« Par les routes « de Noelle Renaude, le long périple du deuil


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Publication PUBLIÉ LE 10/02/2008 PAR Charlotte Lazimi

La scène est dépouillée. Deux hommes en voiture, des mots qui défilent sur l’écran. La voix d’une femme donne les consignes. Nous lisons sur l’écran ce que les deux personnages voient dans leur voiture. « Et vous quittez l’île de France », « tourner à gauche», « allumez vos feux », « éteignez vos feux », « rallumez vos feux ». « Bienvenue en Aquitaine », rappelle sans cesse une voix féminine, qui s’apparente à celle d’un GPS. Deux hommes en voiture, deux amis que la douleur rassemble : le deuil. Mais pas n’importe quel deuil, le deuil de leur mère. Ils sont tous les deux à fleur de peau. « Mais ce n’est pas la fin du monde. C’est épouvantablement triste. Mais ce n’est pas la fin du monde ». Au fil du voyage, la douleur s’apaise. « Je suis comme la serveuse au bord de pleurer. Total…» explique l’un. « Moi, j’ai pleuré comme un veau. En trois jours j’ai tari mon stock de larmes »répond l’autre. La détresse est palpable. Les réactions parfois disproportionnées, lorsque l’un deux manque d’écraser un chevreuil.

Surmonter le deuil

Au cours d’un voyage initiatique à travers les routes de France, les deux amis vont entamer le long processus de deuil. Malheureux, ils vont rencontrer des personnages aussi perdus, atypiques et hauts en couleur. Un américain qui cherche la maison de son fils dans les champs du sud de la France, un couple de motards suédois, une fille vendue par sa mère aux routiers, une serveuse qui pleure en leur servant le café, un homme qui ramène sa femme endeuillée et se soulage au bord de la route. Une galerie de personnages, interprétés par les acteurs Gaëtan Vourc’h et Jean-Paul Dias. Ils ont tous aussi perdu leur mère. « C’est inouï comme tout le monde perd sa mère en ce moment » concluent les deux personnages. La mise en scène de Thierry Maragnani révèle l’absurdité de la société à travers les panneaux, qui jalonnent les routes de France.


Charlotte Lazimi

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