Alain Lamassoure souhaite ouvrir une nouvelle page d’Histoire et de sa connaissance à l’école


Alain Lamassoure souhaite ouvrir une nouvelle page d'Histoire et de sa connaissance à l'école

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 18/11/2020 PAR Felix Dufour

Aqui.fr.- Emmanuel Macron vient de vous confier la création d’un Observatoire européen de l’Histoire que vous appeliez de vos vœux -aqui.fr s’en était fait l’écho déjà- comme député européen. Que souhaitez-vous qu’apporte un observatoire européen de l’Histoire à l’école primaire et secondaire?

Alain Lamassoure.- Après avoir sillonné toutes les routes européennes pendant une bonne quarantaine d’années, je me suis rendu compte que l’interprétation différente du passé compliquait beaucoup les relations entre les pays européens, parfois à l’intérieur du même pays. Mon diagnostic est qu’une des raisons sous estimée de l’apparition et la réapparition dans tous les pays européens de partis extrémistes, populistes, que ce soit de l’extrême droite ou de l’extrême gauche souvent racistes, en faisait son terreau. Et l’enseignement de l’Histoire à l’école pouvait en être une des causes.

En 2019, c’est la France qui a présidé l’organisation internationale du Conseil de l’Europe, à ne pas confondre avec le Conseil européen, le sommet des chefs d’Etat de l’Union. Le Conseil de l’Europe est lui une institution ancienne, basée à Strasbourg qui rassemble les 47 pays de tout le continent et qui est chargé de faire connaître et de défendre les valeurs de la civilisation européenne y compris à travers l’enseignement.

« Une vingtaine de pays ont proposé d’en être les membres fondateurs »

 @aqui.fr – Comment se sont articulées sa création et son organisation?

A L . L’année dernière, j’avais proposé au président Macron de faire de ce sujet la priorité de la présence française de ce Conseil de l’Europe. Ce que le président a accepté et présenté comme tel et j’ai été chargé d’une mission pour préciser, négocier et finaliser le projet. Malgré les confinements successifs, nous sommes parvenus dans le délai prévu, qui était d’un an, à faire accepter à la fois le principe, l’objectif et les statuts d’un observatoire européen de l’enseignement scolaire de l’Histoire, à l’unanimité des quarante-sept pays. Dans le contexte actuel exceptionnellement difficile une vingtaine de pays se sont proposés d’en être les membres fondateurs et des moindres tels que, outre la France évidemment, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, la Russie et même la Turquie et l’Arménie qui étaient quasiment en guerre il y a un mois.

@qui.fr – Pourriez-vous nous donner deux exemples concrets des malentendus historiques à dépasser…

A L  – Ce sont les deux armistices des deux dernières guerres mondiales. Par exemple le 11 novembre 1918. En France dans les livres d’Histoire, c’est présenté comme une grande victoire française, évidemment très douloureuse et qui a exigé beaucoup de sacrifices et qui est un exemple de l’unité du peuple français. En Allemagne, le 11 novembre a été vécu comme une défaite non méritée de l’armée allemande puisque, à cette date, il y avait encore 2 millions de soldats allemands occupant le sol français et il n’y avait pas un seul soldat français en Allemagne. Le peuple allemand n’a pas compris l’Armistice du 11 novembre et cette défaite mal assumée a été le début d’un enchaîneent d’événements qui s’est achevée par l’arrivée d’Hitler au pouvoir. En Pologne, le 11 novembre est une fête nationale de l’Indépendance polonaise retrouvée. Par contre à Budapest c’est vécu comme un drame national parce que la Hongrie qui a fait partie des Pays vaincus a perdu les deux tiers de son terAlain Lamassoureritoire et de sa population. Dans la ville de Vienne en Autriche, le 11 novembre 1918 voit l’effondrement de l’Empire autrichien millénaire et, du coup, les Autrichiens avec humour ne commémorent pas ce jour mais annoncent le début de leur Carnaval. Certes il est important d’expliquer ce qu’ont vécu les grands parents mais il faut aussi montrer que les enfants européens des pays voisins ont eu une expérience, une mémoire différente.

