Limoges : Sept listes pour l’élection municipale


Ville de Limoges - Thierry Laporte

Limoges : Sept listes pour l'élection municipale

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 14/01/2020 PAR Corinne Merigaud

Dans l’ex capitale régionale, c’est sans surprise que le premier magistrat Emile Roger Lombertie a annoncé son intention de briguer un second mandat. Comme lors de son élection en 2014, l’élu LR de 69 ans formera une liste d’union avec ses alliés de l’actuelle majorité municipale, Modem, Nouveau Centre, UDI et Parti Radical. S’il avoue s’être « beaucoup interrogé » avant de repartir, il dit avoir répondu à l’attente d’une partie de sa majorité et de Limougeauds, tout en se rendant compte « qu’une mandature passe très vite. » Le premier magistrat entend s’appuyer sur son bilan pour poursuivre son action notamment en faveur de la rénovation des neuf quartiers prioritaires. « Le chantier de la Place de la République reste à finir, quant aux quartiers prioritaires, La Bastide est terminé et celui des Portes Ferrées se termine énumère-t-il. Avec l’ANRU, nous avons contractualisé 320 millions pour lancer deux énormes chantiers, la réhabilitation de Beaubreuil et de la ZUP de L’Aurence. C’est de la vraie reconquête avec de la mixité sociale. Une trentaine de millions ont été engagés pour réhabiliter quatre écoles et une quinzaine pour les restaurants scolaires. Des millions ont été inscrits tous les ans pour réaménager et rendre éco-responsables des bâtiments municipaux.»

En matière de sécurité, il se félicite de la mise en place de la vidéo surveillance et d’une police municipale qui compte 70 personnels. « Sans la vidéo, les trois quarts des enquêtes judiciaires n’aboutiraient pas, cela a un effet préventif en centre-ville en cas de problème, on désamorce en envoyant les forces de police, mais il en faudrait une vingtaine de plus. » Concernant la culture, l’élu cite « la montée en gamme de l’Opéra, les investissements au Conservatoire, les résidences d’artistes et 300 manifestations tous les deux mois. »

LREM /Les Radicaux en duo

La surprise est venue de LREM qui a investi la radicale Monique Boulestin pour mener la liste « Les Radicaux /La République en Marche ». Une investiture qu’elle dit ne pas avoir sollicitée. Deux propositions étaient en lice, l’une portée par la députée haut-viennoise LREM Marie-Ange Magne qui voulait s’associer, dès le 1er tour, avec le maire sortant et l’autre de la députée En Marche Sophie Baudouin-Hubière et du Secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, partisans d’une liste indépendante. « Je n’étais pas candidate à l’investiture mais les enquêtes d’opinion demandées par En Marche ont montré que j’étais très présente dans le coeur des Limougeauds commente Monique Boulestin, c’est pourquoi En marche a souhaité m’investir en tenant compte de mon appartenance au Mouvement Radical Social libéral. » L’ex députée socialiste de 2007 à 2012 connaît les rouages pour avoir été adjointe à la culture d’Alain Rodet (2002-2008) et 1ère adjointe jusqu’à fin 2011, avant de démissionner du PS.

Elle veut construire une liste allant du centre droit au centre gauche car « nous savons tous que Limoges se gagne au centre gauche. » Quant à la position de J. B. Djebbari « nous verrons s’il sera n°2 mais ce sera intéressant pour les limougeauds. Grâce à mon ancrage local très fort et à celui de Jean-Baptiste au niveau national, nous ferons avancer les dossiers.» Cette liste associera l’expérience et de nouveaux talents « des personnes connues dans le milieu professionnel ou associatif pour ne pas exclure les concitoyens voulant mettre leurs compétences au service de la politique. Elle tiendra compte de la diversité des talents limougeauds et de la véritable sociologie de la ville pour avoir un équilibre entre gens connus et renouvellement. »

La gauche désunie

La gauche sera incarnée par Thierry Miguel, jeune retraité de la Police Nationale qui débute en politique. Ce limougeaud de 58 ans, non encarté, a séduit le PS, le PC, l’ADS et cinq collectifs de citoyens (La Fabrique Citoyenne, 55 Citoyens pour Limoges, Limoges le coeur à gauche, Limoges c’est Capital.e et Archipel citoyen). Un appel à candidatures avait été lancé. « Je me suis toujours intéressé à la vie politique, j’ai toujours pensé qu’il fallait avoir un engagement fort durant un temps de sa vie explique-t-il, le niveau communal me semble le mieux adapté pour régler les problèmes des personnes au quotidien. » Ce fils d’un ouvrier porcelainier et d’une employée de bureau a grandi à La Bastide, hésitant entre deux destins, professeur d’histoire ou inspecteur de police. Reçu à ce concours, il a débuté au Quai des Orfèvres avant de revenir à Limoges en 1991pour intégrer les « Stups ». Puis il a dirigé la division économique et financière sur cinq départements et fini sa carrière comme Chef d’Etat-Major de la Police Judiciaire. Sa liste intégrera 28 membres de la société civile et des encartés PS, PC et ADS, avec le soutien des Radicaux de Gauche qui ne seront pas présents. Thierry Miguel dévoile les piliers de son programme « une démocratie participative plus importante, une action sociale très forte pour lutter contre la paupérisation en centre-ville et dans les quartiers et une action culturelle et sportive très forte pour l’émancipation des personnes. Nous avons des idées sur une écologie non pénalisante pour les habitants qui ferait de Limoges une ville verte et exemplaire.» Il n’oublie pas la sécurité et mise sur « une véritable police de proximité au service des habitants et non d’une idéologie en travaillant sur la prévention, la répression étant du ressort de la Police Nationale. »

