« Depuis que j’ai 12 ans, je sais que je veux être éleveur de brebis laitières.» clame Nicolas, 17 en BEP agricole au lycée professionnel d’Oloron Sainte Marie. Il en est sûr. Il a découvert le métier, aux côtés de son père et l’aide, pendant les vacances, à traire les brebis. Il s’est déjà fixé des objectifs. « D’ici trois ans, je veux reprendre l’exploitation de mon père. Et, il ne m’y a jamais poussé » précise t-il, pour prouver, comme s’il en était besoin, sa motivation. On sent, chez lui, une certaine impatience à entrer dans le « vif du sujet ».
On ne fait pas ce métier pour l’argent…
Quand on lui parle des difficultés économiques des agriculteurs, sa réponse est sans équivoque. « On ne fait pas ce métier pour l’argent, mais par passion », assène t-il. A ses côtés, Guillaume, lui aussi, fils d’agriculteurs, évoque son « amour pour les animaux ». Mais, avant de reprendre l’exploitation familiale, il souhaite acquérir un maximum de diplômes. Après son BEP agricole, il poursuivra donc en BTS « conduite et gestion d’une exploitation agricole ». Ses parents l’ont incité à « pousser » ses études, au cas où l’agriculture se porterait mal. Et aussi, « parce qu’il y a de plus en plus de paperasse dans le métier » souligne t-il. Le métier a profondément évolué et la formation s’est adaptée. « Nous formons des chefs d’entreprises, pas des salariés » rappelleJean-Pierre Teruel, professeur de biologie et de zootechnie au lycée professionnel agricole d’Oloron Sainte Marie.
« Les jeunes agriculteurs devront être solidaires entre eux »
Au-delà, des compétences techniques, des savoirs théoriques, la formation vise aussi à insuffler un certain nombre de valeurs morales. « Nous leur parlons beaucoup de respect et de tolérance. Le savoir être est important dans ce métier » explique Jean-Pierre Teruel. Un message reçu 5 sur 5 par les élèves, à l’image de Guillaume, qui souligne, qu’à l’avenir « les jeunes agriculteursdevront se battre et être solidaires pour maintenir leurs prix ». La plupart font preuve d’une extraordinaire maturité et inscrivent leur passion sur le long terme. « J’espère aussi que j’aurais une vie de famille et que je pourrai transmettre mon métier à mes enfants », témoigne Angélique, 18 ans, en BEP agricole. « Le métier d’agriculteur a de l’avenir » assure t-elle. Les chiffres le prouvent aussi. A Oloron-Sainte Marie, on compte près d’une vingtaine d’élèves en BAC pro et BEP agricole. Des effectifs, globalement en hausse, qui suscitent beaucoup d’espoir dans la profession.
Premier lycée professionnel agricole de France à être labellisé « Lycée des Métiers de la montagne » en 2003.
Brevet d’études professionnelles agricoles« conduite de productions animales », spécialité : productions animales : 12 élèves en 1ère année, 11 en 2ème année
Une vingtaine au collège : classes de 3ème et 4ème.
Baccalauréat professionnel « conduite et gestion de l’exploitation agricole » option : productions animales : 16 élèves en 1ère année, 9 en 2ème année. Objectif : former des responsables d’exploitation agricole.
Nicolas César