Plein de bonnes fées veillent sur les jeunes agriculteurs


L'installation en agriculture c'est difficile mais pas impossible. Et le catalogue des aides financières, mais pas seulement, est dense pour accompagner ces parcours et contrer un réel problème démographique en agriculture.

Constance Dumont et Delphine Prunet, jeunes agricultrices ont témoigné de leur parcours, au cours de la journée Installation-transmission 2023.Julie Alleau | Aqui

Constance Dumont et Delphine Prunet, jeunes agricultrices ont témoigné de leur parcours, au cours de la journée Installation-transmission 2023.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/05/2023 PAR Cyrille Pitois

Pour encourager les jeunes à s’installer comme exploitant agricole, et assurer le renouvellement d’une démographie en crise, les différents acteurs de la filière et la Région se serrent les coudes pour limiter les embûches sur le chemin de l’installation.

La journée installation-transmission organisée pendant le Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine a recensé les atouts et les handicaps qui viennent ponctuer le parcours d’un jeune motivé par un projet d’installation. 

Premier constat : la démographie agricole est malade. Il s’agit de faire face à 3 000 départs en moyenne chaque année depuis dix ans dans la région. Et la pyramide des âges étant têtue, le nombre de départ va augmenter dans les prochaines années. « Au point accueil installation transmission (PAIT) nous accueillons 3650 porteurs de projet, » annonce Julien Rouger président de la commission installation transmission à la Chambre régionale d’agriculture. On pourrait croire à un début d’équilibre. « En fait c’est insuffisant car nous recevons des profils très variés dont un certain nombre vont prendre l’orientation du salariat agricole ou s’arrêter là. »

Faire matcher le projet avec le parcours d’un cédant

Effectivement, face aux 3 000 départs, ce ne sont que 2 350 jeunes qui vont passer à la phase concrète du parcours et 800 vont répondre aux critères du parcours soutenu financièrement par la dotation jeune agriculteur (DJA).  » On a connu une belle augmentation en 2022 par rapport à 2021, mais il y a encore un gros besoin d’attirer beaucoup plus de porteurs de projets pour les accompagner dans l’émergence de ce projet et vers un parcours d’installation. Un travail qui est aussi lié à l’accompagnement des cédants car c’est l’autre grand changement de vie pour un agriculteur. Le succès de l’opération consiste à faire matcher les deux. « 

La question du prix est souvent une difficulté entre cédant et porteur de projet.

C’est désormais la Région qui exerce la compétence agriculture, et notamment l’attribution de cette dotation jeune agriculteur. Un outil politique pour construire le paysage agricole de demain. « Nous n’en faisons pas un outil dogmatique, prévient Virginie Lebraud, conseillère régionale en charge de l’installation, de la transmission et du foncier agricole. Les conditions de cette dotation veulent favoriser la transition agro écologique, en lien avec la feuille de route Néo Terra. Elle comporte une bonification pour les projets bios, sans exclure personne. »

Aujourd’hui la Région est disposée à aider 1 000 installations par an. 30% d’entre elles sont déjà inscrites dans une filière bio. Mais la Région soutient aussi d’autres critères comme la formation des candidats qui ne sont pas issus du milieu agricole, l’accompagnement des parcours de reconversion même après 40 ans, la recherche du foncier avec ses partenaires comme la SAFER ou Terre de liens, ou encore le soutien aux espaces tests. Il s’agit de dispositifs où le porteur de projet va pouvoir tester l’activité envisagée pendant deux à trois ans, aussi bien sur le plan de la viabilité économique que de l’adéquation à son projet personnel.

Des aides pour le foncier… et la paperasse

Pour l’acquisition du foncier, Hervé Olivier, directeur adjoint de la SAFER en Nouvelle-Aquitaine, reconnaît que c’est souvent un paramètre compliqué dans le projet d’installation d’un jeune.  » La question du prix est souvent une difficulté entre cédant et porteur de projet. Mais il y a aussi des solutions de portage avec location vente pendant 5 ans, pour absorber plus facilement les différentes étapes. D’ailleurs la SAFER au plan national, travaille justement à la mise en place d’un fonds d’investissement. « 

Et puis il n’y a pas que les aides financières. Les coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA) et les unions de producteurs sont aussi présentes pour apporter des aides concrètes et faire vivre l’esprit de solidarité entre paysans. Blandine Benedetti, présidente de l’union des producteurs de Saint-Emilion, en témoigne: « Quand nous sommes tous envahis par la paperasse et les heures de bureau, la coopération peut gérer les cotisations obligatoires, la traçabilité, les déclarations environnementales ou de récoltes, pour libérer du temps et des tracas. »

A l’appui des témoignages des deux jeunes installées, Delphine Prunet, éleveuse en Dordogne et Constance Dumont, viticultrice en Gironde, la journée a rendu compte des multiples obstacles qui se présentent sur le parcours de l’installation, mais aussi d’un formidable catalogue d’aides et de soutiens pour répondre à une forme d’urgence : le passage de relais entre générations successives de paysans.

L’intégralité de la Table ronde « Agriculture : À chacun son projet d’installation » est en ligne sur Agriweb.tv

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