La mobilité métropolitaine a son « plan d’urgence »


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 13/04/2018 PAR Romain Béteille
Le sujet est au centre des discussions depuis de nombreuses semaines, et dernièrement en Conseil de Métropole, la mobilité sur l’agglomération bordelaise était encore au centre de toutes les attentions. Ce jeudi, le groupe de travail composé de douze élus et présidé par Michel Labardin a mis un point final au suspense en dévoilant un nouveau « plan d’urgence mobilité » censé s’étaler jusqu’en 2020, dirigé par un budget ambitieux. 780 millions d’euros vont être déployés pour une série d’opérations « concrètes », « dont les livraisons vont s’échelonner dans les trois années qui viennent », précise la métropole, tout en ajoutant que le plan en question « n’a pas vocation à remettre à plat la stratégie métropolitaine des mobilités mais plutôt à recaler les priorités et donner à voir les opérations – d’envergure ou plus modestes – qui sont aujourd’hui dans les tuyaux et visent à améliorer le quotidien des habitants de la Métropole ». Ce qu’il faut comprendre, c’est que la totalité de ces 780 millions d’euros ne forme pas un budget supplémentaire, c’est bien la somme de plusieurs projets déjà engagés ou sur le point de l’être. On vous résume l’essentiel.
 
L’auto mobile

Le premier point énoncé par le groupe de travail, c’est l’amélioration des conditions de circulation par une série de mesures précises (avant l’arrivée, au niveau régional, d’un rapport censé mettre en place une taxe carbone). D’abord, une volonté d’augmenter la capacité de la rocade : 38 millions d’euros seront ainsi dédiés, entre autres, à la mise à 2×4 voies du pont François Mitterrand fin 2018, et à la création d’une troisième voie entre les échangeurs 9/10 et 4/5. Au pont Simone Veil (146 millions d’euros), toujours prévu pour 2020, s’ajoutent 13,5 millions d’euros de nouvelles voies sur le territoire des OIM (Opérations d’Intérêt Métropolitain) : achèvement d’une nouvelle voie Marcel Dassault, réalisation d’un barreau entre les avenues Kennedy et Cassin du côté de l’aéroparc ou encore aménagement de l’avenue Haut-Lévêque du côté de l’Inno Campus. 150 carrefours a feux « injustifiés » seront supprimés ou simplifiés et un bonus « co-voiturage » devrait être prochainement expérimenté. Enfin, toujours côté route, 43 millions d’euros supplémentaires devraient être débloqués pour assurer la mise en oeuvre de plusieurs chantiers (boulevard Joliot Curie ou pont de la Palombe, notamment). 

Rails et lignes

Du côté du réseau de transports en commun (qui malgré une bonne santé effective affiche tout de même une saturation récurrente), l’essentiel des points évoqués ne sont que des rappels. Ainsi, on sait que 423 millions d’euros d’investissements sont débloqués pour les nouvelles lignes (tram et bus confondus) : ligne C, D, BHNS entre Bordeaux et Saint-Aubin. De même, la fréquence des lignes de tramway va visiblement être revue à la hausse (dix rames supplémentaires, davantage de services partiels, quais de la ligne C allongés), le tout pour une enveloppe de 43,5 millions d’euros. Six millions supplémentaires seront nécessaires pour déployer le programme « Lianes majeures » (« sites propres avenue Marcel Dassault en sortie de Martignas-sur-Jalle, route de Toulouse, entre la Barrière de Toulouse et la Barrière de Bègles », précise la métropole). L’amélioration des dessertes et du service de bus du côté de l’OIM Aéroparc (déjà concernée par un vaste plan de décongestion annoncé en 2017), la mise en place d’une nouvelle tarification solidaire (basée sur le quotient familial des foyers) et une « généralisation de l’arrêt à la demande de nuit sur les Lianes » viennent compléter l’offre au niveau du réseau de transports.
 
Parkings et vélos

Côté stationnement, après les polémiques extra-boulevards et les concertations, la situation se débloque enfin, avec la création de 3000 places supplémentaires dans les parcs relais : la mise en service du parc Cité des Métiers et 40 journaux viendront compléter le projet du parking Galin, très régulièrement saturé, qui va bénéficier de 135 places supplémentaires, en tout cas provisoirement, le terrain sur lequel l’extension s’opèrera étant censé accueillir dès 2020 un nouveau collège financé par le Conseil départemental. La métropole précise également une ambition de « développement de l’offre de stationnement en ouvrage via l’investissement de différents opérateurs (près de 4 500 places supplémentaires avec les parkings Victor Hugo, Ars Belcier, Grand Parc, Ginko, P4 Belcier, Marie Brizard, Deschamps/Dunant, Bassins à flots, Volaillers Belcier, Pellegrin, Bagatelle). Le vélo, quant à lui, n’est pas oublié : si le dernier plan vélo de la métropole fixait déjà quelques ambitions, la métropole précise que 21 millions d’euros seront réservés à améliorer certaines infrastructures cyclables : 29 opérations en tout réalisées dans différentes communes, une série de travaux sur les boulevards, la mise en place de « vélo-rues » à Bordeaux, la livraison de pistes cyclables dans plusieurs secteurs qui en manquaient cruellement comme l’Aéroparc et Inno Campus ou encore les fameuses maisons des mobilités alternatives. À n’en pas douter, plusieurs de ces mesures devraient être davantage détaillées dans les semaines à venir, lorsque les travaux seront effectifs. Cela suffira-t-il à pallier les difficultés de circulation et les saturations régulières du réseau de transports en commun ? Réponse complète (au plus tôt) dans trois ans…
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