Sommet Afrique-France : Bordeaux veut être force de propositions


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/01/2020 PAR Romain Béteille

« Nous ne voulons pas être dans un schéma franco-français pour expliquer aux autres comment il faut faire les choses. Nous-mêmes, il nous reste encore beaucoup à faire » a professé ce mercredi 8 janvier Nicolas Florian, dans une frontière un peu flou entre le costume de maire et celui de candidat, au moment de préciser un peu les choses quant au contenu du programme (encore non défini) du futur sommet Afrique-France, qui se tiendra à Bordeaux en juin prochain (et qui a déjà son contre-sommet programmé).

Le président de la métropole, Patrick Bobet, a été dans le même sens en déclarant « sentir un engouement local pour ce sommet, tiré par des acteurs majeurs. Nous avons su aller chercher les sociétés civiles pour éviter l’écueil de l’entre-soi. C’est une opportunité pour nous de rayonner, Bordeaux ne peut pas se passer de cette visibilité, d’où la volonté d’un stand commun entre la métropole et la ville de 300 mètres carrés qui sera situé à l’entrée de la « Cité des Solutions ». Nos entreprises auront aussi des choses à montrer, d’où l’aide qu’on va leur apporter ». Cette aide, c’est une enveloppe de 500 000 euros donnée par l’État pour « faciliter la participation des entreprises de Gironde ».

Couleur locale

Pour ce qui est de la participation bordelaise à l’évènement, des institutions reconnues sont déjà engagées dans une démarche de participation : les Girondins de Bordeaux, la CCI ou encore les Universités de Bordeaux et Bordeaux Montaigne. L’Université de Bordeaux, par exemple, compte faire participer son consortium U7, créé à l’occasion du dernier G7 de Biarritz et lancer une campagne pour réunir d’anciens élèves africains passés entre ses murs. Bordeaux Montaigne fera partir en mars plusieurs étudiants en Tanzanie qui ramèneront des vidéos diffusées durant le sommet. À l’occasion de la cérémonie d’Honoris causa du recteur de l’Université de Dakar, Ibrahima Thioub, qui se tiendra le 21 janvier prochain, elle va lancer un « Pôle Culture » qui sera chargé de réfléchir autour des thèmes des villes et de la créativité (animation, littérature africaine, mode, musique, etc.), afin de proposer de futures performances artistiques durant l’évènement, qui seront aussi l’occasion d’accueillir un match de football (Girondins de Bordeaux/ Olympique Lyonnais) « dédié aux diasporas ».

(En)Jeux politiques

En tout, la mairie et la métropole annoncent plus de cinquante évènements programmés entre janvier et juin prochain dont des conférences, projections ou expositions, sans oublier la tenue de la huitième édition des Journées Nationales des Diasporas Africaines en avril. Arts plastiques dans les écoles, panorama de littérature africaine à la librairie Mollat (et participation des autres librairies de la ville), menu africain dans les cantines scolaires… Bordeaux compte donc bien porter les couleurs, y compris au travers de son tissu économique : 245 conférences, 400 pitchs autour du thème choisi pour cette édition, « villes et territoires durables » : le Grand Port Maritime et le Barreau de Bordeaux ont déjà acté leur participation, en plus des nombreuses entreprises locales qui devraient aussi être de la partie (pour environ 1000 entreprises en tout, dont 500 africaines).

Politiquement, enfin, Bordeaux compte s’engager au travers de So Coopération, le réseau régional pour la coopération et la solidarité internationale. Son président, Jean du Bois de Gaudusson, a ainsi précisé que le réseau tiendrait « deux ateliers dans la Cité des Solutions. Quand on parle des relations entre les pays africains et la France, on ne peut pas éliminer le problème de la gouvernance. Nous essaierons de réfléchir à la réinvention des modes de gouvernance existants, pourquoi pas avec les chefs d’États eux-mêmes. On s’interrogera aussi sur la société civile et les solutions qu’elle peut apporter aux villes durables ». Vaste programme, donc, censé, s’il en est, passer un message : on ne compte pas faire ça dans notre coin. La preuve : pas moins de 25 000 personnes sont attendues. Et si, tout comme le contenu complet, le dispositif de sécurité n’a pas encore été esquissé, nul doute qu’il devrait aussi être au programme. Le contexte n’aidera pas : le 13 janvier prochain (après un report en fin d’année), Emmanuel Macron rencontrera à Pau les cinq chefs d’État africains du Sahel (Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, Mali) pour clarifier la présence militaire française face à des attaques des groupes islamistes de plus en plus fréquentes et meurtrières (notamment celle du 11 décembre au Niger). Gageons que la grand-messe bordelaise sera plus détendue que le rendez-vous palois…

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