Régionales : le PCF veut entrer dans l’arène


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Régionales : le PCF veut entrer dans l'arène

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/09/2015 PAR Romain Béteille

8000 kilomètres à travers de nombreuses communes de la future grande région, voilà l’itinéraire qu’aura suivi Olivier Dartigolles, chef de file des communistes pour les élections régionales de décembre. Débuté en juin avec une interpellation sur le service public ferroviaire, ce périple n’a pas vraiment ressemblé à des vacances pour l’ancien co-directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2012 et actuel conseiller municipal palois. L’élu aux racines aquitaines l’affirme, le principal bilan qu’il a pu tirer de ces rencontres, c’est « les nombreuses inquiétudes des élus locaux, des syndicalistes et des citoyens sur l’avenir de nos territoires ». Pour autant, Olivier Dartigolles prétend « lutter contre le pessimisme : nous travaillons beaucoup sur la recherche de solutions d’intelligence politique ». 

Une situation préoccupanteA l’heure de redéfaire les valises et de préparer les prochaines qui l’emmèneront au combat face aux deux poids lourds de la campagne (Alain Rousset et Virginie Calmels), Olivier Dartigolles reste toujours farouchement opposé à l’actuel redécoupage des régions prévu par la loi NOTRe. « Les parlementaires auront des comptes à rendre. Nous demanderons une chronique régulière des dysfonctionnements. La Creuse et la Vienne sont déjà très préoccupées. Alain Rousset et Virginie Calmels effectuent une fuite en avant vers la compétitivité, pour être plus gros et plus fort que le voisin », assène-t-il. Dans le courant de la troisième semaine de septembre, le PCF devrait d’ailleurs entamer un travail de mobilisation des collectivités locales, des mairies et des intercommunalités pour avoir des discussions plus profondes au sujet de l’avenir des 4500 communes de cette future région.

Le 19 septembre, la journée de mobilisation des maires devrait tenter d’apporter des conclusions à partir des réponses. Enfin, selon Olivier Dartigolles, c’est une « conférence semestrielle par département avec les élus locaux » qui devrait avoir lieu pour mesurer le réel impact de la loi sur la vie dans les territoires. Tout anti-pessimiste qu’il soit, Olivier Dartigolles lance tout de même un signal d’alarme aux différents responsables locaux : « Un maire m’a prédit que bientôt, il ne servirait plus qu’à déposer des gerbes lors des cérémonies officielles… ». 

Le lanceur d’alerteOn sent bien que derrière ce sujet, c’est une « campagne d’alerte » qui se profile, et que la loi NOTRe devrait être au coeur du projet électoral du PCF lors de l’éllaboration de son projet régional, en octobre prochain. D’ailleurs, l’alerte a déjà commencé : le 4 septembre dernier, la communication du parti s’est emparée du sujet de la rentrée scolaire et du service public de l’éducation pour lancer un dispositif de « lanceurs d’alertes » : une adresse mail (lanceurs.alerte@alpc2015.fr) et un numéro de téléphone (06 68 52 11 11) pour permettre aux enseignants, élus,syndicalistes, parents d’élèves ou étudiants de dénoncer les problèmes dans leur commune, au moyen d’une carte interactive réalisée en interne. Le but non avoué : faire du citoyen un électeur potentiel. 

Des propositions plus concrètesLe volet des transports, qui a occupé le candidat tout l’été, vient s’ajouter à celui des aides publiques. Sur ce point, il s’est montré un peu plus précis sur les mesures à adopter pour lutter contre le « guichet unique des aides publiques aux entreprises que sont les Conseils régionaux ». Le PCF compte donc envoyer un premier courrier aux douze préfets dès la semaine prochaine. L’objectif : leur demander concrètement le montant des aides versées par le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) à l’échelle du département, et la liste précise des entreprises qui en ont bénéficié, « le tout pour vérifier que leur utilisation est bien vertueuse. Ce que nous voulons, c’est que ce soit la politique régionale qui contrôle et qui évalue l’utilisation de ces sommes, via la création d’une commission extra-régionale et une surveillance dans les différents comités de bassins d’emplois pour constater le comportement réel des entreprises ». 

Enfin, le PCF se positionne également sur la crise de l’élevage, qui a secoué la France durant une grande partie de l’été. « Nous pouvons développer une économie circulaire qui permettra de remplir les assiettes de tous les lycéens de cette région », affirme Olivier Dartigolles. « Encore faut-il repérer les agriculteurs et éleveurs qui peuvent produire cette quantité, s’attaquer aux filières de transformation et aux lobbyings privés, développer un plan régional de politiques publiques pour aider les filières de transformation et pourquoi pas créer des abattoirs régionaux, et enfin assainir les marchés publics et les appels d’offres qui délivrent une conférence libre et faussée. En bref, il va falloir s’attaquer aux règles », précise le porte-parole du PCF, derrière qui on pressent une farouche envie de s’attaquer au monde de la finance. 

Rassembler les sensibilitésDerrière toutes ces propositions, on sent également une volonté politique : celle de ne plus faire de la figuration. « On a loupé le coche en 2005 après le référendum sur le traité constitutionnel européen. En 2012, on avait réussi à réveiller l’imaginaire collectif, mais nous n’avons pas su retrouver ça depuis. Pour nous, les régionales ne doivent pas être une campagne de témoignage. Notre objectif politique, c’est réellement de gérer la région ». Tandis que François Coutant, tête de liste des verts, battait la campagne ce lundi à la rencontre d’une éleveuse à Arveyres, le PCF a réitéré son appel. « Nous continuons à tendre la main à EELV (Europe Écologie Les Verts). Je croise sans cesse des militants sincères de l’écologie politique. Même s’il y a encore débat sur le chemin à prendre, nous pouvons être une terre d’expérimentation de la transition énergétique ». Et peu importe si « Francoise Coutant veut avoir une liste composée d’une seule force », le « périmètre de rassemblement » semble bien être un appel du pied des rouges à se mettre au vert. Pas uniquement puisque le PCF a assuré avoir noué de récents contacts avec le parti MRC (Mouvement Républicain et Citoyen), une preuve de plus que toutes les voix et les sensibilités seront bonnes à prendre avant la grande mobilisation et la présentation de campagne de novembre prochain. 

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