Aujourd’hui, le Dr Nicolas Bonnemaison a justifié ses actes en expliquant qu’il n’avait jamais utilisé de médicaments « dans une intention létale ». Il se défend d’être un militant de l’euthanasie et a indiqué avoir seulement voulu « abréger des souffrances ». Pour appuyer son argumentaire, il a rappelé qu’aucune famille des patients concernés n’a porté plainte contre lui. La cour d’appel de Pau rendra sa décision dans une semaine concernant son maintien en liberté. A son arrivée au tribunal, le médecin a reçu le soutien de dizaines de personnes qui arboraient un masque de chirurgien. Son avocat, Me Arnaud Dupin se dit confiant et attend avec « sérénité » cette décision. « Je crois que c’est une mise en délibéré sage qui permettra à la justice de travailler sereinement et de prendre du recul », a-t-il déclaré.
Le docteur Bonnemaison encourt la perpuité
A noter par ailleurs, que cette mise en examen porte sur sept cas et non quatre. Trois autres cas ont été confirmés. Avec cette affaire, le docteur Bonnemaison a relancé le débat sur l’euthanasie en France et divise l’opinion, ainsi que les médecins. En effet, le Conseil de l’Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques a décidé la semaine dernière de ne pas porter plainte. Et ce, alors que le président de ce même conseil, Marc Renoux, a publiquement exprimé son désaccord avec cette décision. D’un autre côté, le conseil national de l’Ordre des médecins, choqué par la décision des instances locales, a décidé de s’autosaisir et de porter plainte contre Nicolas Bonnemaison. « Nous vivons dans un pays de droit et sommes là pour respecter la loi et la déontologie médicale. C’est une garantie pour les patients », a expliqué Michel Legmann, son président. La plainte du conseil national de l’Ordre devrait être « décentralisée » et transmise à une chambre disciplinaire régionale autre que celle d’Aquitaine. Ce médecin encourt une radiation par ses pairs. Mais, surtout, la justice pourrait le condamner à la réclusion à perpépuité.
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