Limoges Métropole interconnecte ses réseaux de chaleur


Limoges Métropole interconnecte ses réseaux de chaleur pour réduire sa consommation de gaz

Visite des élus sur le chantier qui se déroulera le long de l’A20Corinne Merigaud | Aqui

Visite des élus sur le chantier qui se déroulera le long de l’A20

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 09/03/2021 PAR Corinne Merigaud

C’est une première à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, les deux réseaux de chaleur de Limoges Métropole qui serpentent sur 40 km vont être connectés, ce qui va permettre de réduire la consommation de gaz naturel et de sécuriser la distribution au nord et au sud de la l’agglomération. Ce chantier de 2,2 millions d’euros, exemplaire en matière de développement durable, sera peu visible par la population car réalisé en souterrain avec la création d’un tuyau de 1 200 mètres qui longera l’autoroute A20.

Adopté en conseil communautaire le 3 mars dernier, le Plan Climat Energie Territorial de Limoges Métropole a fixé des objectifs importants en matière de réduction de gaz à effet de serre. Un plan d’actions a été élaboré dans un double objectif, réduire les consommations d’énergie sur le territoire et augmenter la production et la distribution d’énergie renouvelable. Premier effet de ce plan, les deux réseaux de chaleur de la ville, l’un desservant le nord et l’autre le sud, vont être interconnectés par un tuyau de 1,2 km. Ce système de chauffage innovant va ainsi relier le réseau de chaleur nord, alimenté par la centrale énergie déchets (l’usine d’incinération) située à Beaubreuil, et le réseau sud alimenté par la centrale biomasse du Val de l’Aurence.
L’interconnexion s’effectuera au niveau du quartier de La Bastide à proximité de l’A20 où des vannes avaient été posées lors de travaux sur le réseau en 2018. La canalisation de 250 mm de diamètre longera l’autoroute, sous le chemin de service de la direction des routes (DIRCO), et rejoindra l’extrémité nord du parking de l’Aquapolis où d’autres vannes sont en attente de raccordement. Une sous-station d’échange de chaleur y sera réalisée avec un bâtiment de 70 m² qui intégrera tous les éléments d’interconnexion nécessaires au bon fonctionnement des réseaux (échangeur de chaleur, pompes, etc…). A cet endroit, les eaux des deux réseaux ne se mélangeront pas là mais seule l’énergie produite y sera échangée.
« L’usine d’incération fournira de la chaleur pour le réseau sud qui s’étend jusqu’au Val de l’Aurence et au CHU explique Cyril Brunie, responsable de la mission transition énergétique, les deux réseaux de chaleur resteront dissociés en terme d’exploitation. Chaque usager d’un réseau gardera le règlement sur son réseau et bénéficiera d’une petite réduction. Cette interconnexion va surtout optimiser la production d’énergie renouvelable sur les deux réseaux. C’est aussi un moyen de sécuriser la production et la distribution sur ces deux réseaux, si l’un des deux était défaillant.»

Limoges en avance sur Bordeaux et Toulouse

Les travaux préparatoires ont débuté, le mois dernier, par la création d’une piste d’accès temporaire. Le chantier commencera réellement en avril et se poursuivra jusqu’en décembre pour un investissement chiffré à 2,2 millions d’euros. Une fois interconnecté, le réseau s’étendra sur plus de 40 km. « Cela en fera un très gros réseau à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine et même de l’Occitanie précise-t-il, Bordeaux et Toulouse ont de gros réseaux en projet, ils vont probablement nous dépasser dans quelques années, mais pour l’instant Limoges est devant. En matière d’interconnexion, on est parmi les premiers en France à optimiser, c’est-à-dire à distribuer plus de chaleur avec les mêmes productions avec un perdant, le marchand de gaz naturel pour une économie annuelle de 11 GWh soit une réduction des rejets de CO² de 2.300 tonnes par an. »

Classés comme écovertueux par l’association AMORCE, les réseaux de chaleur de Limoges Métropole distribuent à ses clients une chaleur « verte », à un tarif compétitif pour les usagers et en totale transparence. Pour cela, elle s’est vue remettre le label écoréseau de chaleur 2020. En effet, la chaleur distribuée dans les bâtiments publics, logements collectifs et immeubles de bureaux est produite principalement à partir de l’énergie de récupération de la centrale énergie déchets et de la centrale biomasse ou de celle des chaudières alimentées en biogaz (18 000 équivalents-logements), ce qui représente environ 200 GWh/an issus d’une production « verte » à plus de 75%. Avec cette interconnexion, ce sont prochainement 22 000 équivalents-logements qui bénéficieront d’une chaleur plus vertueuse. En valorisant plus des deux-tiers de l’énergie produite, la centrale énergie déchets va obtenir le statut d’unité de valorisation énergétique assortie d’un régime fiscal plus intéressant à l’horizon 2025.

La couverture végétale replantée

Cette opération va être soutenue par l’ADEME qui décidera du montant accordé lors de sa commission du 8 avril ; ce genre de projet pouvant être subventionné jusqu’à près de 50 %. « Cette opération d’interconnexion des réseaux est assez remarquable à Limoges au niveau environnemental avec 42 km de réseaux et 75 % à terme de l’énergie issue des énergies renouvelables avec une valorisation de la chaleur qui est perdue aujourd’hui, constate Jérôme Dancoisne directeur régional délégué de l’ADEME. L’interconnexion est totalement novatrice en Nouvelle-Aquitaine, cela permet de diversifier les sources d’énergie primaire et pour l’usager, d’accéder à une énergie disponible à un prix relativement modéré. »

Dès le premier trimestre 2022, Limoges Métropole procédera à la reconstitution de la lisière du bois de La Bastide en plantant de nouvelles espèces arbustives et arborescentes, provenant de la flore locale propices au développement d’une faune diversifiée. Des arbustes à baies comme des houx, des cornouillers ou des sureaux enrichiront la végétation de cette partie du bois de la Bastide. Des chênes seront également plantés de pour former au fil des ans de vastes houppiers accueillants. Une attention particulière sera également accordée aux herbacés qui seront semés sur le chantier, en privilégiant des plantes produisant beaucoup de pollen et de nectar afin que les insectes butineurs reviennent en nombre dès le printemps 2022.

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