Limoges Métropole : Des vœux de solidarité pour Jean-Paul Duret


Corinne Mérigaud

Limoges Métropole : Des vœux de solidarité pour Jean-Paul Duret

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/01/2020 PAR Corinne Merigaud

Ce jeudi 16 janvier, au Zénith de Limoges, Jean-Paul Duret, président de la Communauté Urbaine a adressé ses vœux à un millier d’invités, élus, représentants de l’État et des corps constitués, d’associations, du secteur économique, personnalités politiques et personnel de l’établissement. Ses vœux républicains sont « les premiers et les derniers » pour le maire de Panazol qui a assuré la fin de mandature depuis le 1er mars, après le décès de Gérard Vandenbroucke. Il se retirera de la vie politique après l’élection municipale au bout de 40 ans d’une carrière « difficile et passionnante au service des collectivités locales et du service public. »
Son élection a la tête de la Communauté Urbaine est, en effet, intervenue dans un « contexte douloureux » mais l’action a été passionnante parce qu’il a pu mesurer « les possibilités offertes à cette jeune CU, l’enthousiasme de ses équipes, la qualité de ses élus et la loyauté de ses partenaires institutionnels ». En six ans, la Communauté d’Agglomération est devenue une CU, avec une réelle autonomie et indépendance renforcée par de nouvelles compétences. Jusqu’à fin 2018, l’Agglo était «étroitement imbriquée à la Ville de Limoges, politiquement et sur le plan administratif.»

Un vibrant hommage à Gérard Vandenbroucke

L’élu a ensuite rendu un hommage appuyé à son prédécesseur qui avait porté ce projet de CU alors que la Ville de Limoges s’y était farouchement opposée. La concorde politique est finalement revenue entre les deux institutions, la Ville obtenant plusieurs vice-présidences notamment la première accordée à Guillaume Guérin, 1er adjoint de la Ville, respectant ainsi le souhait d’apaisement formulé par Gérard Vandenbroucke. « L’héritage de Gérard restera, estime-t-il, pas seulement à travers les dossiers ou les réalisations qu’il avait menés à bien mais également à travers sa personnalité. » Nul doute que l’ancien maire de Saint-Just-le-Martel ne manquerait pas de sourire face à l’annonce surprise du Ministre de la Culture, lors de la commémoration des attaques de Charly Hebdo, de la création d’une maison du dessin de presse « un débat ubuesque » selon lui. Une telle structure existe dans cette commune de 2 500 habitants proche de Limoges, mondialement connue grâce à son Salon international de la caricature, du dessin de presse et d’humour qu’il avait lancé avec une bande de copains voilà plus de 38 ans. « Je ne peux pas imaginer qu’on implante cette structure ailleurs qu’à Just a t-il martelé, ce serait une belle reconnaissance et un prolongement du travail mené pendant près de 40 ans par Gérard et son équipe du salon. »

Une intercommunalité reconnue

Invité par les maires à de nombreuses cérémonies de vœux, le président de la CU a pu mesurer la reconnaissance des élus envers l’établissement. Ils n’ont pas manqué d’en rappeler toute l’importance et son rôle dans le fonctionnement de leur commune. Une évidence pour lui car « l’intercommunalité, qu’on le veuille ou non, c’est tout simplement le périmètre d’avenir de nos territoires. » Il estime que les communes ne peuvent pas faire face seules aux problèmes de développement durable, de mobilité, d’urbanisme et de désenclavement. « Nous avons besoin d’une agglomération forte et attractive qui puisse disposer de leviers d’actions juridiques et financiers puissants… pour conserver nos emplois et garder nos jeunes, pour exister sur la carte de la Nouvelle-Aquitaine et au niveau national. » Un message fort, résolument tourné vers la jeunesse, afin de rappeler que Limoges Métropole a aussi une carte à jouer et des atouts à défendre à l’heure où la capitale régionale connaît une attractivité sans précédent. Elle comptera aussi sur ses nouvelles compétences, cycle de l’eau, réseaux de chaleur, transition énergétique, habitat, gestion de l’abattoir qui peuvent ouvrir la voie à de nouvelles opportunités de développement.

Des inaugurations et des chantiers

Le président a ensuite abordé les actions menées durant ces six ans, les plus anciennes comme la construction de l’Aquapolis lancée avant 2014 et ouvert depuis cinq ans aux plus récentes à l’image du vélodrome couvert Raymond Poulidor à Bonnac-la-Côte inauguré cet été. Le désenclavement routier aura été le cœur de l’action, l’an dernier, avec le financement voté avec la Région et le Département d’une partie de la mise à 2×2 voies de la RN 147 à la sortie de Limoges et la mobilisation pour rétablir la liaison ferroviaire Angoulême-Limoges. Si le projet initial de contournement Est de l’agglomération a échoué, il a affirmé sa volonté de « relancer le travail sur les échangeurs 35 et 36 avec le Département, je suis pour une meilleure desserte de l’Est de l’agglomération… Nous devons oublier les rancoeurs et travailler sur une solution qui fasse consensus. » L’année 2019 aura vu la mise en service du Bus à Haut Niveau de Service, l’achat de bus articulés et l’expérimentation de navettes électriques gratuites durant les fêtes qui se poursuit durant les soldes. Limoges Métropole s’est également inscrite dans la démarche « Territoires d’industrie » et a décroché le label « Terre de Jeux 2024 ».

Des ponts et non des murs

Jean-Paul Duret, qui fut vice-président aux ressources humaines, a ensuite salué l’engagement du personnel « le dévouement des 772 agents de la CU de 210.000 habitants, leur professionnalisme et attachement au service public » tout en mentionnant « l’attention à la politique RH… la cadence de travail soutenue tout au long de ces six années. » Il a terminé son allocution non sans une certaine émotion. A l’heure où l’élu se retire de la vie politique, il formule des vœux de solidarité. « Solidarité entre nos communes, pour que cette intercommunalité ne soit pas subie ou vue comme une menace, mais qu’elle soit assumée et revendiquée. Construisons des ponts au lieu de construire des murs. » Une solidarité qu’il souhaite voir au niveau national pour garantir la paix et le vivre ensemble dans un contexte d’élections où les egos vont se renforcer. « Entretenir le blocage systématique, encourager les positions radicales ne peut mener qu’à la violence et l’échec. Il y a une autre voie, celle de la discussion, du compromis et je dirai même de l’humilité. Il faut savoir prendre les bonnes idées là où elles sont, faire un pas vers l’autre, reconnaître ses propres erreurs. » Il a enfin souhaité une « gouvernance apaisée pour la CU, vingt communes (et peut-être plus) qui avancent ensemble. » Seul l’avenir dira si ses derniers souhaits seront accomplis un jour.

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