Les 8 et 9 mai 1945, pour nous Français, pour les Anglais et les Russes, c’est la fin de la deuxième guerre mondiale et ses atrocités mais, pour d’autres, ce la à correspondu à une bascule du nazisme vers le communisme stalinien

@qui.fr – Quelles sont, selon vous, les conséquences de ces interprétations différentes voire contradictoires?

A L – Il est évident qu’en choisissant dans l’Histoire certains moments, certains personnages et certaines interprétations, on peut enflammer très facilement les émotions populaires. À la base, fondamentalement, les Nationalistes se détestent, comme j’ai pu le constater au Parlement européen au sein même de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Et aussi donc entre ces deux extrêmes. Pour donner un seul exemple des méfaits de l’histoire enseignée comme propagande nationaliste: l’Irlande du Nord. Celle-ci a connu une guerre civile qui a pris fin aux accords du Vendredi Saint 1998, il y a 22 ans. Et depuis, on a cru qu’elle était en paix. Puis avec le Brexit, on se rend compte que si une frontière physique devait être créée de nouveau entre Irlande du Nord et la République d’Irlande au sud, le conflit reprendrait. Pourquoi? Parce que depuis 22 ans, à Belfast, en Irlande du nord, les petits catholiques continuent d’aller à l’école catholique, les petits protestants continuent d’aller à l’école protestante et tous ces braves petits Chrétiens apprennent à se haïr réciproquement et donc l’Histoire, de cette manière, entretient la transmission des haines.

@qui – De nos jours, l’Histoire semble être écrite par les réseaux sociaux et une manipulation qui permet de se demander ce que chacun retiendra de la réalité historique…

A L – L’enseignement de l’Histoire est d’autant plus nécessaire que les réseaux sociaux donnent une caisse de résonance inimaginable et même mondiale aux nouvelles, aux informations les plus spectaculaires et déclenchent les plus fortes émotions. Très souvent au prix de la simple vérité. Nos enfants en sont nourris quotidiennement par les écrans, par les images et le plus souvent par des messages totalement contradictoires. Ils ont besoin d’apprendre, à réfléchir et à remettre en perspective, dialoguer, écouter l’autre, mais aussi trouver les vraies racines communes de notre vie en société. En société nationale, sociétés européennes et au niveau de la planète.

@qui – N’est-ce pas très compliqué, quand les mauvais exemples, qu’il s’agisse des Etats Unis, de la Turquie ou
de l’Angleterre viennent d’en haut?


A L – Oui bien sûr, c’est pourquoi il faut se réjouir de la sévère défaite de Donald Trump et du fait qu’en Europe, la France comme l’Allemagne sont dirigés par des personnalités qui portent haut les valeurs universelles.

@qui – Les bons scores d’audience des récentes émissions et séries sur le général de Gaulle n’ont-elles pas de quoi rassurer?

A L – Je dirais oui mais (1). Oui, parce que c’est une très belle leçon d’Histoire et parce que le général de Gaulle a gardé l’image d’un rassembleur dans les moments les plus difficiles de la vie nationale. Mais, car je souhaite que les Français et les Européens se rassemblent aussi, et même d’abord, sur le futur et non pas sur le passé. Il est temps que les partis politiques français donnent d’autres références que les grandes figures du passé, De Gaulle, Jaurès ou Jeanne d’Arc. Notre problème est de bâtir le XXIe siècle. La crise sanitaire, la crise économique qu’elle entraîne, la révolution numérique accélérée par les confinements, la lutte  contre le terrorisme islamiste, la maîtrise et la lutte contre les changements climatiques. Aucun de ces défis n’est soluble, n’est possible, sans l’unité de l’Europe.

(1).- Une réponse qui rappelle qu’Alain Lamassoure  (à Anglet sur notre photo) a été conseiller de Valéry Giscard d’Estaing pour lequel il a écrit de nombreux discours. « Mais ce n’est pas moi qui ait créé la fameuse formule du « Oui mais » « , précise-t-il. En ajoutant qu’il a rencontré l’ancien président de la République, avec lequel il a toujours conservé des liens fidèles, il y a un mois à peine.

