Métropole : Pessac fait sa part


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Métropole : Pessac fait sa part

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2017 PAR Romain Béteille

Les lignes bougent un peu à Pessac. Au moment où l’opposition socialiste renouvelle trois de ces élus, le maire de la ville, Franck Raynal, a dressé un premier bilan à mi-mandat, après trois années passées dans son fauteuil d’élu. L’occasion, d’abord, de défendre une certaine idée du dynamisme démographique de la métropole, dont Pessac semble prendre largement sa part. Selon une étude du Figaro réalisée sur 113 villes de plus de 50 000 habitants, cette dernière se classe au cinquième rang des plus dynamiques. Logiquement, l’augmentation de la population suit, avec 3558 habitants de plus depuis 2013, ce qui la classe neuvième du classement. La population de Pessac n’est pas qu’en augmentation : elle semble rajeunir si l’on en croit les derniers chiffres prouvant qu’un tiers de la population locale a moins de vingt-cinq ans (ce qui n’est évidémment pas sans rapport avec le fait qu’elle accueille 65% du campus universitaire et quelques 43 000 étudiants). 

Au niveau économique, Pessac affiche également un dynamisme certain : 17,80% sur le taux de création d’entreprises (contre 19,39% pour Bordeaux), 28,90% d’entre elles qui survivent cinq ans après leur création (contre, par exemple, 28,40% pour Mérignac). « Nous voulons continuer d’accroître la place de Pessac dans le dynamisme économique de la métropole. J’ai demandé un soutien massif de la part d’Alain Juppé en début de mandat sur ce point », a ainsi souligné Franck Raynal. Petite particularité locale (selon des données récoltées auprès du ministère de l’environnement): -39,5%, c’est la baisse du nombre de permis de construire délivrés entre 2010 et 2015. Là dessus, le maire de la commune a été clair : « nous ne voulons pas faire une course à l’augmentation de la population. C’est facile de construire, mais il faut que les services publics suivent. On préfère agir au sein d’opérations d’aménagement et autour des axes de transport ». Évidemment, les chiffres de la dynamique démographique suivent avec ce discours : un taux de logements vacants établi à 4,70% (le même que Mérignac) sur des chiffres Insee de 2013; mais un taux de pauvreté légèrement supérieur à cette dernière (10,86% contre 10,16% pour Mérignac), quand le taux de chômage, lui reste le même selon des chiffres de 2015 entre Bordeaux, Pessac et Mérignac (10,1%). 

Deux gros chantiers

Une fois ces chiffres présentés, il restait quand même quelques atouts à faire valoir pour Pessac, notamment en termes de projets à venir,  et notamment en termes purement économiques. Aux 31 000 emplois et 3500 entreprises recensées, il faudra probablement en rajouter quelques uns dans les mois à venir. Ils seront, en premier lieu, concentrés sur l’opération Bordeaux Inno Campus, opération d’intérêt métropolitain visant Pessac mais aussi Talence et Gradignan, elle a un objectif global de création de 10 000 emplois supplémentaires. La Métropole s’est déjà fortement engagée avec une aide financière de 67 millions d’euros et un parc de 547 hectares. Le projet n’en est cela dit qu’à ses débuts, un inventaire écologique devant être terminé en octobre pour pouvoir servir d’introduction à l’opération d’aménagement. « Notre but est bien évidemment de créer des emplois nets », souligne Franck Raynal. L’ancien site de Thales, sur le quartier de Bersol (désormais, l’entreprise est partie se baser sur un tout nouveau site à Mérignac), en a dit également un peu plus sur son projet d’aménagement, puisqu’on a appris que c’était la SEM (société économie mixte) Route des Lasers qui en avait repris les rennes et cédé trois hectares (sur les onze composant le site) à la métropole pour y accueillir de nouvelles entreprises. Selon le maire, plusieurs projets d’installation sont même en cours, projets dont on devrait entendre parler dans les prochaines semaines. À noter enfin qu’un régime d’autorisations simplifié aura pour charge d’inciter les entreprises à venir s’installer dans la commune, mais que ce dernier n’est pas prévu avant mi-2019.