LFI avec des citoyens

Conduite par la conseillère municipale Danielle Soury, « Vivons Limoges, la liste citoyenne pour la justice sociale et climatique » a reçu le soutien de La France Insoumise et de Ensemble. A 61 ans, l’enseignante sollicite un second mandat après « avoir travaillé un an et demi les quartiers, précise-t-elle notre priorité est de remettre dans la campagne les citoyens qui ont décroché politiquement pour avoir des gens engagés dans leurs quartiers afin de défendre l’écologie pour tous. » La liste regroupera une majorité d’habitants impliqués dans la vie de la cité. Elle a établi son programme en écoutant les besoins de chacun et, elle en est convaincue, « Seule une démarche citoyenne authentique, impliquant les Limougeauds dans les choix et projets publics locaux et dans les services publics locaux, puisant largement dans l’expertise d’usage des habitants, suscitant leur engagement, leur garantissant de vraies responsabilités au conseil municipal, est susceptible d’y parvenir. C’est en osant faire confiance aux citoyens qu’on pourra retrouver leur confiance ! ». La démocratie participative et partagée sera donc au cœur de son action avec, pour ambition, de « rénover les conseils de quartiers, d’expérimenter le référendum d’initiative populaire demandé par les Gilets Jaunes, les budgets participatifs et la justice sociale liée à l’écologie, par exemple, baisser les factures énergétiques et financer des activités périscolaires gratuites. »

Les écologistes en rangs serrés

Bernard Drobenko, 67 ans, a été désigné le 6 janvier pour être tête de liste de « L’Ecologie en commun, alternative, solidaire, créative et participative » qui regroupe le trio Génération-S, Europe Ecologie Les Verts avec Delphine Rochet et l’ex-référent départemental de Place Publique Damien Mazeau. Cet universitaire spécialiste en droit de l’urbanisme et expert international en gestion de l’eau, a rejoint Génération-S à sa création en 2017 pour poursuivre, en politique, son engagement associatif de longue date. « Face à l’état de déliquescence de la gauche, au rouleau compresseur libéral, au risque populiste et à l’urgence climatique, nous agirons en proposant une véritable alternative écologiste » espère-t-il. Désigné naturellement, sans vote interne, il va décliner un projet en 60 propositions. « Notre projet d’écologie en commun, avec une alternative solidaire, créative et participative vise à répondre à ces défis tout en faisant de Limoges un territoire attractif où il est bon de vivre ensemble ». Pour le mener à bien, il entend s’appuyer sur sept piliers à savoir, « engager une gouvernance partagée, préparer la ville au changement climatique, vivre ensemble et promouvoir la solidarité, construire des mobilités vertes et accessibles, développer un territoire à énergies positives et partagées, assurer une éducation pour chacun en favorisant l’égalité des chances et engager une économie au service de l’humain. » Le conseiller régional EELV Jean-Louis Pagès n’a pas souhaité conduire cette liste étant opposé au cumul de mandat.

L’extrême-droite divisée

Le Rassemblement National a désigné Albin Freychet, ingénieur de 28 ans l’ex responsable départemental des jeunes du FN pour mener sa liste. La jeunesse montera donc au front pour capitaliser les voix des Européennes, le RN se classait second à Limoges avec 17,53%. Sa liste n’est pas encore bouclée, en outre, il analysera les retours des 80 000 questionnaires envoyés aux habitants. « Je veux agir pour nos concitoyens » lance-t-il, en misant sur le « référendum d’initiative locale, notamment en matière d’investissements » pour être en phase avec leurs attentes. Il promet « de doubler les effectifs de la police municipale et de baisser les impôts » tout en comptant sur « le lien associatif pour promouvoir la défense des valeurs françaises et limousines.» Il devrait faire face à une liste dissidente que prépare le conseiller municipal Vincent Gérard, 53 ans, évincé du RN voilà un an, ce qui divisera les voix « des patriotes. »

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