 

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Municipales : A Trélissac, Eric Fallous veut incarner le renouveau face à Francis Colbac


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 12/02/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Eric Fallous,  cet inspecteur des finances publiques âgé de 47 ans sera t-il celui qui fera tombé un des derniers bastions communistes de Dordogne ?. Conseiller municipal sortant élu sur la liste du maire de Trélissac, commune de 6800 habitants près de Périgueux  affrontera donc Francis Colbac. A bientôt 71 ans, celui-ci brigue un septième mandat en mars prochain. Eric Fallous présente une liste ouverte et sans étiquette, soutenue par la République en marche.  Il insiste : » même si nous avons le soutien du parti de la majorité présidentielle, notre liste baptisée « Trélissac, c’est vous » est 100 % citoyenne et elle réunit des personnes qui ne sont pas en accord avec la politique gouvernementale et qui veulent œuvrer dans l’intérêt de leur commune. Nous avons surtout réuni des compétences. »  Sa liste de 29 colistiers compte trois encartés à la LREM et un seul a connu un mandat politique. Eric Fallous s’est lancé il y a plus de six mois dans la campagne, en épluchant tous les dossiers municipaux. Très rapidement, dès 2015, il s’est désolidarisé de la majorité à laquelle il appartenait, en raison de profondes divergences sur la gestion de la commune. Il dénonce un manque de transparence, une fiscalité pesante, une capacité d’investissement épuisée au regard de la dette de la commune d’un montant de plus de 10 millions à rembourser. 

Un programme en dix engagements

« Notre programme prône l’ouverture vers les autres, à travers un certain nombre d’engagements de notre programme qui en compte dix à travers des projets « réalistes et faisables ». « La création d’une école linguistique et la mise en place d’un plan de jumelage répondent à cette attente et vont permettre notamment à nos enfants de se construire dans ce monde en pleine mutation. » L’engagement numéro 1 est d’améliorer la politique sportive et culturelle. « Sur le volet sportif, la ville ne dépense que 35 euros par habitant, c’est beaucoup moins que la moyenne des villes de strate de population comparable et nous avons certes bon nombre d’équipements sportifs mais qui ont besoin de réfection ou de travaux, précise l’élu. Il est également prévu la création d’une police municipale, le développement d’une économie verte locale : parmi les pistes évoquées, des terrains communaux inexploités mis à disposition des habitants pour créer des jardins partagés, le développement des circuits courts pour la restauration scolaire. « Notre volonté, poursuit Eric Fallous, est de maintenir les services publics mais à des tarifs plus justes, dénonçant au passage, le coût des tarifs de cantine, un des plus élevés de l’agglomération périgourdine. Un des projets les plus innovants portés par deux colistiers Armand Gauchard et le docteur Bruno Bonotto, concerne la prise en charge des troubles du langage et des apprentissages, autrement dit les DYS et troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité. Est à l’étude, un centre de ressources pour faciliter la vie des familles des enfants concernés. « Nous souhaitons avoir une administration plus moderne, plus ouverte vers les institutions locales, Grand Périgueux, le conseil départemental et l’état, pour développer nos projets et tout particulièrement le volet action sociale, observe la tête de liste « Trélissac c’est vous ». Enfin, pour financer et réaliser leur programme, les colistiers prévoient la création d’un service de contrôle continu et d’audit garantissant la maîtrise d’une gestion municipale efficace. « C’est notre engagement numéro 10, sans doute le plus important. », précise Eric Fallous.

Envoyer un message à l’égard du pouvoir macronien

Dans un document d’une vingtaine de pages, le maire défend son bilan   » l’objectif de la municipalité est de conjuguer rigueur budgétaire et maintien de la qualité des services rendus et ce malgré une baisse  drastique des dotations de l’Etat, -400 000 euros de DGF-,  en précisant que tous les voyants sont au vert. Le milieu scolaire et de l’enfance demeure une priorités de la politique communale. Parmi les réalisations, le document met en lumière  « une offre culturelle et sportive accessible à tous, le soutien humain et financier aux association, les engagements vertueux pour l’environnement, et l’attractivité de la commune qui gagne des habitants. »  Dans sa déclaration de candidature, Francis Colbac insiste sur le développement de la commune par des travaux de voirie, d’assainissement, d’environnement, et l’activité et les projets envers les plus fragiles. Il aborde les projets parmi lesquels :  extension de la cuisine centrale, le lancement de nouveaux logements sociaux ( 150), la poursuite des travaux d’aménagement de l’espace public, favoriser la démocratie participative, valoriser le patrimoine communal , déploiement de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. En tant qu’élu communiste, Francis Colbac n’oublie pas que les municipales ont lieu dans un climat de profond mécontentement à l’égard de la majorité présidentielle. Il en a fait un argument de campagne : « le pouvoir macronien  conduit le pays vers un recul social sans précédent dans tous les domaines aussi essentiels que sont la santé, l’éducation, les services publics, le droit du travail et bien entendu les retraites qui sont au cœur des dernières colères. La moindre voix pour la liste LREM constituerait un soutien à cette politique de régression et de mal-être. » Ce sera aux Trélissacois de trancher, le 15 mars. 

