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PUBLIÉ LE 24/05/2023 PAR Clémence DeguyLa neutralité carbone à l’horizon 2050 est un objectif européen et national au travers de la Stratégie Nationale Bas Carbone. Il s’agit de trouver un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre générées par l’activité humaine et l’absorption de ces gaz dans l’atmosphère. « La température moyenne du globe augmentera jusqu’à ce qu’on stoppe les ajouts de gaz à effet de serre dans l’atmosphère », explique Julien Lefèvre, chercheur au CIRED et co-auteur du rapport du GIEC. « L’objectif principal est de réduire nos émissions brutes et le reste pourra être compensé avec des puits de carbone (replanter des arbres et des haies, gestion des forêts, ndlr). Cette action de l’homme va être nécessaire mais ce n’est pas une solution en elle-même, il faudra passer par la décarbonation », affirme le chercheur au CIRED.
Clémence Deguy | Aqui Julien Lefèvre, chercheur au CIRED, Fabrice Boissier, Directeur Général Adjoint Rouen Métropole Normandie, Claudine Bichet, Vice-Présidente à la transition énergétique et au climat à Bordeaux Métropole et David Marchal, Directeur exécutif adjoint de l’ADEME autour d’une table ronde sur l’objectif de la neutralité carbone.
La stratégie pour arriver à la neutralité carbone est de consommer moins et de produire plus. « Il faut accomplir en 10 ans ce qu’on a pas été capable de faire en 30 ans », explique Claudine Bichet, vice-présidente à la transition énergétique et au climat de Bordeaux Métropole. « On doit réduire de 40 à 50% notre utilisation d’énergie d’ici 2050. Ça veut dire qu’on doit changer nos usages, ce qu’on a commencé avec la sobriété énergétique », annonce Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
Bordeaux, ville engagée dans la neutralité carbone
« Il faut avoir une approche la plus locale possible et laisser les élus au cœur de la programmation des énergies », poursuit Agnès Pannier-Runacher. Dans ce sens, Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux travaille depuis trois ans sur ces questions. « On vise à doubler notre autonomie énergétique et on a multiplié par trois notre budget annuel pour cette politique qui est de 43 millions d’euros notamment pour le bâtiment et l’aménagement. » En s’inscrivant dans le plan climat, Bordeaux prouve sa volonté d’agir. « On prend aussi en compte les empreintes délocalisées dans le monde. Nous sommes aussi responsables des émissions de beaucoup de pays qui produisent nos biens de consommation, » précise Claudine Bichet.
La volonté du maire de Bordeaux va même plus loin et s’adresse directement à la Ministre « Une rocade solaire est envisageable ici. Propriété de l’Etat, elle n’attend que de recevoir une couverture photovoltaïque. » Agnès Pannier-Runacher répond et estime « que tout projet d’énergie renouvelable est bon à prendre. »
Claudine Bichet assure également que la « coopérative carbone et la multiplication par 20 de la politique de végétalisation » sont des outils majeurs que la ville de Bordeaux soutient. Bordeaux, va d’ailleurs recevoir ce jeudi le label Climat-air-énergie de l’Ademe (anciennement Cit’ergie) au niveau le plus haut, 5 étoiles.
Assises Européenne de la transition énergétique
Créée dans les années 90 à Dunkerque, ces assises permettent de « tisser des liens » sur le thème de la transition énergétique. Plus de 3 500 congressistes sont venus parler de la transition énergétique. 140 ateliers et des stands montrent des solutions à apporter pendant ces 3 jours. Bordeaux Métropole, la Communauté urbaine de Dunkerque, le Grand Genève et l’ADEME ont également organisé un carrefour des métiers et 90 événements pendant le mois de mai pour accueillir tout acteur qui souhaite s’engager.
