Réforme des retraites : les néo-aquitains poursuivent la mobilisation


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Temps de lecture 9 min

Publication PUBLIÉ LE 17/12/2019 PAR Romain Béteille, Anne-Lise Durif, Claude-Hélène Yvard, Solène Méric, Sybille Rousseau, Julien Privat

Mobilisation en hausse en Gironde
13 000 manifestants selon la préfecture, 60 000 selon l’intersyndicale à l’arrivée du cortège Place de la République à 14h30 à Bordeaux. Si on ne tranchera pas entre les deux : une chose est sûre : la mobilisation bordelaise et girondine de ce mardi 17 décembre était importante, plus encore que le jeudi 12 décembre. Dans les cortèges au début dispersés, on retrouvait des salariés du public comme du privé, notamment du personnel hospitalier, des pompiers et plusieurs regroupements de profs aux côtés d’étudiants, de cheminots ou de dockers du port de Bordeaux. Globalement, le tout s’est déroulé sans heurts, tout juste a-ton compté quelques jets de pierre, un 4×4 accidenté quai Richelieu et un tir de gaz lacrymogène de la part des CRS, sensiblement en retrait par rapport à la démonstration de force du 5 décembre. Comme ailleurs en France, les gilets orange de la CFDT se sont joints aux jaunes et aux rouges de la CGT. Dès 5h30 ce matin, un groupe d’une centaine de grévistes (douanes, Air France, Ford…) a bloqué le rond-point d’accès à l’aéroport de Mérignac, en amont de la manifestation bordelaise. L’université Bordeaux Montaigne s’est retrouvée fermée des suites d’un blocage, tout comme le campus de la Victoire au sein duquel des examens ont été annulés. Niveau transports, la SNCF a précisé la veille que seulement quatre TER sur dix seraient en circulation (4,5 Aller-Retour Bordeaux Paris plus un aller-retour en Ouigo et seulement deux intercités (aller-retour Paris-Limoges-Brives). Enfin, la CGT de RTE (Réseau de Transport d’Électricité) a revendiqué à la mi-journée des coupures d’électricité volontaire dans la nuit de lundi à mardi en Gironde (touchant 50 000 foyers), puis dans la matinée de mardi à Lyon, un « premier avertissement » selon le syndicat. À Bordeaux, CGT Energie Gironde a coupé l’électricité de trois banques et du siège social de CDiscount. En fin d’après-midi, la situation s’est tendue lorsque plusieurs centaines de manifestants se sont dirigé vers la gare Saint-Jean où les forces de l’ordre ont quadrillé à l’espace. En fin d’après-midi, la préfecture annonçait trois interpellations en marge de la manifestation.

Les manifestants à La Rochelle, boulevard Joffre

Les mobilisations en Charente-Maritime
« La justice sociale, c’est mieux que Noël ». C’est le genre de slogan que l’on pouvait lire sur les pancartes brandies par les quelque 4900 manifestants (chiffre de la préfecture) qui se sont mobilisés à La Rochelle cet après-midi. Le rendez-vous était donné à la gare à 14h, où militants et adhérents CGT, CFDT, FO, Sud, SNEP-FSU, CFE-CGC et Solidaires se sont retrouvés. Etudiants, personnels hospitaliers, personnels des finances publiques ont notamment rejoints le mouvement.  Le cortège s’est ébranlé vers 14h30. Devant partir officielement du côté de la place du commandant de la Motte-Rouge, le défilé a finalement remonté le boulevard Joffre en direction de la porte Maubec. En dehors de quelques entorses au parcours officiellement déposé en préfecture, la manifestation s’est déroulée sans heurt. Idem à Rochefort où 850 personnes se sont rassemblées dans la matinée; 1800 à Saintes; 80 à Jonzac, selon les services de la préfecture.

Cette troisième journée de mobilisation fut bien suivie à Périgueux

En Dordogne une nouvelle journée de mobilisation bien suivie
Trois manifestations en Dordogne ont eu lieu ce mardi 17 décembre contre la réforme des retraites. Les organisations syndicales CGT, Force ouvrière et Fédération syndicale unitaire ont obtenu le renfort de la CFDT et de l’Unsa (Union nationale des syndicats autonomes°. La première manifestation a démarré ce matin à 10 heures, devant le Palais de justice. Il y avait beaucoup de monde à Périgueux, entre 4000 et 5000 personnes, c’est moins que le 5 décembre mais plus que la semaine dernière. Dans le cortège, on croisait de nombreux enseignants, très mobilisés contre le projet, des salariés du privé, des professionnels du secteur de l’énergie, les partis politiques s’étaient joints au cortège.

