Poursuite des Rencontres Citoyennes à Lormont


Tout comme pour le Bourg Doyen, il y a quelques jours, la rencontre des Hauts de Lormont a suscité l'intérêt du public.

Les rencontres citoyennes dans les Hauts de LormontEmmanuelle Diaz

Les rencontres citoyennes dans les Hauts de Lormont

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Temps de lecture 7 min

Publication PUBLIÉ LE 07/12/2021 PAR Emmanuelle Diaz

Après le Bourg Doyen, il y a quelques jours, c’est dans les Hauts de Lormont qu’a eu lieu la seconde rencontre citoyenne de la ville. Une réunion qui s’est déroulée, là encore, devant une salle bien remplie et à laquelle participaient notamment Jean Touzeau, maire de la commune, Yasmina Boultam, conseillère régionale et adjointe ville vivante et citoyenneté, Philippe Quertinmont, adjoint au projet de ville, politique de la ville et urbanisme, Jeoffrey Ruiz, adjoint aux mobilités, stationnement et sécurité routière, ainsi que plusieurs responsables de différents services de la ville.

C’est à l’Espace famille du Grand Tressan qu’a eu lieu, la semaine dernière, la seconde rencontre citoyenne de l’édition 2021-2022 de ce grand rendez-vous de démocratie participative de la ville de Lormont. Une réunion qui, comme la précédente pour le Bourg Doyen, a été suivie par un public intéressé et réactif.

Des questions liées à l’environnement et à l’urbanisme

Et parmi les thématiques abordées lors de cette soirée, les questions relatives à l’environnement et à l’urbanisme sont arrivées en tête des préoccupations des habitants du quartier. Des riverains qui ont notamment mis en avant un « manque de concertation » quant à l’implantation de zones de maraîchage urbain. Un programme de maraîchage (« Projet alimentaire de territorial »), comme l’a rappelé Philippe Quertinmont, qui s’inscrit dans un « travail collaboratif des quatre communes du Grand Projet de Villes (Cenon, Lormont, Bassens et Floirac) ». « L’idée, c’est de mettre en place des structures et des lieux de culture pour, au bout de la chaîne, pouvoir alimenter les cuisines municipales, dont les établissements scolaires de la ville », précise-t-il. Une initiative (« De la graine à l’assiette ») portée par les municipalités et le Département et dans laquelle Lormont est la ville à avoir le plus progressé puisqu’une première collecte de légumes y a déjà été réalisée cet été. Sur la commune, trois sites principaux sont d’ailleurs concernés : celui du Grand Tressan, l’Îlot place François Mitterrand et celui du Lavoir. « Début 2022, poursuit-il, il va y avoir un appel à projets pour choisir les agriculteurs qui vont utiliser ces espaces dans l’objectif de rentrer dans des phases de cultures régulières dès l’automne prochain ».

Autre projet intéressant évoqué lors de cette séance : celui de l’association « L’ortie des collines », relatif à la plantation d’un « jardin forêt ». Un projet qui revêt d’ailleurs un aspect éducatif car réalisé avec les parents et les enfants des écoles ; chaque adulte plantant un arbre fruitier avec un enfant et ce dernier en devenant le parrain.

Également abordées, les questions d’assainissement, d’inondation et de bassin de rétention ont fait l’objet de vifs débats, comme dans le cas des habitations situées près de la pointe du Grand Tressan et fragilisées par les eaux qui arrivent d’Yvrac. « Ce n’est pas dans les compétences communales mais on est quand même actifs, note Jeoffrey Ruiz. Il y a la Métropole, le Syndicat du Bois et la ville. La piste que nous défendons, c’est un bassin de rétention situé sur Yvrac. Le premier adjoint de cette ville (qui est propriétaire du terrain) est d’accord pour le vendre au Syndicat du Bois pour qu’il l’utilise comme bassin de rétention ».

Des problèmes d’inondation d’ailleurs aggravés par la construction du nouveau lotissement. « Avant, toutes les eaux qui venaient de la rue au dessus arrivaient dans les vignes alors que maintenant, c’est goudronné et tout arrive dans le chemin d’Yvrac et revient donc chez nous », se plaint une riveraine. « C’est la question qui est posée dans le cadre des réunions organisées à la Mairie d’Yvrac avec la Métropole; la question du gabarit », explique le Maire. « Il y a le gabarit pour capter les eaux mais il y a aussi, dans le permis d’aménager (permis qui gère dans sa globalité ce nouveau lotissement), la possibilité de pentes et d’orientations de routes qui prennent en compte cet écueil afin de l’éviter. Dans les permis d’aménager, il y a la prise en compte de la gestion des eaux de pluie. La limite de Lormont fait qu’on ne peut pas intervenir directement sur la partie opérationnelle. Par contre, on peut contribuer à faire en sorte qu’Yvrac et le Syndicat du Bois puissent prendre des dispositions puisque les eaux arrivent de là-bas », poursuit-il.

Jeoffrey Ruiz (au centre) entouré de quelques membres de l’équipe municipale.

