de la Haute-Vienne vont prendre en charge ces nouvelles dépenses, notamment au niveau de la formation dans les organismes de production et dans les abbattoirs. Les différents partenaires, privés et publics ont salué « une occasion unique de faire travailler en commun la filière élevage et la filière cuir, à travers un projet  orienté autour de qualité, de la tracabilité, du retour de la valeur ajoutée générée au secteur de l’élevage. « 





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