Unitec avale la pépinière de Pessac


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 02/06/2017 PAR Romain Béteille

Voilà une mue intéressante, bien que concrètement, elle représente davantage un objet juridique qu’un réel nouveau projet économique. Ce vendredi, la pépinière de la ville de Pessac, appellée Unitec, est passée des mains de la ville à… la technopole Bordeaux Unitec, située au niveau du Centre Condorcet, à quelques mètres. Voilà qui peut paraître obscur, si on oublie de préciser que Bordeaux Unitec est une association dont la mission est, depuis vingt-sept ans, de favoriser la création d’entreprises. Située dans le secteur du campus de Pessac, la pépinière accueille actuellement une dizaine de start-ups hébergées au titre de la promotion 2017, dont InVivox, société dont nous avions longuement parlé il y a quelques semaines.

Deux entités complémentaires 

Ce rapprochement est avant tout une nouvelle facilité de gestion, comme nous l’explique le maire de Pessac, Franck Raynal. « La Ville de Pessac gère cette pépinière depuis son origine. Bien qu’elle porte le même nom que la Technopole, cette dernière avait des compétences propres en matières d’accompagnement intellectuel, financier et comptable mais pas sur l’aspect immobilier, soit l’implantation concrète des entreprises. Cette dimension fait partie d’une intégration dans la vie de l’entreprise nécessaire à la Technopole. Le fait de pouvoir rattacher les deux est un outil supplémentaire », précise-t-il. La pépinière, dont Stéphane Rochon a repris la direction en octobre 2016, semble toujours assez bien se porter. Selon un dernier bilan, l’année 2016 a ainsi été marquée par un dépôt record de dossiers de demande d’accompagnement (une centaine et même déjà 43 pour l’année 2017 au 1er avril dernier). 50% de ces dossiers concernent le numérique, et cette augmentation de +30% des demandes ne fait que souligner, selon son nouveau responsable, sa bonne santé. Même si cette passation de pouvoir est active depuis le 1er avril dernier, elle était encore en train de se mettre en place jusqu’à aujourd’hui.

On ne peut pas dire que tout soit aussi rose pour la Technopole, qui accueille logiquement cette « fusion » avec un enthousiasme nouveau. « Elle n’était pas demandeuse jusqu’à il y a quelques mois. Ca fait deux ans que le modèle de la Technopole se cherchait un peu, on voyait bien qu’elle était un peu essoufflée par rapport à un Technowest en plein développement », continue Franck Raynal. « Pourtant, les deux sont au coeur d’un territoire de projets économiques, les Opérations d’Intérêt Métropolitain de Bordeaux Aéroparc d’un côté et Innocampus pour Pessac et Unitec de l’autre. C’est donc donner un levier d’action à la Technopole en matière d’offre directe à l’ensemble des entreprises qu’elle voudrait accompagner une fois qu’elles sont nées ». Très concrètement, cela ne va pas changer grand-chose pour les entreprises installées à la pépinière, sauf si l’on sait que la ville de Pessac est connue par les entreprises principalement en raison des difficultés qu’elles éprouvent à s’y installer, faute de place. Le budget, d’environ un million d’euros, ne va, lui, pas changer. 

Des projets dans les cartons

Et si l’Opération d’Intérêt Métropolitain en question est un vaste chantier, il n’est aujourd’hui pas encore question d’agrandir Unitec, comme le confirme le maire de Pessac. « Il n’y a pas de projet d’agrandissement d’Unitec aujourd’hui. Mais au vu des besoins exprimés, ça ne serait pas aberrant de pouvoir se pencher sur cette question là. Le but de cet OIM, c’est quand même de créer 10 000 emplois supplémentaires à l’horizon d’une douzaine d’année. Nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur des technopoles comme Unitec qui puissent jouer leur rôle d’expertise ». Pour Stéphane Rochon, d’autres chantiers attendent. On pense notamment à une collaboration plus étroite avec les autres régions intégrées dans la Nouvelle-Aquitaine, par le biais d’un guide « labellisé » Unitec, qui apportera son expertise en matière de recherches de financement (5,29 millions d’euros obtenus en 2016 par 29 entreprises conseillées). On pense aussi à « La Banquiz », accélérateur de développement des entreprises en Open Source, qui a ouvert une jumelle à Pau.

Enfin, on pense surtout à la Cité Numérique de Bègles, qui sera peut-être le nouveau phare de l’économie numérique métropolitaine. Fin 2016, L’EPA (Espace Public d’Aménagement) Bordeaux Euratlantique, investisseur initial à hauteur de 41 millions d’euros, a déclaré être en discussion auprès d’un potentiel repreneur. Cela concerne directement Unitec, qui est actuellement au travail sur un incubateur/pépinière/espace de coworking devant voir le jour au 1er janvier 2018 sous sa propre bannière, avec un budget d’un peu moins de deux millions d’euros. Tous ces projets semblent avancer à leur rythme mais c’est bien de son bilan qu’Unitec peut s’armer pour les faire accélérer : 362 entreprises accompagnées fin 2016, 85 projets suivis contre 73 l’année précédente et, encore mieux, un taux de pérennité avancé et cumulé de 72% pour les entreprises accompagnées. La Technopole et la pépinière ne faisant désormais qu’un (ajoutant un site aux 17 hébergements déjà conventionnés), il y a bon espoir que ces chiffres soient prochainement de l’histoire ancienne.

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