Transformations au Bourgailh

En attendant ces deux gros morceaux, Pessac mise elle aussi sur son patrimoine historique et naturel. En termes d’évènements, elle fêtera ce samedi 16 septembre le trentième anniversaire de l’appellation Pessac-Léognan avec ce qu’elle a baptisé « La Graveline » à la découverte du patrimoine viticole. Moins proche de nous, le réaménagement de la forêt du Bourgailh est aussi un enjeu fort pour la ville. Cette dernière, qui passe de 60 à 110 hectares, va créer une liaison entre elle et le zoo de la ville, dont le foncier a été racheté par Pessac pour « pouvoir avoir une totale maîtrise du dispositif », même si son but est de revendre « la totalité des parts de la ville à Mathieu Dorval » (par ailleurs chef soigneur de la Ménagerie du Jardin des Plantes du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris), partie de vente actuellement en train d’être finalisée. Pour un coût global de 3,2 millions d’euros, le projet du nouveau site du Bourgailh accueillera une plaine de loisirs  : skate-park, blocs escalade, espaces sur sables et théâtre de plein air (dont les terrassements sont actuellement en cours) sont prévus, pour une livraison en juin 2018.

Et ce n’est pas là la seule transformation du Bourgailh: déjà sur les lèvres des élus depuis plusieurs mois, un champ photovoltaïque sera prochainement installé sur le site de l’ancienne décharge « sur la partie la mieux exposée. Il devrait fournir 10% de la consommation d’électricité des habitants de la commune hors chauffage, doubler la capacité de production d’énergie de Pessac et concerner environ 6000 personnes », a réaffirmé le vice-président de la métropole en charge de l’enseignement supérieur. L’installation de ce nouvel équipement est attendu en 2018. Cet aspect « développement durable » passera aussi par un nouvel « Agenda des solutions durables », prévu pour être validé en conseil municipal en fin d’année. Il se base sur 280 propositions d’actions imaginées lors de réunions participatives avec les habitants et dont la faisabilité est actuellement à l’étude. Si l’on n’a pas encore obtenu le détail de ces actions, quelques pistes émergent, comme la fin des produits phytosanitaires pour l’entretien des pelouses sportives, des panneaux solaires sur les bâtiments appartenant à la mairie ou encore des « pedibus » scolaires. Ce plan d’action finalisé sera présenté en novembre.

Roulez, jeunesse !

Elle devra également, si elle veut évoluer, faire en sorte que ses modes de transports suivent ses ambitions. En plus des nouveaux arrêts de bus sur la Cité de la Photonique pour accueillir une ligne préfigurant le futur BHNS (bus à haut niveau de service), de l’aménagement d’une piste cyclable avenue de Canéjan et des réaménagements de l’avenue Haut-Lévèque pour y accueillir des couloirs de bus, il reste un fantôme difficile à faire partir dans la tête de Franck Raynal. Cet esprit évanescent, qui revient de temps en temps pour faire lui aussi sa rentrée, c’est la question de la rocade et de son contournement. »Élargir le tuyau ne règlera pas tout. Plusieurs réponses sont possibles, mais j’aimerais beaucoup que le sujet de création de barreaux entre les autoroutes menant à l’agglomération bordelaise revienne sur la table. Alain Juppé en avait reparlé au printemps. C’est un sujet majeur si la métropole ne veut pas être victime de son succès », a ainsi souligné le maire de Pessac. Ces barreaux routiers reliant l’A89, l’A10, l’A65, l’A62 et l’A63, possiblement cédés à des sociétés autoroutières, sont aussi vieux que l’idée même du grand contournement, abandonné avant 2010. Si on connaît désormais la position de Franck Raynal à ce sujet, reste à savoir s’il reviendra ou non au devant des discussions politiques de la métropole dans les mois à venir.

Si Pessac suit logiquement les mots à la mode (écologie, entreprises et participatif), l’éducation reste évidemment une des priorités majeures pour la ville, histoire d’accueillir convenablement sa population très universitaire. Pour cela, deux dossiers ont été évoqués par Franck Raynal. Le premier est un retour anticipé à la semaine de quatre jours, comme l’a autorisé un décret en juin dernier). La ville s’y était mis en 2014, mais force est de constater que le bilan n’est pas très positif. « Ce sera pour la rentrée 2018, nous n’avons pas voulu faire ce changement de manière précipitée. Mais la semaine des 4,5 jours n’a pas démontré sa capacité à améliorer les résultats des enfants, elle est même parfois contreproductive. En termes de coûts, cela représentait 800 000 euros nets par an pour la ville, le double si on comptait les aides de l’État et de la CAF ». Pour les plus grands, Pessac, en plus du dispositif « Pépite » déjà présenté, va lancée une campagne de communication participative sur la jeunesse, en s’aidant des étudiants actifs au sein de son service jeunesse, et élaborer des groupes de travail pour, sous forme de consultation ouverte, receuillir les besoins des étudiants sur la commune. C’est sans doute dans cette direction qu’elle pourra jouer son meilleur atout.

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