La CFDT fermait le cortège périgourdin

Contrairement, aux deux manifestations, précédentes, les organisations syndicales ont apparu davantage séparé. Force ouvrière était en tête du cortège, la CGT en seconde position. Quant à la CFDT, elle était très mobilisée en Dordogne, ce mardi 17 décembre : elle ne revendique pas l’abandon de la réforme, puisque favorable à une retraite à  points mais contre l’âge pivot à 64 ans et la reconnnaissance de la pénibilité dans plusieurs secteurs professionnels. La CFDT fermait le cortège périgourdin. 
A Bergerac, la mobilisation a été forte : ils étaient entre 1500 et 2000 manifestants selon les organisations syndicales réunis devant le palais de justice et 600 à Sarlat. A Bergerac, de nombreux salariés du privé, Polyrey, la Sotec, ont pris part au cortège. 

Manifestation 17 décembre 2019 à Pau contre la réforme des retraites

Pyrénées-Atlantiques: Les manifestants maintiennent la pression
A Pau la mobilisation de ce 17 décembre est revenue peu ou prou au niveau important de celle du 5 décembre dernier (entre 10 000 et 13000 personnes). Un peu moins selon les chiffres des renseignements généraux qui ont compté ce mardi 8000 personnes dans les rues paloises, mais un peu plus selon les syndicats qui scandaient fièrement en fin de manifestation 14 000 participants. Quoi qu’il en soit le cortège, comme le 5 décembre dernier était particulièrement long, et à point fixe les passants ont pu voir défilé des manifestants pendant près d’une 1heure 30 entre le début et la fin du cortège. Il faut dire que l’appel national de la CFDT a été entendu par les syndicalistes locaux, nombreux dans leurs gilets orange de même que ceux de l’UNSA, en bleu. Des syndicats réformistes situés dans la 2ème partie du cortège, laissant au premier rang les syndicats dits contestataires dont FO et la CGT. Quant aux profils des participants, les personnels du secteur de la santé et notamment de l’hôpital de Pau, étaient nombreux de même que ceux de l’Education nationale, à la lecture des banderoles et autres pancartes brandies par les manifestants. Plus globalement le secteur public était une fois encore représenté en nombre, et en variété (pompiers en tenue, agents des finances publiques, fonctionnaires territoriaux dont les agents du Département,… )
A leur côté : salariés des secteurs de l’énergie (EDF, GDF SUEZ, GRDF notamment), des transports, que ce soit transports urbains et cheminots qui cette fois encore, n’avaient pas oublié leurs pétards tonitruants, mais aussi retraités, étudiants et gilets jaunes. Dans le long cortège également, de nombreuses banderoles revendiquaient la présence du secteur industriel local de Tubomeca, à Total en passant par la chocolaterie Lindt et quelques autres. Dans un cheminement identique aux 2 manifestations précédentes, mais pris cette fois en sens inverse, le début du cortège a mis environ deux heures pour réaliser la boucle Place Verdun à Place Verdun en passant par la Mairie (François Bayrou a eu en effet aussi droit à quelques pancartes à son attention…), la Préfecture, le Cours Bosquet, la place de la république…le tout dans une ambiance bon enfant. Une manifestation qui n’était que le premier acte (le plus important) d’une journée de mobilisation, puisque en début d’après-midi rendez-vous était aussi donné devant l’hôpital de Pau ( et d’Oloron) pour manifester en faveur de plus moyens.
Pour ce qui est de la mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites un nouveau rendez-vous est donné jeudi 10h30 place Verdun à Pau.

Convergence des luttes au sein de la manifestation paloise où de nombreux salariés de l'hôpital de Pau participaient à la manifestation de ce 17 décembre 2019

Si c’est par une action coup de poing inattendue qu’a démarré, dès 5h30, la journée de mobilisation à Bayonne avec le blocage des 2 entrées du dépôt Chronoplus, la manifestation de la matinée a réuni environ 7000 personnes (les chiffres préfecture et syndicats sont ici relativement proches), soit un beau cortège rappelant celui du 5 décembre, quoique un peu moins fourni. Là aussi CFDT et personnel hospitalier de la côte basque ont rejoint cette mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites. Un défilé qui s’est tenu dans le calme, au rytme des slogans, et qui s’est achevé devant l’hôpital de Bayonne, tout un symbole, par une invitation à une nouvelle mobilisation également lancée pour jeudi.

A Agen et Mont-de-Marsan, une moindre mobilisation
A Agen, ils étaient plus de 4 500 à battre le pavé le 5 décembre dernier. Pour cette troisième journée de grève nationale, en ce 17 décembre, entre 2 400 et 3 000 manifestants ont déambulé dans les rues de la capitale lot-et-garonnaise pour crier haut et fort leur mécontentement contre la réforme des retraites. La CFDT était également dans les rangs. Après un rassemblement devant les grilles de la préfecture à 10h, le cortège s’est dirigé vers la gare pour terminer son défilé place du Pin.