Des questions de tranquillité publique

Également abordées à l’occasion de cette réunion, les questions de tranquillité publique ont fait l’objet d’importants débats; et notamment les problèmes liés aux travaux de restructuration de l’École Verte du Grand Tressan. Une école devenue, rappelle le Maire, « un pôle éducatif permettant aux enfants et aux familles du quartier de pouvoir débuter le cycle en maternelle et de le terminer avec le collège Montaigne ». « Sur trois ans, on a fait en sorte qu’on puisse aller jusqu’au CM2 », poursuit-il. Ce qui a entraîné une restructuration, sans compter les difficultés d’accès, de sortie et les problèmes de sécurité qui y sont liés. Par ailleurs, « les marges de manœuvre sont faibles car le bois (qui entoure l’école) est classé et nous avons la volonté de ne pas y toucher », précise-t-il. Interrogés à ce sujet, les parents et la communauté éducative souhaiteraient plutôt rester dans le cadre du pôle éducatif, et donc, qu’il n’y ait pas deux écoles séparées. La mairie souhaitant, quant à elle, recueillir les avis du conseil citoyen.

Problème : les places de parking prévues dans le cadre de ce projet ; une riveraine s’inquiétant de ne pas pouvoir rentrer ou sortir de chez elle, un arrêt minute étant envisagé juste devant son domicile. Autre difficulté évoquée : celle de la visibilité que certains riverains, qui ont choisi ce lieu d’habitation en raison de sa qualité environnementale, craignent de perdre. Des objections auxquelles répond Jean Touzeau : « la préoccupation que nous avons actuellement sur cette école est liée aux problèmes de sortie et d’accès. L’école est construite au milieu d’un bois. Nous avons fait toute une série de rencontres. La possibilité de pouvoir séparer les deux établissements a été mise en débat. Mais nous avons à gérer deux difficultés majeures: celle de l’accès à l’école pendant les travaux et celle de la sécurité. Les solutions sont très limitées », précise-t-il.

Concernant le parking, la possibilité deprendre un peu de terrain sur les espaces boisés serait une hypothèse envisagée. Une question que l’élu invite les intéressés à traiter en atelier, avant de rappeler que plusieurs hypothèses sont actuellement mises en avant, dont l’éventualité de rendre l’accès à l’école limité aux piétons et aux cyclistes. « On est sur des hypothèses de travail, précise Philippe Quertinmont. Pour ce qui est de la question du stationnement, une des idées de ce programme qui envisagerait de mettre une deuxième école maternelle en bas, c’est de mutualiser les places de parking avec les différents temps de ville (la journée pour l’école, le soir pour les activités associatives) avec 28 places dans les deux espaces, en haut et en bas. La tendance va vers une reconfiguration de l’école sur place. Si l’idée d’avoir deux espaces différents prédominait, vous auriez un doublement des espaces ». « On ne pourra pas fonctionner comme dans les années 70-80 et laisser tous les véhicules circuler librement sur ce petit axe. C’est une question de responsabilité vis à vis des enfants. Il y a toute une série de domaines où il y aura des mesures difficiles à prendre », prévient, pour sa part, Jean Touzeau.

Autre problème abordé dans le cadre des questions de tranquillité publique : celle du déplacement du portail de l’école verte. « Soit on va vers une barrière amovible qui prendrait appui sur les blocstops (barrière supplémentaire en amont du portail), soit on envisage une borne amovible qui permettrait de réguler l’accès, sachant qu’on est contraint par l’entrée du domicile de la personne qui réside à l’angle, explique le Maire avant de rappeler l’importance, pour lui, de favoriser l’accès à pieds et…d’exprimer un bémol : « Nous, collectivité, on peut rendre les trottoirs aux piétons, faire ralentir, limiter l’accès aux voitures mais derrière, il faut que chacun s’en saisisse aussi ».

Et toujours des problèmes de mobilité…

Problème récurrent de toute l’agglomération bordelaise, les questions liées à la mobilité ont également été abordées et notamment les préoccupations de circulation rue de la Châtaigneraie. Une voie qui incite à « rouler très vite », dixit une riveraine, et ce, malgré la présence d’un marquage au sol limitant la vitesse à 30 km/h. « Le projet  »Ville 30 » a permis du marquage au sol mais ce n’est pas suffisant sur les axes comme celui-ci », note Jeoffrey Ruiz. « Les voitures se garent sur les trottoirs et les piétons sont sur la chaussée dans une rue où les gens roulent vite. Aussi, nous souhaitons des aménagements du type ralentisseurs, des places de stationnement en chicane, des bandes rugueuses, etc.. pour casser la vitesse, poursuit-il. Problème : Bordeaux Métropole n’installe aucun ralentisseur dans des rues qui, comme celle-ci, descendent. Cette solution ne peut donc pas être retenue. Par contre, on a commencé à solliciter Bordeaux Métropole pour installer du stationnement en quinconces (stationnement alterné sur chaussée) sur la chaussée car aujourd’hui, sur ces voies-là, c’est la seule possible. Ça rend les trottoirs aux piétons et ça permet de casser la vitesse ». Une mesure demandée sur certaines rues du quartier pour 2022 mais qui, pour des raisons budgétaires, ne pourra être réalisée qu’au fur et à mesure, dans les années à venir.

Quant au problème identique rue Gérard Philippe : « on nous a mis une limitation à 30km/h et deux stops de part et d’autre de l’avenue que très peu de gens respectent », se plaint une habitante. « L’aménagement est présent pour demander aux gens de respecter le code de la route. Concernant le stop, à défaut d’être respecté, il incite déjà, au moins, à davantage ralentir que quand il n’était pas là », termine l’élu. Jean Touzeau rappelant quant à lui que la question de fond demeure la question citoyenne car « c’est la citoyenneté qui permet de respecter et de travailler collectivement ».

Prochain rendez-vous des Rencontres Citoyennes : Carriet, le 15 décembre à 17h30 à l’Espace Citoyen Colmet.


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