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La Région veut favoriser le transport collectif en Dordogne à l’horizon 2020


Conseil régional Nouvelle Aquitaine
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

« Nous avons constaté qu’en Dordogne, les circuits de bus étaient les moins utilisés à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, par rapport à la population. L’idée est de favoriser le transport collectif et alternatif à la voiture individuelle, souligne Christophe Cathus, conseiller régional délégué aux liaisons routières régionales et élu périgourdin.
La Région vient de présenter les nouvelles lignes de transport urbain et inter urbain pour la rentrée 2020. Ce nouveau schéma se traduit pour le département de la Dordogne par une augmentation de + 61 % en nombre de kilomètres desservis. Toutes les lignes existantes sont maintenues, mais certaines dessertes, notamment la liaison entre Périgueux et Bergerac seront améliorées. La ligne Périgueux – Bergerac – Aéroport aura des fréquences renforcées.  À partir de la rentrée 2020, il y aura sept allers retours par jour du lundi au vendredi au lieu de deux actuellement et trois pendant les weekends. « Nous serons sur des cars à haut niveau de niveau de service avec véhicules climatisés et wifi et sur des trajets plus rapides en empruntant la RN 21, » précise Christophe Cathus. 

De nouvelles lignes 

Le conseil régional a décidé de créer des nouvelles lignes. Certaines dépasseront les frontières de la Dordogne. Ainsi il y aura des lignes entre Bergerac et  Marmande, Bergerac et Villeneuve sur Lot, Ribérac et Saint Aigulin en Charente Maritime via Saint Aulaye et la Roche Chalais. « Nous avons souhaité améliorer la desserte de l’aéroport de Bergerac, qui actuellement n’est pas desservi par du transport collectif. Les passagers sur les lignes Mamande-Bergerac, Villeneuve sur Lot -Bergerac, pourront demander au conducteur de s’arrêter à l’aéroport, » poursuit le conseiller régional. Toujours en matière de desserte aéroportuaire, la ligne Sarlat Souillac sera prolongée vers l’aéroport de Brive pendand la saison estivale.   L’axe Périgueux Gare TGV d’Angoulême est bien sûr maintenu avec une fréquence de quatre allers retours la semaine, trois le samedi et deux le dimanche. Le Conseil régional a aussi décidé d’ouvrir certains circuits scolaires, par exemple entre Beaumont du Périgord et Bergerac, aux habitants dans la limite des places disponibles mais sur uniquement sur les horaires scolaires. 

Pour le développement du tourisme 

La région va également créer des lignes vers des lieux touristiques ou de baignades, notamment les bases de loisirs départementales. A l’été 2021, on verra apparaitre une ligne entre Vélines et le lac de Gurçon via Montpon. Une autre entre Périgueux Ribérac et Aubeterre en Charente. L’étang de la Jemaye sera desservi au départ de Mussidan via Ribérac. Enfin l’axe Périgueux Nontron Saint Estèphe sera lui aussi activé. Autre grande nouveauté, des rotations seront mises en place autour des plus beaux sites de la vallée de la Dordogne mais aussi  de la vallée de l’ Auvezère, pendant les deux mois estivaux. La desserte du site de Lascaux IV sera créée, mais elle fonctionnera toute l’année. La région a validé  une harmonisation tarifaire : tous les allers retours coûteront 3, 60 euros


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Recrutements : la Nouvelle Aquitaine retrouve la forme


aqui.fr
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/04/2018 PAR Romain Béteille

