En tête de cortège marchaient la famille d’Alexandre dont la mère, Valérie Lance et son mari. Arrivé Place Clémenceau, des ballons rouges et blancs lestés du portrait du » petit ange » ont été lâché dans le ciel. Quatorze, l’âge qu’Alexandre aurait dû avoir. Daniel, le beau-père d’Alexandre voulait que la « bulle de la douleur » soit respectée. Avant le début de la marche, la mère d’Alexandre, d’une dignité exemplaire, a tenu à remercier les personnes présentes et la presse locale tout en espérant que l’intimité de la famille soit préservée et que la justice soit faite. À l’endroit de sa disparition, rue Galos, dès mercredi, les uns après les autres ont érigé un sanctuaire de roses blanches, de messages de soutien et de photos. Ce samedi après-midi, dans la communion, on chuchotait à peine. Une mère espagnole s’est effondrée. Au dessus de ses pleurs, un homme au visage dur revendiquait la peine de mort pour « les bourreaux d’enfant ». La proximité du drame amplifie le climat de peur. Pour certains, Romain Dupuy, qui a tué deux infirmières en 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau, serait de retour. Rumeurs démenties par Martine Lignières-Cassou, maire de Pau. Pour d’autres, le corps aurait fait l’objet d’un trafic d’organes… Le nom d’Alexandre est sur toutes les lèvres et les rumeurs nourrissent la psychose ambiante. Pau, que l’on imagine comme une ville à priori sans histoire, serait-elle désarmée face à une violence aussi incompréhensible ?
photo : Aqui.fr
Olivier Darrioumerle