Montaigne passe par le crowdfunding


Mairie de Bordeaux
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/10/2016 PAR Romain Béteille

Voilà un projet mené de manière plutôt… originale. Il a déjà récolté 6135 euros pour un objectif de 18 000 dans 43 jours. Mais de quoi parle-t-on ? D’une campagne de financement participatif qui a été lancée officiellement le 12 octobre dernier par le musée d’Aquitaine. Elle vise à récolter une partie des fonds destinés à embellir et restaurer le monument funéraire du philosophe Michel de Montaigne, qui a décidément la côte en ce moment puisqu’il est toujours, jusqu’en décembre, la star d’une exposition thématique organisé par le réseau des bibliothèques de Bordeaux. Pour la petite histoire, il s’agit en fait du cénotape, construit en 1593, un monument funéraire destiné à lui rendre hommage. Les ossements de l’homme de lettre, eux, reposent dans le sous-sol du bâtiment, interdit au public. 

Des objectifs clairs

Sauf que le monument en question est un brin défraîchi, il « a réchappé à un incendie et a été déplacé dix fois » selon François Hubert, directeur du musée d’Aquitaine où il est exposé. En l’observant, on voit quelques rustines, des bouts manquants et un aspect un peu jaunâtre. C’est là que le crowdfunding intervient. Pour les 30 ans du Musée d’Aquitaine, une campagne de financement participatif a donc été lancée pour restaurer la pièce en question. Budget total de l’opération ? 66 000 euros. Elle devrait démarrer à l’automne 2017 pour une durée d’une quarantaine de jours sans que le monument ne soit déplacé, pour éviter un nouveau démontage et permettre aux contributeurs de l’opération de suivre l’avancée des travaux. La seule réfection est estimée à près de 40 000 euros. Pour le reste, la page de dons de la campagne précise que 24% du budget sera dédié à la scénographie et 21% au multimédia. A noter qu’un nouvel éclairage devrait être inauguré, de même qu’un dispositif numérique documentaire et l’édition d’un livre sur le sujet. Le reste du financement est assuré par la fondation BNP Paribas (30 000 euros), la ville de Bordeaux et l’État (9000 euros chacun). 

Une campagne moderne

Petite chose originale, depuis le début de la campagne, un groupe d’étudiants en prépa au lycée Montaigne tiennent un blog régulièrement mis à jour autour de la vie de Montaigne et de l’histoire de son cénotaphe. Une manière ludique de revisiter la petite Histoire qui se cache derrière la grande au travers d’anecdotes comme celle des messages de résistants qu’il aurait abrité sous l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale.
Le financement est hébergé par la plateforme Culture Time, spécialisée dans le mécénat participatif dans laquelle on retrouve beaucoup de projets liés à la culture, comme des festivals, où à l’histoire (via par exemple un programme annuel visant à défendre la langue et la culture occitane en Aquitaine). Ce n’est pas la première fois qu’une campagne de crowdfunding est consacré à la restauration d’un monument historique. En 2013 par exemple, 68 565 euros (pour un objectif de 5000 euros) ont été récoltés pour financer une partie de la restauration du Panthéon. En décembre dernier, le musée national des arts asiatiques a récolté 46 335 euros pour obtenir l’acquisition d’une armuré de samuraï datant de l’époque Edo. Normal que le musée d’Aquitaine surfe donc sur la tendance du crowdfunding, qui a explosé ces dernières années. En 2015, le montant des dons récoltés sur Ulule était par exemple de 19,5 millions d’euros contre 1,2 millions en 2011 !
Pour ce qui est des contreparties, elles sont également assez originales. Par exemple, tous les contributeurs finançant le projet à hauteur de 500 euros, en plus des autres contreparties (rencontre avec un conservateur du musée, carnet de note des « Essais », pass musée duo, etc.), auront leur nom figurant dans la salle d’exposition du cénotaphe. Chaque don est également déductible des impôts à hauteur de 66%. Un processus de restauration résolument moderne pour une pièce de plus de 400 ans, non ?

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