Procès Bettencourt : le rôle crucial des experts sur le volet abus de faiblesse


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Procès Bettencourt : le rôle crucial des experts sur le volet abus de faiblesse

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/02/2015 PAR Nicolas César

Sophie Gromb, chef de file des experts qui se sont penchés sur le cas de Liliane Bettencourt, s’est montrée inflexible face aux attaques de la défense. « Vous étiez une intime du juge d’instruction Gentil (elle a été témoin à son mariage) est-ce que vous regrettez d’avoir accepté cette expertise ? », lui demande Me Laffont. « Non, mais ce n’est pas la question aujourd’hui. Je suis expert auprès de la cour de cassation. Je suis rôdée, j’ai beaucoup d’expériences », répond fermement l’experte. « Je n’étais pas une intime mais une amie de longue date avec son épouse. S’il y avait eu un conflit d’intérêt, je me serais déportée. Il n’y a aucun conflit d’intérêt ». L’experte s’est montrée sereine, car la cour de cassation a validé l’expertise. A la barre, les cinq experts ont décrit une femme « incapable de répondre aux questions », ne sachant pas où et en quelle année elle se trouve. Ils ont également mis en exergue sa « surdité profonde ». Pour eux, la vulnérabilité de Liliane Bettencourt ne fait aucun doute. Ils évaluent à septembre 2006 le début de sa fragilité, c’est à dire la date à partir de laquelle les prévenus doivent répondre d’abus de faiblesse. De son côté, la défense a critiqué le rapport des médecins bordelais, en arguant que l’entretien, d’une durée de 50 minutes était trop court. « Cela fait 10 minutes par expert », s’insurge Maître Pierre Haïk. Autre critique, le rapport élude des comptes-rendus de certains médecins qui estiment que l’état de santé de Liliane Bettencourt est presque « normal », notamment en 2009. 

Aucun neurologue n’a suivi Liliane Bettencourt sur la durée
Par ailleurs, Liliane Bettencourt aurait pu aussi être fragilisée par les très nombreux traitements qu’elle superpose. Un expert constate ainsi que dès 2003, les grosses quantités de médicaments qu’elle ingurgite ont pu affecter son système neurologique. Des premiers signes de dégénérescence apparaissent d’ailleurs sur un IRM. Au total, la richissime héritière avale chaque jour cinquante-six médicaments, prescrit par cinq médecins différents : 27 le matin, 7 le midi, 15 au dîner, 7 au moment de se coucher. Parmi eux, des antidépresseurs, des anxiolytiques, des antipsychotiques. Mais, le plus étonnant dans tout cela est que les spécialistes se sont succédé au chevet de Liliane Bettencourt, mais sans qu’aucun neurologue ne la suive sur la durée. Et c’est bien un problème dans ce procès. Aucun expert ne peut témoigner de l’évolution de son état de santé sur la durée.

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