Son visage d’ange ne fait pas de lui un messie rue de Solferino, mais Guillaume Liegey, l’étudiant de Harvard et militant à la section PS de Boston, a des idées qui pourraient bien faire gagner les socialistes aux présidentielles de 2012. Guillaume Liegey et ses deux confrères, Arthur Muller et Vincent Pons, ont étudié la recette Obama « in situ ». Et c’est devant un parterre de militants chevronnés de la fédération girondine qu’il présente la clé du succès : « le porte-à-porte ». Un sentiment d’engouement mêlé de défiance fronçait le visage des cadres du conseil fédéral persuadés d’être déjà rompus à l’art du militantisme.
« Le porte-à-porte est une technique artisanale que nous voulons rendre pro. »
C’est en Ile-de-France, lors de la campagne de M.Huchon aux éléctions régionales que la technique américaine du porte-à-porte a été expérimentée en France. Dans le cadre du Laboratoire des Idées, pendant un mois, quatre vingt militants ont frappé à neuf milles portes pour convaincre les électeurs des quartiers sensibles de voter à gauche. L’universitaire nous confie qu’il estime à 1/9 le taux d’efficacité, avant de résumer : » pour gagner des voix on a deux possibilités : convaincre ceux qui n’ont pas voté pour nous ou convaincre ceux qui n’ont pas voté du tout. » Et Ludovic Freygefond, secrétaire fédéral de conclure : « Le porte-à-porte est une technique artisanale que nous voulons rendre pro. » Pour cela le PS devra lancer dans le bain cent soixante milles militants ou bénévoles armés d’un guide technique pour ne froisser personne, ni perdre son temps en bavardage. Le maître mot est « rationaliser le temps de campagne ». Et le nouveau stratège du PS d’assurer qu’ » à condition de former les participants, coordonner l’action et centraliser l’info, la technique du porte-à-porte est la plus efficace ».
Olivier Darrioumerle