Les locaux sont tout neufs et ont été inaugurés ce jeudi soir : située rue judaïque à Bordeaux, la nouvelle permanence du MoDem en Gironde a été dévoilée en toute sobriété par Joan Taris, président du Modem Gironde et Conseiller régional d’Aquitaine et Marc Fesneau, Secrétaire général du Mouvement démocrate qui avait fait le déplacement pour l’occasion. Après les tâtonnements de Jean Lassalle et la mise en orbite express de Virginie Calmels en tête de liste de la droite et du centre pour mener la bataille des régionales, il était temps pour le parti centriste de se positionner clairement dans la partie. Une première piste a été donnée le 3 septembre dernier avec la présentation de deux noms affiliés au MoDem qui font partie des 12 têtes de liste de la candidate de droite et du centre, mais le MoDem, qui revendique sa troisième place derrière le PS et la droite sur le plan de la représentativité politique, compte bien être « un mouvement qui compte dans le paysage politique local », de l’aveu même de Marc Fesneau.
Une « exigeance d’aller plus loin »Le partenariat tissé avec la Métropole bordelaise pourrait d’ailleurs les y aider, selon le responsable, qui déclare que le parti est actuellement « en plein travail de construction et d’organisation militante des échéances. La Gironde, avec ses têtes fortes et ses personnalités, reste assez exemplaire pour le parti, le département compte beaucoup pour Francois Bayrou car il peut s’appuyer sur le soutien d’Alain Juppé ». Cet été, les responsables girondins ont donc mis la main à la pâte, en travaillant sur leur projet des régionales, dans « un échange ouvert avec Virginie Calmels ». « Nous avons une exigeance d’aller plus loin pour être en phase avec la physiologie de cette région », affirme Joan Taris. « Cette liberté nous permet d’apporter autre chose, et nous pensons sincèrement qu’avec cette alliance, la grande région peut se gagner ».
Un projet en complément de celui de la droiteActuellement en discussions sur la composition des listes (notamment celle de la Gironde qui n’est toujours pas arrêtée – « le raisin est encore un peu vert » – et dans laquelle l’élu régional pourrait être inscrit, même s’il affirme que « rien n’est encore décidé pour le moment ») et un projet qui mettra en musique des propositions concrètes qui correspondent à l’image du parti, le MoDem devrait éclaircir ses intentions et les grands axes de sa campagne aux côtés de la droite lors de son université de rentrée qui se tiendra à Guidel les 24, 25 et 26 septembre prochain. Les thèmes des réfugiés, de la crise agricole, de l’Europe ou de la compétitivité devraient être les stars des discours et des débats, « qui réuniront toutes les sensibilités politiques ». Dans ce fameux projet régional devraient figurer plusieurs propositions réunies autour de trois grandes thématiques : les territoires, l’économie à l’échelle humaine et la politique d’avenir (jeunes, nouvelle économie, ect).
« Les électeurs n’y comprennent plus rien »Le dépôt officiel des listes se fera, lui, début novembre, date à laquelle « la campagne devrait vraiment démarrer » selon Joan Taris. « On a aucun besoin de se lancer trop tôt, d’autant que la majorité sortante utilise tous les moyens à sa disposition pour se faire entendre ». « En ce moment, c’est la rentrée, on sent bien que les électeurs ne sont pas dedans », renchérit Marc Chesneau, « ils ne comprennent rien à cette nouvelle organisation territoriale, on essaye donc de mécontenter le moins de monde ». Reste que pour l’instant, les idées ne sont pas encore concrètes, et que la déconvenue de Jean Lassalle pourrait avoir un goût amer pour le parti centriste, même si, comme Joan Taris l’assure, « on a dépassé le stade d’une amertume, mais un tandem régional aurait eu du sens ». Le ralliement derrière Virginie Calmels semble pourtant faire consensus : « Elle a une approche entrepreunariale très intéressante que l’on peut assumer, nous pensons que cela pourrait faire du bien à la région après dix-sept ans sous la même bannière ». En attendant, les « bédouins », comme les surnomment affectueusement leur chef de file, François Bayrou, auront encore beaucoup à faire pour exister autrement que par la voix de la droite d’ici décembre.