Tous les secteurs concernés

La reprise économique française bénéficie visiblement aussi à la région Nouvelle Aquitaine. Pour l’année 2018, la nouvelle enquête Besoins en main d’oeuvre réalisée par Pôle Emploi souligne 225 000 intentions d’embauche dans la région, soit une hausse de 17,3% par rapport à 2017, ce qui représente 33 000 projets de recrutement supplémentaires. Même si cette hausse est moins importante dans la région qu’au niveau national, la part des établissements qui envisagent de recruter est légèrement supérieure en Nouvelle Aquitaine (26,2% contre 25,9%). La particularité du territoire en termes de recrutement, c’est qu’il reste marqué, principalement au niveau du littoral, par la saisonnalité des offres : 20% des projets de recrutement concernent ainsi l’industrie agro-alimentaire et l’agriculture, soit dix points de plus qu’au niveau national. La proportion des projets saisonniers (45,7% soit 102 896) y est plus importante qu’au niveau national (34,6%), avec évidemment un tropisme du côté des métiers du vin ou de l’agriculture (32 000 intentions d’embauche), ce qui en fait les deux types de métiers les plus recherchés. Parmi le top 15 des métiers rassemblant le plus d’intentions d’embauche, onze sont ainsi à caractère saisonnier.

Le saisonnier en recul


Pour autant, si 26,2% des établissements interrogés envisagent bien de recruter (+3,1 points par rapport à 2017, ils étaient 18,2% en 2013), la part des recrutements non-saisonniers creuse sérieusement l’écart : cette dernière augmente ainsi de 28,3%, soit beaucoup moins que les intentions d’embauche saisonnières (+6,5%). L’agriculture (en comptant l’agro-alimentaire), même si elle a connu l’évolution la moins dynamique (+1,1 point), reste la grande championne régionale en termes de volumes de recrutement (32,5%) mais la progression est sensiblement plus effective dans les domaines de la construction et de l’industrie manufacturière (+6,2 points et +5,1 points). Ce climat plutôt positif profite surtout aux établissements de plus de 200 salariés (à 87,3%), ce qui fait dire à l’enquête de Pôle Emploi, à juste titre, que « la propension a recruter augmente avec la taille ». Cela étant, la hausse concerne toutes les tailles d’entreprises, bien qu’à des degrés divers : +7,2 points pour les établissements de 100 à 199 salariés mais aussi +7,9 points pour les structures de 10 à 19 salariés. 23 bassins d’emploi ont une part de projet saisonniers supérieure à 50%.

Secteurs et territoires

Les disparités entre les territoires sont toujours aussi marquées  : la façade atlantique reste celui ou la part des établissements recruteurs est la plus élevée (34,8% à Royan, par exemple ou 34,1% à Pauillac par exemple). Le centre et l’est (à l’exception de Périgueux et du Nord-est de la Dordogne), restent les moins concernés par cette évolution à la hausse, de par leur évident caractère plus rural. Mais la hausse en question concerne « la quasi totalité » des 44 bassins d’emploi de la région, à l’exception de certains territoires donnés comme Saint-Jean D’Angély ou Villeneuve-sur-Lot qui, selon l’étude, « affichent une très légère diminution ». Le champion régional du recrutement n’est pas la Gironde (même si le bassin d’emploi de Bordeaux représente 17% des intentions d’embauche) mais la Charente Maritime (28,9%), suivie par les Landes (27,6%) et le Lot-et-Garonne (27,3%). Quant à la typologie des emplois (en dehors de la saisonnalité évoquée plus haut), 126 500 projets concernent les services, soit 56% de l’ensemble des projets de recrutement régionaux (+16% sur un an). Les postes dans les domaines « transport et entreposage » et « administration publique/enseignement sont en forte croissance, quand « information/communication » et « assurance/banque » enregistrent une diminution. Le commerce, lui, concentre 27 500 projets (contre 24 000 en 2017). On peut noter que dans le secteur de la vente, du tourisme et des services (qui représente 38% des projets de recrutement), les métiers les plus recherchés, à titre d’exemple, sont ceux d’agent d’entretien et de serveurs (cafés ou restaurants); il s’agit là de la famille de métier la plus recherchée en Nouvelle Aquitaine. 