A Mont-de-Marsan, même si des conjvois sont arrivé ce matin des 4 coins du département, la mobilisation était moindre dans les rues de la capitale landaise, comparée à celle du 5 décembre dernier. Environ 2000 personnes mobilisées ce matin, contre un plus de 4000 au début du mois. Une mobilisation qui s’est pour autant faite remarquer dans la matinée, par des opérations escargots menées sur les routes du département par les convois venant participer à la manifestation . Avec un départ aux Arènes à midi, une partie du cortège s’est ensuite dirigée vers l’hôpital Layné où un rassemblement était organisé en début d’après-midi.

Manifestion contre la réforme des retraites le 17 décembre 2019 à Limoges

Encore un succès pour la mobilisation limougeode
Après le succès des 2 premiers épisodes, ce troisième appel à manifestation, le premier sous l’impulsion commune de l’ensemble des syndicats, a une fois encore été entendu à Limoges. Selon les syndicats 15.000 personnes étaient présentes dans le cortège, et 6.800 selon le décompte de la police. Une longue déambulation de personnels tant du secteur public et que du secteur privé a ainsi défilé dans le centre ville avec « détail » remarquable à la capitale de la Haute-Vienne une queue de peloton fermée par les sapeurs pompiers, certes à pied mais aussi véhiculés à bord d’une vingtaine de véhicules de secours.

 

Plus de 8 000 manifestants à Poitiers contre la réforme des retraites ce mardi 17 décembre

La Vienne davantage mobilisée par rapport à la semaine passée

Plus de monde dans les rues de la Vienne ce mardi 17 décembre que le 10 décembre dernier ; en revanche, les manifestants étaient moins nombreux que le 5 décembre. A Montmorillon, plus d’une centaine de personnes a défilé ce mardi matin. A Châtellerault, elles étaient 1 500. 

La plus forte mobilisation se situait à Poitiers. Les enseignants se sont rassemblés devant le rectorat, dès 7 heures ce matin, contre le nouveau projet de retraite mais aussi contre la réforme du lycée. Le rectorat de Poitiers a recensé dans l’académie 22,7% d’enseignants en grève. Du côté de l’hôpital, on s’est mobilisé aussi. La CGT s’est installée de 10 heures à midi sur le parvis de la tour Jean-Bernard dans une bonne ambiance. « Nous sommes contre la fermeture de lits, on veut plus d’humain et on se bat pour que l’hôpital public aille bien. Pour cela il faudrait un peu plus d’argent » explique Nicolas Boué  secrétaire communication CGT au CHU de Poitiers. Le CHU comptait à 11 heures 15,2% de grévistes. Un peu plus loin devant les bâtiments de la direction du CHU de Poitiers, 200 personnes du collectif inter-hôpitaux ont manifesté de leur côté contre la situation de l’hôpital public. Ils ont lancé un SOS sur la place de l’hôtel de ville qu’ils ont rejoint en début d’après-midi. Une délégation a été reçue par le maire de Poitiers, Alain Claeys.

Le cortège est passé par le quartier de la gare. Plus de 8 000 manifestants à Poitiers contre la réforme des retraites ce mardi 17 décembre.

Le petit cortège CGT du CHU de Poitiers a pris la direction de la promenade des cours. Lieu de départ de la manifestation poitevine. « On combat aussi la réforme des retraites. Vous trouvez normal qu’une aide-soignante aille jusqu‘à 64 ans contre 57 aujourd’hui ? », interroge Karine Rousseau, membre de la CGT du CHU de Poitiers et elle même aide-soignante. Dès midi un barbecue de fortune était installé. Les syndicats se sont rassemblés peu à peu : CGT, CNT, FAPFPT, FO, FSU, Solidaires. Ils demandent le retrait pur et simple de la réforme. « Jean-Paul Delevoye n’est plus là, mais sa réforme est toujours là », est entonné au micro juste avant le départ du cortège. Plus de 8 000 personnes le composait ce mardi 17 décembre (6 500 selon la police et 10 000 selon la CGT). A 14h30, les femmes se sont positionnées en tête, car « ce sont les premières victimes de cette réforme, contrairement à ce qu’à dit Emmanuel Macron », expliquait la syndicaliste au micro. « Nous sommes femmes, nous sommes fières et féministes,  et radicales et en colère », chantent les manifestantes. Dans le défilé, des pancartes aux slogans explicites contre la réforme. Des courts : « Non à la retraite par point ». Des plus travaillés : « La retraite, on la veut meilleure, un point c’est tout ». En queue de cortège, à la marge, la CFDT est venue étoffer les rangs. Même si le syndicat souhaite plus une révision qu’un retrait de la réforme… En tout cas, tous le promettaient, ils ne lâcheront pas la mobilisation tant que la réforme ne sera pas retirée et cela malgré la période de fêtes et de vacances qui approche.

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