Réflexion sur la peur, une notion clé au sein de nos démocraties, à Sciences Po Bordeaux


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Réflexion sur la peur, une notion clé au sein de nos démocraties, à Sciences Po Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/10/2010 PAR Nicolas César

Ce vendredi, Aude Rouyère,présidente de la section de droit public et science politique de l’Université Montesquieu – Bordeaux IV, Bernard  Begaud, directeur de l’unité de recherche INSERM « Pharmaco épidémiologie et évaluation de l’impact des produits de santé sur les populations », spécialiste de la gestion des peurs et des crises sanitaires depuis 15 ans, ainsi que Michel Wieviorka, président de l’Association Internationale de Sociologie ont livré au public leur réflexion sur la question : « Les sociétés contemporaines face à leurs peurs : le principe de précaution et l’interrogation sur le progrès scientifique ». Un sujet d’actualité. En effet, ce principe a été inscrit dans la Constitution, avec la Charte de l’environnement, en 2005. A l’heure du réchauffement climatique, il est intéressant d’observer que l’Académie des sciences s’entoure du plus grand secret pour débattre de cette épineuse question. Ce n’est pas le signe d’une science sûre d’elle-même, confiante dans sa capacité à trouver les solutions aux problèmes que les sociétés ont à résoudre. Pour autant de vieux débats scientistes ressurgissent. Ainsi, sur la côte Ouest des USA, une théorie de la « Singularité » prédit que dans moins de trente ans, des réseaux d’ordinateurs devenus plus intelligents que leurs créateurs seront capables de se reproduire industriellement sans intervention humaine, de s’auto-améliorer, de faire des projets et de les mettre en œuvre. Une fois enclenché, l’événement serait irréversible et mettrait l’humanité en sujétion…

Le principe de précaution en question

La nécessité d’une mise en œuvre du principe de précaution ne fait pas de doute, si l’on pense par exemple à l’affaire du sang contaminé, ou à celle de l’hormone de croissance. En revanche, à considérer les effets nés du traitement de certaines alertes comme celles du virus H1N1 ou du Volcan islandais au nom imprononçable, on doit s’interroger sérieusement sur ce qu’il implique. Le risque est grand qu’il place la société en situation de crise permanente et qu’il paralyse l’action publique. « S’il faut se prémunir de tout risque, on ne fait rien », rappelle Michel Wieviorka. « Le problème est qu’aujourd’hui, il faut cesser de penser le risque par rapport à l’Etat et l’envisager dans un monde global », ajoute le sociologue. « Au final, les politiques publiques les plus démocratiques sont celles qui peuvent reposer sur des acteurs collectifs », avance-t-il. « Et, méfions nous d’accorder trop d’importance aux experts, bien souvent, ils sont dépendants de lobbys », alerte Bernard Bégaud. « Souvenez-vous de tous ces experts qui nous assuraient que le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux frontières », conclut-il. Les hommes politiques n’ont parfois que peu de scrupules pour sauver leur poste ou leurs propres intérêts… L’actualité française nous en a donné de tristes exemples récemment, notamment sur la politique envers les Roms. Quel est l’intérêt d’expulser du territoire des membres de la communauté européenne qui ont la liberté de circuler au sein de l’espace européen ? C’est à l’intellectuel justement de dénoncer ce genre d’aberrations.

Nicolas César

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