Lormont : Les Folies, un lotissement en quête de tranquillité


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Lormont : Les Folies, un lotissement en quête de tranquillité

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 15/11/2019 PAR Emmanuelle Diaz

Il s’y était engagé. Il l’a fait ! Déjà de passage en juillet pour dresser, avec les habitants des Folies, un état des lieux des différents problèmes afférents à ce lotissement, l’élu avait promis de revenir après l’été pour une seconde rencontre avec les résidents.

Les Folies ? Mais si, souvenez-vous ! Un lotissement atypique aux maisons colorées longeant la bien-nommée rue de Arts et peuplé d’artistes et de créateurs. Un projet ambitieux réalisé en partenariat avec le bailleur social Aquitanis et qui vient de fêter ses deux ans ; l’objectif était alors de permettre à des créatifs d’acquérir leur logement afin de pouvoir également travailler à domicile. Une ambition prometteuse mais, las… force est de constater qu’à l’heure du bilan, les opinions des habitants sont plus que mitigées. Divers problèmes minant leur quotidien.

Des constructions inadaptées aux fortes températures estivales

En cause ? Des maisons dont la conception ne protège pas des fortes chaleurs estivales rencontrées dans le Sud-Ouest. Des périodes de canicule transformant -aux dires mêmes des résidents- ces habitations en fournaises. Un problème d’ailleurs évoqué lors de la dernière rencontre. « Les maisons sont exposées à l’ouest, ce qui fait qu’on a le soleil tout l’après-midi. En septembre, on a encore 24°C à l’intérieur. Ailleurs, c’est 24°C en plein été. Ce ne sont pas les températures qu’on a. Nous, ça fait deux étés qu’on atteint les 40°C », tempête une résidente. Un point de vue que modère Alexis Rousselin : « on a fait des mesures et celles qu’on a pu réaliser ne sont pas vraiment concluantes : on a pris des mesures (de température) dans deux logements des Folies dont l’un était exposé à l’ouest et l’autre non (situé à Génicart). Elles ont été effectuées sur un peu moins de quinze jours. Or, au final, à la même période, il faisait sensiblement plus chaud dans le logement de Génicart. » « Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas travailler sur ce point de confort d’été », poursuit-il, rassurant. Seul problème : l’impossibilité de travailler sur l’aspect technique car « aucun défaut n’a été découvert dans les maisons ». Une objection que nuance une habitante : « Pour moi, l’isolation des maisons n’est pas à remettre en cause. Le problème est qu’on est sur un effet thermos. Il n’y a pas de volets pour se protéger durant la journée et comme les jardin sont « visités » la nuit, on ne peut pas ouvrir les fenêtres pour faire baisser la température durant les longues périodes de chaleur. Les maisons étant bien isolées, on garde alors la chaleur au maximum tout le temps ». Un réel souci compte tenu de l’importance des températures estivales sur l’ensemble de la région bordelaise. « On sait éviter la déperdition de chaleur l’hiver mais pas l’isolement l’été », déplore le responsable qui, dans la foulée, propose la mise en place d’un mur végétal pour rafraîchir les extérieurs. Une fausse solution pour les habitants présents, compte tenu de l’impossibilité d’ouvrir les fenêtres pour évacuer la chaleur. Écueil d’ailleurs accentué par la présence de toits en tôle : « l’été, quand ça cogne, le plafond est brûlant ». « Dans les années qui viennent, ça va être un vrai challenge d’adapter, d’imaginer tout ce qui peut répondre aux évolutions climatiques », renchérit Jean Touzeau qui lui, croit beaucoup à l’impact de la nature et notamment aux murs végétaux pour gagner quelques degrés. L’élu rappelant à l’occasion que la mairie est à l’écoute de toute les propositions et « disposée à aider ».

Autre remarque, d’ordre financier, celle-ci : le prix « élevé » du chauffage pour des maisons « soit disant bien isolées et récupérant l’énergie ». « Je paie autant que quand j’étais en appartement avec des radiateurs. Avec la Réglementation Thermique 2012, on n’est pas censé payer aussi cher. », se plaint une habitante. « La consommation moyenne est calculée à 19°C. Elle est basée sur un calcul théorique en fonction des matériaux. Ce que vous m’annoncez, c’est 500€ à 600€ de chauffage annuel. De l’expérience que j’en ai, on est sur quelque chose de normal », lui réfute Alexis Rousselin.

Des problèmes de voisinage et d’incivilités

Autre question abordée à l’occasion de la visite du Maire : les problèmes d’incivilité, voire d’agressions auxquels semblent régulièrement soumis les habitants des Folies. Des soucis qui pour l’élu « ne concernent pas que la rive droite et constituent une préoccupation générale très forte ». Jean Touzeau mettant en avant le côté préventif, éducatif, répressif, voire le volet justice pour régler la question : «  On travaille en complémentarité avec les services de police. Il y a des lois et on les applique avec beaucoup de rigueur ». Médiation, Maison de la justice et du droit, Lormont cité Éducative : autant d’arguments mis en avant par l’élu qui rappelle aussi l’importance de faire le lien avec les parents, de recevoir les familles. Quant à l’obligation de jouissance paisible due par le bailleur : « Il faut que les fauteurs de trouble soient nos locataires et quand ils sont dans l’espace commun, comme ici, ce n’est pas forcément le cas. Il faut aussi un certain nombre de témoignages suffisamment étayés pour pouvoir demander au juge la résiliation du bail », précise Alexis Rousselin qui convient que tout cela n’est pas simple. Alors, quel avenir pour les Folies ? En attendant de trouver une solution plus pérenne, le délégué cohésion police population, les correspondants de nuit mis en place par la Mairie et les voisins solidaires capables de donner l’alerte semblent encore avoir de (beaux) jours devant eux.

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