Interview – Florence Lasserre, Française, Européenne et fière de l’être


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Interview - Florence Lasserre, Française, Européenne et fière de l'être

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 14/05/2014 PAR Felix Dufour

@qui! – Après des cantonales en 2011 à Anglet, les municipales de cette ville, comment s’est effectuée votre entrée dans la campagne des Européennes?
Florence Laserre – Robert Rochefort, tête de la liste grand Sud Ouest UDI-Modem les Européens, m’a contacté pour participer à ce scrutin. Et j’ai vu que dans cette liste, il y avait des gens plutôt jeunes, de ma génération, comme les adjoints aux maires de Bordeaux, de Talence et Pau qui appartiennent à cette génération centriste d’Aquitaine. En plus, une femme de moins de 40 ans élue dans une grande ville au Pays Basque il n’y en avait pas cinquante. Côté Béarn, j’ai retrouvé Régis Laurent. Nous avons tous beaucoup travaillé ensemble, avons une culture politique identique et eu des responsabilités au niveau des jeunes de l’UDF. Pour ce qui me concerne, j’ai d’ailleurs été la dernière présidente des jeunes de l’UDF du département et la première du Modem, au moment des présidentielles, les Jeunes démocrates (Jdem). Et en septembre de cette même année, François Bayrou m’a demandé d’être vice présidente départementale du Modem dans les  Pyrénées-Atlantiques.

@! – Comment vivez-vous cette Europe?
F. L. – C’est bizarre, la première fois que j’ai voté, c’était pour des Européennes. J’avais 18 ans. 22 ans plus tard – déjà – aujourd’hui je me sens Française. Encore plus. L’Europe ne m’a rien enlevé et pourtant sur les 20 dernières années celle-ci a avancé, notamment avec une monnaie unique. Elle est une réalité. Je me sens plus protégée encore par mon pays, mais aussi par l’existence de l’Europe.

@! – Selon vous, d’ou viendrait ce malentendu entre les Français et l’Europe?
F. L. – J’étais à l’école de commerce quand l’euro est arrivé et on est allé former les commerçants d’un hypermarché d’Anglet. Cette monnaie qui faisait peur à tout le monde, en l’expliquant, est devenue une évidence. Et c’est la méthode qu’il faudrait appliquer pour l’Europe aujourd’hui, l’expliquer. Mais hélas, ce n’est pas le cas, parce qu’on s’est loupé sur la pédagogie. Autant pour les générations du début c’était évident car le mot Europe voulait dire que l’on ne referait plus la guerre. Sur les générations suivantes cela a été oublié. J’ai un petit garçon de 8 ans pour lequel cette guerre date des dinosaures. Quand je l’ai amené une première fois à 4 ans, à une cérémonie aux monuments aux morts, je lui ai expliqué ce que c’était. Il m’a demandé: où ils sont les Romains… Les Romains! Mais pour lui la guerre cela semblait tellement loin!!! D’une Europe qui partait de pays qui avaient une volonté commune de ne plus faire la guerre, on est passé à une Europe avec beaucoup de pays qui n’ont pas ce passé commun forcément mais qui souhaitent avoir un avenir commun avec nous. Et ces gens là ont des cultures plus éloignées que ceux du départ. C’est vrai que je comprends que cette Europe qui prend plus d’importance puisse faire peur. Mais il suffit d’expliquer ses avantages et sa réalité. Mais cette suspiction est dans le comportement des gens. Alors, soit on fait du surplace, voire on revient en arrière et ce serait une catastrophe. Soit on s’inscrit dans l’avenir.

@! –  La peur, est bien alimentée aussi par les partis populistes qui, apparemment, devraient réaliser de bons scores…
F. L. – Ce qui m’angoisse avec les partis populistes, c’est qu’ils ne sont là que pour faire peur. Quels que soient les sujets d’ailleurs. L’ennui avec ces partis politiques est que de plus en plus de personnes ne se donnent plus les moyens d’avoir la capacité de réfléchir sur ce qu’ils leur disent. Pire, certains avalent toute leur argumentation sans se donner le temps de la réflexion. « Elisez moi et on va voir ce que l’on va voir ». Et c’est inquiétant.

@! – Dans ce brouillage des cartes de ce scrutin européen, ils sont bien aidés aussi par les tergiversations de certains ténors de l’UMP…
F. L. – Sur ce scrutin, les enjeux et les questions européennes sont oubliés. Il s’agit, hélas, de la poursuite d’un combat de plus en plus dur entre deux clans toujours opposés qui poursuivent en mai le combat des municipales du mois d’avril. Le calendrier électoral est vraiment mal tombé cette année. Nous, au Modem, nous ne sommes jamais entrés dans cette guerre et avons toujours porté des valeurs pro européennes. C’est dans notre ADN et c’est notre notre façon de voir les choses. Nous ne sommes jamais entrés dans des conflits politiciens ou de clans. Nous avons toujours préféré les choix de propositions, mais cela n’a pas toujours été compris. Je trouve d’ailleurs à propos de ces élections, que l’UDI Yves Jego avec lequel nous faisons liste commune, va parfaitement dans ce sens, et fait, à nos côtés, une très bonne campagne….

@! – François Bayrou, semble plutôt s’investir discrètement sur ces élections…
F. L. – En réalité, il est très présent car d’évidence c’est un sujet qui le passionne. Cependant, il ne faut pas oublier que la mise en place de ses fonctions de maire dans une ville comme Pau, mais aussi président de l’agglomération, nécessitent parallèlement beaucoup d’attention et de travail. Mais, je peux vous l’assurer, il est très attentif à cette campagne.

@! – A propos de l’UMP, que pensez-vous de Michèle Alliot-Marie qui, d’une certaine manière, a chassé Alain Lamassoure du Grand Sud Ouest…
F. L. – Nous ne sommes pas concernés, ce choix de l’UMP, c’est leur tambouille… Mais je dirai quand même que si nous sommes dans deux équipes différentes, voire concurrentes avec Alain, il faut lui reconnaître deux immenses qualités: c’est un Européen convaincu, qui connaît bien le dossier et ça faisait de lui un excellent candidat pour le Sud Ouest, auquel il était très attaché. (NDRL. Précisons qu’Alain Lapmasoure et Florence Lasserre ont été conseillers municipaux dans la même majorité de 2001 à 2008)

@! – En conclusion, ce crû des Européeennes 2014…
F. L. – Cette campagne après les municipales tombe très mal, on aurait voulu saboter ces élections et leur enjeu et saboter un peu plus l’Europe, on ne s’y serait pas pris différemment. Les municipales restent un des scrutins où le maire est le personnage central de la vie des concitoyens. J’ai fait beaucoup de porte à porte pour ces élections d’Anglet avec Claude Olive et je me suis rendu compte de l’intérêt des citoyens et les connaissances qu’ils ont leur ville et de leurs élus. Et voilà qu’on est passé de sujets de proximité du quotidien à des choses qui apparaissent lointaines dans un laps de temps très court et où les enjeux semblent brouillés. Et ça, c’est vraiment regrettable!

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