PAC 2014-2020: une simulation aquitaine qui inquiète sur l’économie du maïs


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PAC 2014-2020: une simulation aquitaine qui inquiète sur l'économie du maïs

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/11/2013 PAR Solène MÉRIC

Revenant sur le discours de François Hollande à Cournon lors du Sommet de l’élevage début octobre, Claude Cochonneau a souligné que «le discours était plutôt porteur d’espoir pour l’agriculture du pays» et a rappelé l’affirmation du Président à soutenir l’élevage dans la redistribution des aides PAC. Une double bonne nouvelle selon lui qui cache, cependant, de grandes disparités si l’on examine de plus près les types d’élevages. Les aides en question se tourneraient pour l’heure bien plus vers le soutien aux élevages en herbe qu’aux élevages d’engraissement, autrement dit nourris au maïs. «C’est davantage une réforme contre l’élevage au maïs que pour l’élevage en général», lâche-t-il. Une phrase qui vient largement contredire l’enthousiasme de ces premiers mots.
«Les aides à l’engraissement aux bovins maïs ont vu leur part diminué de 20 à 30% sur le budget européen», autant dire une pénalité forte pur les élevages de l’ouest de la France, Aquitaine comprise.

« Un coup bas à l’economie maïs! »Mais au delà du seul engraissement bovin, Dominique Graciet estime plus globalement que la nouvelle redistribution des aides directes de la PAC à partir de 2014 est «un coup bas à l’économie du maïs qui risque d’entraîner un appauvrissement de la région.». En effet, la production de maïs ne peut, au stade actuel des discussions, bénéficier d’aucune aide liée à une des grandes nouveautés de la PAC à venir: le verdissement. Or l’Aquitaine compte 200 000 ha de maïs sur lesquels se base une grande partie de l’économie agricole régionale. «C’est une remise en cause de l’économie maïs, insiste-t-il. Et ce n’est pas que le maïs; derrière il y a le foie gras, les volailles, le maïs doux… c’est un coup bas à l’équilibre d’exploitations fragiles mais de très forte valeur ajoutée pour l’Aquitaine!».
Un dernier espoir subsiste pour la profession: réussir à faire intégrer la pratique du «mulching» (une pratique de gestion des résidus de culture) dans les dispositifs pouvant bénéficier des aides vertes. Mais, rien n’est encore gagné, Dominique Graciet allant jusqu’à estimer que «pour les 200 000 ha, c’est quand même mal engagé». Sur ce thème, Jean-Pierre Raynaud a également précisé, sans préjuger de l’efficacité de la démarche, que le Président de Région, Alain Rousset était intervenu auprès du ministère pour faire valoir la spécificité Aquitaine. Si le maïs a beaucoup retenu l’attention des débats autour des aides directes de la Pac, celles ci devraient au total représenter une enveloppe légèrement inférieure à l’année précédente, soit «un peu moins» de 442 M€.
A noter également que le «bonus» d’aides prévus sur les 52 premiers hectares, permettra une récupération partielle, puisque la surface moyenne des exploitations aquitaine est de 36 ha.

Vers un programme inter-fondsAutre grande nouveauté à compter de 2014, la gestion des fonds européens par les Régions. Elles géreront non seulement le FEADER, directement en lien avec la PAC, mais aussi le FEDER et FSE. Une même autorité de gestion (avec tout de même des marges de manœuvre variables d’un fonds à l’autre) autour de laquelle la profession agricole se mobilise pour la mise en œuvre d’une programmation inter-fonds. Un dispositif actuellement à l’étude qui permettrait pour le Président de la Chambre régionale d’agriculture d’optimiser et de «développer au mieux la performance économique, sociale et environnementale de l’agriculture régionale». Si les aides directes seront a priori en légère baisse en Région, Jean-Pierre Raynaud a indiqué que les fonds du FEADER augmenteront quant à eux de 15% passant de 412 M€ à plus de 600M€ sur 2014-2020.

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