Nicolas de Tavernost repasse le Grand Oral


Simon Champigny

Nicolas de Tavernost repasse le Grand Oral

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/04/2008 PAR Charlotte Lazimi

C’est avec un plaisir non dissimulé, que Nicolas de Tavernost s’est prêté pendant plus d’une heure et demi au jeu des questions réponses, préparées par les élèves de Sciences po et de l’Association sportive de l‘IEP. « C’est assez émouvant, je n’étais pas revenu depuis 1973. A l’époque, nous n’avions pas le tramway » a commencé Nicolas de Tavernost, sous les applaudissements. Le débat, orchestré par Patrick Venries, journaliste de Sud Ouest était essentiellement ciblé sur le sport. A quelques semaines des examens et à un jour du gala, l’amphithéâtre était composé de moins d’étudiants qu’à son habitude. Des fans de sport et des Girondins avaient surtout répondu présents.

La stratégie de M6
« Nous gérons notre groupe en bouquet. Les programmes les plus intéressants qui générent le plus d’audience sont sur M6. Le reste est sur W9, qui vise, comme M6 à ses débuts, les 15 25 ans et sur Paris Première, qui cible les catégories socioprofessionnelles supérieures. » M6 devrait lancer une autre chaîne sur la TNT en 2011. Interrogé sur le financement de la télévision publique, Nicolas de Tavernost est catégorique: « La télévision publique devrait être à l’image de la radio ». Son objectif : proposer des programmes différents des chaines privées. « Ce n’est pas le cas aujourd’hui » a-t-il assuré, ajoutant : «Nous n’avons pas attendu la télévision publique pour avoir de bonnes séries américaines ou du foot ». Pas question pour M6 de payer pour cette télévision publique. « On a créé des chaînes publiques, mais on peut se demander si elles sont toutes justifiées. Je ne sais toujours pas à quoi sert France 4 » s’est-il exclamé.

La nouvelle chaîne du sport?
Nicolas de Tavernost s’est expliqué sur la stratégie de M6 en matière de sport. « En 1998, nous n’avions pas de moyens, nous avons donc choisi pour slogan de la chaîne 0% foot. Aujourd’hui nos revenus ont changé. L’année prochaine, nous retransmettrons donc la Coupe d’Europe. » Si la chaîne est absente de la ligue 1, c’est en raison de son prix élevé: « Pour vous donner une idée, elle coûte 600 millions d’euros, soit deux fois le budget des programmes de M6 de l’année, contre 50 millions d’euros pour la Coupe d’Europe », rappelant : « Le sport est un évènement important mais toujours déficitaire ». « Aujourd’hui, la télévision n’est pas le seul moyen de transmettre des images » a insité Nicolas de Tavernost. Son groupe s’est adapté en utilisant de nouveaux supports, comme M6 mobile. Sans se départir de son humour ou de son sens des affaires, Le PDG de M6 n’a pas manqué de rappeler les offres d’un abonnement au M6 mobile. « Je souhaite évidemment que vous y souscriviez tous »a-t-il déclaré.

Les Girondins
Pendant la rencontre, Nicolas de Tavernost a jonglé entre ses différentes casquettes. Mais c’est surtout le propriétaire des Girondins que les étudiants ont interrogé. « Nous avons acheté le club des Girondins, parce que comme tous les clubs de foot, c’est une entreprise de spectacle qui rassemble 25 000 personnes tous les 15 jours » a-t-il rapellé. Revenant sur les bons résultats du club : « On arrive à gagner notre vie, mais on ne le dit pas trop fort, sinon les supporters vont nous demander d’investir dans les joueurs. » Sur le salaire des joueurs, Nicolas de Tavernost est clair : « Nous sommes dans une économie de marché, pas de justice. Ceux qui dénoncent le foot business sont souvent ceux qui ensuite nous reprochent de ne pas gagner assez » s’est-il exclamé. « Nous formons nos joueurs depuis la création en 1999 de notre centre de formation. La moitié de nos joueurs en sont issus »a-t-il déclaré. « Je peux vous assurer que le salaire de nos joueurs n’est pas proportionnel aux résultats du club »a-t-il ajouté.

Morale et sport
Interrogé sur la banderole du Match PSG RC Lens: « Le club ne peut pas être responsable de tout ce qui se passe dans ce stade. Toutes ses attaques personnelles doivent être bannies ». Relatant une anecdote, « le sport ne doit pas se départir de son humour. J’ai assisté à un match ou sur une banderole était écrit :« Paris 2 Milan 1 sur Playstation ». Hostile aux Boycott des JO de Pekin, Nicolas de Tavernost a rappelé « On a choisi la Chine, il fallait se poser les questions avant! Si on commence à se dire qu’on ne va aller que dans les pays qui nous plaisent, on n’ira pas bien loin ».

Charlotte Lazimi

Photo : Simon Champigny



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