Conseil régional d’Aquitaine: des ambitions budgétaires ressérées pour 2014


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Conseil régional d'Aquitaine: des ambitions budgétaires ressérées pour 2014

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 21/10/2013 PAR Solène MÉRIC

Le constat d’Alain Rousset est sans appel: «les recettes de fonctionnement vont diminuer de dizaine de millions d’euros jusqu’en 2015. Sur la CVAE (ancienne taxe professionnelle, ndlr), les régions reçoivent la part la plus faible, et depuis l’arrêt de la prime à la casse, la baisse sur les cartes grises est sensible, moins 11% environ». Conséquence sur le budget 2014 à venir: «Sur certaines actions nous allons devoir étaler les investissements, voire renoncer à certaines grandes opérations, en attendant un retour à bonne fortune», prévient le Président du Conseil régional. Un retrait de l’Etat, «regretté» par un Alain Rousset moins vindicatif à l’égard du gouvernement actuel qu’il n’avait pu l’être dans les mêmes circonstances sous le gouvernement précédent. Un constat que n’aura pu s’empêcher de noter le banc de l’opposition UMP.
Avec cette baisse des moyens financiers, la Région choisit de «se recentrer sur son cœur de compétences», posant comme priorité «l’emploi, et donc les entreprises». Convaincu que la compétitivité passe et passera par la modernisation des outils industriels, Alain Rousset annonce d’ores et déjà qu’en 2014 le Conseil Régional va ré-abonder les crédits TPE et PME contribuant à cette modernisation des outils. Dans le même sens, «la formation professionnelle va être renforcée par 1500 parcours supplémentaires».
Il y aura également «une poursuite des efforts sur la recherche et le monde universitaire», ainsi que «sur le logement des jeunes». Maintien aussi des efforts en direction des lycées «tant sur l’investissement que sur leur fonctionnement». Enfin, un effort supplémentaire sera fait sur l’économie sociale et solidaire, et sur le numérique en soutenant plusieurs initiatives dans ce domaine, «dont une douzaine de projets autour du télétravail, en Dordogne et Lot-et-Garonne notamment», précise le Président.

Les recettes 2014: « la grande inconnue »En outre, Alain Rousset, «propose que le Conseil régional continue de participer au financement de la LGV», précisant qu’il a eu «des assurances de la part du Gouvernement que le côté Bordeaux-Toulouse se fera concomitamment avec la poursuite de la ligne de Bordeaux jusqu’à Dax», avant 2030 donc. Et dans le même temps, «un programme d’intérêt général poursuivrait les études jusqu’à Hendaye». Des assurances gouvernementales qui l’amènent à considérer que, pour lui, «le dossier est sauvé».
Pour autant, dans un contexte d’absence de visibilité des ressources, il souligne que la collectivité régionale devra être prudente sur l’emprunt, même s’il s’empresse de rappeller que l’Aquitaine reste «la région la moins endettée avec un encours de la dette de 146€ par habitant, un des plus faibles de France».
Des orientations budgétaires accueillies sans heurts par les élus de l’opposition. L’UMP, par la voix de Michel Diefenbacher, a salué le choix de l’exécutif «d’abandonner certaines politiques, et de réorienter les politiques d’intervention» comme un écho à ce que le groupe «dit depuis des années». Mais il interroge tout de même sur les critères, et la méthodologie des choix de ces réorientations.
Sur les bancs de Forces Aquitaine, la priorité sur l’emploi et la compétitivité est approuvée par Geneviève Darrieussecq, qui reconnaît quant à elle «la difficulté d’établir un Budget dans le contexte actuel de grande inconnue sur les ressources». «L’Etat, ne nous donne pas de cap», ajoute-t-elle. Elle souligne également «le renouveau de la politique contractuelle notamment en direction notamment du croissant de déprise aquitain» annoncé par les Orientations Budgétaires 2014. Une intention dans laquelle elle reconnaît à son tour, une suggestion plusieurs fois renouvelée par son groupe lors de vote de budgets précédents.

« Un bon signe » pour Bordeaux-DaxMais cette séance plénière a également été marqué par le vote d’une Décision Modificative du Budget 2013 prévoyant 53M€ de dépenses nouvelles dont 31,1 M€ seront versés à RFF au 31 décembre 2013 pour la LGV Tours-Bordeaux. Un versement en avance de l’échéance, initialement prévue pour 2014, qui se veut du même coup, «un bon signe» à l’intention du gouvernement. D’ailleurs dans cet esprit de bonne volonté, Alain Rousset a appelé «à la reprise des versements des collectivités» pour la LGV Bordeaux-Tours, au regard des ces précédentes annonces concernant la LGV «Bordeaux-Dax».

Concernant toujours les infrastructures de transports, deux motions concernant l’A65 ont été déposées l’une par le Groupe Ecologie les Verts, l’autre par le groupe Aquitaine Ecologie et Front de gauche. Elles ont toutes deux été rejetées par l’Assemblée régionale. Au nombre des considérations justifiant le vote négatif de ces motions, est notamment ressortie, «la déchéance hautement improbable et juridiquement très compliquée» de la société A’lienor, en raison de l’existence de différentes options envisageables pour la société autoroutière avant une éventuelle déchéance. Parmi elles sa recapitalisation par ses actionnaires, un compte de réserve de 83 M€ (cela dit déjà en partie déjà bien entamé) ou encore la renégociation de sa dette en 2017. Il a également été rappelé que le choix de l’A65 s’était justifié par l’impossibilité de sécuriser la Nationale entre Langon et Pau sans y laisser des sommes considérables sur un temps de réalisation de 50 ans au regard des capacités de financement de l’époque des collectivités.


Sur l’A65 lire aussi l’édito de Joël Aubert : L’A65 cette autoroute Langon-Pau qui ne décolle pas

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