Des recrutements difficiles

Le point noir de cette enquête annuelle reste au niveau des difficultés à recruter, les intentions d’embauche ne conduisant pas nécessairement à des emplois réels. Ainsi, 49% des projets sont jugés comme étant « difficiles à pourvoir » par les employeurs, un indicateur en nette augmentation (37% en 2017, 33% en 2016 mais 42% en 2012). Ainsi, on constate que les secteurs ou le recrutement rencontre de sérieuses difficultés sont aussi ceux ayant (logiquement) le plus de perspectives d’embauche : 71% (soit onze points de plus qu’en 2017) dans la construction, 52% dans l’industrie manufacturière, 50% dans les services. Les principales raisons de ces difficultés sont, elles aussi, précisées : principalement à cause d’une pénurie de candidats (en raison, souvent, d’un « profil inadéquat »), de la nature du poste (conditions de travail, image, salaire) ou des difficultés d’accès au travail en question. Enfin, 32% des difficultés sont liées au « caractère urgent du recrutement ». Pourtant, 27 bassins d’emploi ont une part de projets jugée « difficile » inférieure à 50% au sein de la région Nouvelle Aquitaine, et cette part varie très fortement d’un territoire à l’autre (Bergerac a ainsi moins de mal que Bordeaux, Brive ou Thouars). Ce sentiment de difficulté semble, comme l’attestent les propos récents d’Agnès Passault, en nette progression. Le plan d’investissement national sur la formation, décliné en région, aura peut-être pour objectif de marquer l’arrêt, d’autant que les intentions d’embauche sous forme de CDI (30%, +2 points) ne manquent apparemment pas. 

L’info en plus : Retrouvez l’intégralité de l’étude et tous les chiffres pour la région sur www.observatoire-emploi-nouvelle-aquitaine.fr

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A Pau, la scène Espaces Pluriels bouscule les conventions


Association W
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Publication PUBLIÉ LE 11/10/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

On pourra le découvrir dès le mercredi 14 et le jeudi 15 octobre, lors d’une ouverture de saison consacrée aux diverses manière d’appréhender la notion de suspension. Celles imaginées par Jean-Baptiste André et Yoann Bourgeois, qui se sont fait un nom dans le monde du cirque contemporain en nourrissant leur pratique par la danse,  comme c’est le cas de Chloé Moglia,  par une approche des arts martiaux ».

Exploration encore, en novembre avec « Dub Love », une chorégraphie dans laquelle Cécilia Bengolea et François Chaignaud confrontent la technique classique des pointes à la musique jamaïcaine et aux danses urbaines.  Tandis qu’avec « Eclipse », le chorégraphe japonais Saburo Teshigawara travaillera le thème du double et de la dualité à travers les rapports existant entre ombre et lumière, homme et femme, ciel et terre.

Les rapprochements de Résonance(s)

 Le temps fort Résonance(s) que la scène paloise proposera en mars sera  consacré à la relation que la danse établit avec l’histoire de l’art. De préférence en sortant avec audace des sentiers battus comme le démontreront Gaëlle Bourges, Marlène Monteiro Freitas, Christian Rizzo et Herman Diephuis.

Quant à la saison théâtre, elle posera ses regards  sur un monde marqué par le déracinement et la confrontation sociale. Ce qui permettra notamment de présenter des lectures différentes de l’oeuvre d’August Strinberg, l’un des pères du théâtre moderne. Le jeune public n’étant pas oublié pour autant à travers la collaboration que Espace Pluriels entretien avec l’excellente scène locale Agora, le temps d’un « Gargantua » imaginé par Julien Mellano et d’un « Petit chaperon rouge » revisité par Joël Pommerat.

Conférences, films et rencontres

Après que le spectacle  « Matamore »  ait vu le cirque osciller en janvier « entre tradition et détournement »,  l’inclassable « Memento Mori », verra Pascal Rambert marier en mai théâtre, danse et performance. Cette saison où figurent également conférences, films et rencontres, sera bouclée par « Kaash », une chorégraphie dans laquelle l’Akram Khan Company s’interroge sur l’origine du monde.

 Kaash signifie « si seulement » en hindou, explique-t-on à Espace Pluriels. « Comme une ouverture sur le champ des possibles ». Tout est dit.

La saison 2015-2016 :  http://www.espacespluriels.fr/saison-15-16?id_groupe=3

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